The Final Cut : plaidoyer pour un requiem

Démarré par Wulfnoth, 16 Mars 2008 à 00:10

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Wulfnoth

NB : c'est la première fois que j'écris un texte de ce genre, et je reste une bille musicalement... C'est donc évidemment à prendre comme quelque chose de très subjectif, et plus influencé par l'émotion dégagée par l'album que par tout ce qui est côté technique. J'espère que ça vous plaira quand même, et que ça vous convaincra de jeter une autre oreille sur cet album.

1982. Après le succès mondial de The Wall et la sortie de son adaptation cinématographique, Pink Floyd, maintenant réduit à trois, n'a d'autre projet que la préparation d'une bande originale pour le film. Cet album, devant s'appeler Spare Bricks (« Briques en rab »), ne doit contenir que les chansons qui ont été réenregistrées pour le film : les deux In the Flesh interprétées par Bob Geldof, Mother et son entêtante boîte à musique, les puissants chœurs masculins de Bring the Boys Back Home, ainsi que When the Tigers Broke Free et What Shall We Do Now?, apparues uniquement dans le film. Enfin, doivent s'y adjoindre quelques chansons totalement inédites (en fait composées pour The Wall mais non retenues) censées développer encore le récit, notamment en ce qui concerne le professeur tyrannique de Pinky. Mais l'actualité internationale va changer le destin de ce qui n'aurait pu être qu'un troisième disque de The Wall.

En effet, l'année 1982 est marquée outre-Manche par la guerre des Malouines, envahies par la dictature argentine début avril. Elle coûta la vie à 255 Britanniques et 649 Argentins, mais l'action du gouvernement conservateur de Margaret Thatcher, la Dame de Fer, fut presque unanimement saluée, redonnant au Royaume-Uni un prestige qu'il avait en grande partie perdu depuis la disparition de son empire colonial. Le climat belliciste et nationaliste qui règne alors en Grande-Bretagne (le tabloïd The Sun n'hésitera pas à titre « GOTCHA! » à l'annonce du torpillage du croiseur Belgrano, qui fit 321 victimes) est insupportable pour Roger Waters (et pour beaucoup d'autres auteurs, mais là n'est pas le sujet), qui décide de faire de The Final Cut un album à part entière, avec de nouvelles compositions revenant sur cette actualité sanglante. David Gilmour et Nick Mason sont dubitatifs : le premier estime que les chansons non retenues pour The Wall n'ont pas de raisons d'être réutilisées, et que les nouvelles chansons de Waters sont trop politisées et perdent l'équilibre entre musique et texte. Il n'a néanmoins rien de mieux à proposer (ou du moins n'eut pas le temps de trouver mieux, selon ses dires) et prend donc le chemin des studios pour enregistrer ce nouvel album.

L'enregistrement, dominé par Waters, fut on ne peut plus houleux, tous les protagonistes s'accordent à le dire, même si les détails diffèrent : Nick Mason assure que Gilmour et Waters en sont venus une fois aux mains, pour n'être séparés qu'à grand'peine par James Guthrie ; le guitariste assure quant à lui que Waters ne cessait de traiter Mason comme un moins-que-rien, ce qui poussa le batteur à assister de plus en plus irrégulièrement aux sessions. Le remplacement de Mason par le batteur Andy Newmark sur la dernière chanson de l'album, Two Suns in the Sunset, présageait-il d'un renvoi prochain du batteur par le tout-puissant Waters, à l'image de ce qui s'était passé avec Rick Wright trois ans auparavant ? Le fait que Waters se charge lui-même de chanter sur toutes les chansons, ne laissant à Gilmour qu'une partie des paroles de Not Now John à chanter, participait-il du même mouvement ? Cette idée paraît trop loufoque pour être crédible, mais il est possible qu'elle soit vraiment venue à Gilmour et à Mason.

The Final Cut sort finalement le 21 mars 1983. À l'arrière de sa pochette, on peut lire qu'il s'agit d'« un album de Roger Waters, interprété par Pink Floyd », et il est dédicacé au père de Roger, Eric Fletcher Waters, tué durant la Seconde Guerre mondiale : la domination du bassiste sur le groupe est incontestable. La pochette de l'album, d'une austérité complète, est la première depuis longtemps à n'être pas issue du studio Hipgnosis de Storm Thorgerson. Elle représente simplement, sur fond noir, des rubans de médailles décernées durant la Seconde Guerre mondiale et un coquelicot en papier, décoration vendue au profit des familles de soldats lors du Jour du Souvenir, le 11 novembre.

La réaction critique est diverse, et mitigée dans l'ensemble, mais l'album reçoit tout de même la note maximale dans le magazine Rolling Stone, où il est qualifié de « sommet de l'art-rock » et comparé à Bob Dylan (rien que ça !).  D'autres critiques déplorent la relative pauvreté musicale de l'album, et le trépas effectif de l'entité Pink Floyd. Le public, quant à lui, boude quelque peu cet album : s'il se hisse à la première place des charts britanniques, il n'atteint que la sixième place outre-Atlantique, et il s'agit surtout de l'album le moins vendu par le groupe depuis Meddle, douze ans plus tôt. Gilmour utilisa ce fait pour affirmer que l'album était bel et bien de piètre qualité, argument très discutable. Alors, qu'en est-il ? Pièce maîtresse injustement méconnue, voire boudée, auto-psychanalyse complaisante et dénuée d'intérêt musical, meurtre d'un groupe par un bassiste égocentrique ? Ou tout ça à la fois ?

L'album s'ouvre au son d'une voiture en marche, puis d'une radio dont on change à plusieurs reprises la fréquence, mais qui ne cesse de diffuser de bien sinistres actualités. On comprend d'ores et déjà que les effets sonores seront nombreux dans cet album, Waters oblige, avec, comme toujours, un résultat à double tranchant : l'ambiance s'en trouve facilement posée, mais au détriment de la musique elle-même. La voix de Roger Waters commence alors à chanter The Post War Dream, le « rêve d'après-guerre », un rêve brisé. La douleur du bassiste, contenue durant la majeure partie de la chanson, explose, soutenue par l'instrumentation, dans le dernier segment, où il demande plaintivement « Maggie, qu'avons-nous fait ? »

Your Possible Pasts suit un schéma assez similaire : couplets calmes, refrain plaintif et explosif (ce refrain est par ailleurs dit par Bob Geldof dans le film The Wall, lors de la scène des toilettes). Elle évoque l'ombre de la Seconde Guerre mondiale (les coquelicots, les bétaillères) et critique durement l'éducation religieuse, considérée comme répressive. La mélodie est simple mais touchante, et le beau solo de Gilmour ne gâte rien.

La chanson qui suit, One of the Few, est la première à s'intéresser au personnage du professeur : rien de moins normal, puisqu'il s'agit d'une des chutes de The Wall. Son minimalisme la rend très peu marquante : à peine quelques notes de guitare pour soutenir un Waters qui déclame plus qu'il ne chante sa critique de l'éducation. Tout à fait oubliable, donc. S'ensuit The Hero's Return, une chanson beaucoup plus agressive et froide que la moyenne de l'album, et qui y détonne donc quelque peu. Prévue elle aussi pour The Wall, elle évoque la douleur du professeur, prisonnier de ses souvenirs traumatisants de la guerre et expliquant en partie son comportement envers ses élèves. Eût-elle été incluse dans cet album, et dans le film, qu'elle eût aidé à rendre le personnage moins négatif. Elle ne compte cependant pas parmi les meilleures chansons de l'album.

Catégorie dans laquelle se range facilement en revanche The Gunner's Dream, une complainte déchirante servie par de superbes piano et saxophone, avec un solo terrifiant. Toujours le même thème, la guerre et le destin peu enviable des simples troufions, mais aussi l'espoir d'un monde meilleur, un rêve dont il faut prendre soin. Superbe. Vient derrière Paranoid Eyes, bien plus dépouillée mais tout aussi belle. Les thèmes désormais connus de l'aliénation, du repli sur soi, des espoirs déçus, reviennent ici pour une petite chanson sans prétention, mais très émouvante.

Quelques secondes de silence, et puis, brutalement, le son d'un chasseur lancé à toute vitesse surgit, suivi d'une gigantesque explosion : grâce à l'holophonie, l'auditeur a l'impression que le son provient de tous les côtés. Une petite mélodie survient alors, jouée au violon : Get Your Filthy Hands Off My Desert est une dénonciation de l'absurdité de la guerre (son titre signifie en gros « enlève tes sales pattes de mon bout de désert ») et cite nommément plusieurs dirigeants de l'époque : Maggie évidemment, mais aussi Brejnev, leader de l'URSS, et Begin, Premier ministre israélien. Très courte et peu marquante musicalement, Get Your Filthy Hands... a connu une renaissance inattendue en 1999-2000, en se voyant interprétée lors du In the Flesh Tour (et immortalisée sur le DVD de la tournée).

On retrouve tout le joli monde de la chanson précédente, et de nombreux autres, dans The Fletcher Memorial Home, où la voix de Waters se fait tour à tour plaintive (peut-être trop...) et acerbe, en suggérant que les leaders du monde devraient être enfermés dans une sorte d'asile, nommé Fletcher d'après le deuxième prénom de son père, afin de jouer à leurs petits jeux et... d'y être exterminés. Un deuxième sommet de l'album. La petite ballade qui suit, Southampton Dock, n'est soutenue que par une guitare sèche et quelques cris de mouettes, mais encore une fois, ses paroles, dédiées à la douleur de la perte des soldats tués au combat pour pas grand-chose, la rendent très émouvante.

La chanson-titre semble la plus autobiographique, et partant la plus poignante de toutes, mais Waters la gâche un peu en voulant en faire trop, tant au niveau des paroles, qui frisent l'auto-apitoiement, que de l'orchestration trop ambitieuse. Elle reste cependant très belle, mais... est suivie par ce qui est peut-être le plus mauvais morceau de l'album, Not Now John, une autre chanson proche du hard rock, dans la droite lignée du Run Like Hell de The Wall, et tout aussi désagréable à l'oreille par son ton froid, mécanique, déshumanisé, totalement vierge des sentiments qui pétrissent le reste de l'album. Heureusement, la dernière chanson, Two Suns in the Sunset, rattrape ce faux pas et permet de quitter l'album sur une « bonne » impression. « Bonne » entre guillemets, car elle ne décrit rien d'autre qu'une apocalypse nucléaire. Musicalement, ce sont toujours les mêmes ingrédients : piano, saxophone et guitare, qui disparaissent lentement dans le lointain après le dernier vers : « Nous étions tous égaux en fin de compte »... Une conclusion assez inattendue pour la carrière de Waters au sein du groupe.

En fin de compte, The Final Cut n'est sans doute pas le chef-d'œuvre que certains portent aux nues, pas plus qu'il n'est le mauvais album que d'autres vouent aux gémonies et qualifient de pire album de Pink Floyd. Mais il s'agit sans doute d'un des plus sincères et des plus poignants qui soient sortis sous son nom – et qu'importe que ce nom soit « Pink Floyd » et pas « Roger Waters » : l'émotion reste la même.
C'est facile quand tu es gros au Japon.

Sydalie

Ta critique est géniale Meneldur :super:

CitationEn fin de compte, The Final Cut n'est sans doute pas le chef-d'œuvre que certains portent aux nues, pas plus qu'il n'est le mauvais album que d'autres vouent aux gémonies et qualifient de pire album de Pink Floyd. Mais il s'agit sans doute d'un des plus sincères et des plus poignants qui soient sortis sous son nom – et qu'importe que ce nom soit « Pink Floyd » et pas « Roger Waters » : l'émotion reste la même.
Je suis parfaitement d'accord avec toi sur ce point là, même si musicalement l'album n'est pas extraodinaire, il n'en reste pas moins un des plus touchants et sincères.;)

RickFloyd

C'est un album magnifique dans le fait qu'il est ultra-émouvant. Des morceaux comme The Fletcher Memorial Home, The Final Cut, The Gunner's Dream ou Southampton Dock pourraient faire verser des larmes. Cependant, le surplus de bruitage (The Post-War Dream, The Fletcher Memorial Home, Two Suns In The Sunset), le manque de présence de Rick, la quasi-absence de Nick et Gilmour et le chant très approximatif de Waters lui ont valu le surnom de "The Wall Disque 3". Waters, dans cette critique de Thatcher n'est pas vraiment innovant. Cependant l'utilisation des claviers, très proche , je trouve,de celle qu'on trouve dans Alan's Psychedelic Breakfast, redonne un peu de fraîcheur à ce groupe, et de mélodie. Pour conclure, j'ajouterais que Two Suns In The Sunset et The Gunner's Dream sont deux titres absolument sublimes. :)
« Ňous trouvoήs beau ce qui ήous est assez iлdifférent pour ʼnous permettre de voir ce que лous vouloήs à la place. ». - Boris Viaň ^^
"Elvis a libéré les corps alors que Dylan a libéré les esprits..." - Bruce Springsteen

Walmour

Le meilleur album de Waters et de très loin, bien moins prétentieux et lourd qu'Amused to Death ou The Wall. Et il faut aussi souligner l'excellente contribution de Gilmour qui à lui tout seul arrive à sublimer quelque morceaux.

The Fletcher memorial est la meilleure chanson dans la carrière solo de Roger Waters.

Petite précision, The Final Cut n'est pas un album de Pink Floyd, mais un album de Roger Waters joué par Pink Floyd. Officiellement, je parle.

Narrow Way

Très bien ta chronique Dudur.

Gilmour y a quand même réussi à s'y illustrer musicalement.

..."by Roger Waters and performed by pink Floyd" je confirme.
"I like to think oysters transcend national bareers."

Gotta Be Crazy

Je suis d'accord, The Final Cut est sans doute l'album le plus sentimental du répertoire du Floyd. Par contre, le fait que certaines chansons (voire toutes) ont un "aspect" froid; c'est peut-être la volonté justement de Sieur Waters, la guerre n'est pas joyeuse ou remplie de douceur. De plus, l'aliénation envers divers facteurs à l'époque l'ont très certainement poussé à faire des chansons qui griffent quelque peu lors de l'époque. Personnellement, cet album (surtout en ce moment) m'inspire, et est un album que j'aime bien, malgré le fait qu'il ne s'accorde pas avec ces prédécesseurs. The Gunner's Dream est magnifique pour ma part. Sur le fait que Wawa en fait un peu trop sur The Final Cut, je te suis, il me fait penser à des copains que j'ai qui n'arrêtent pas de se plaindre alors qu'ils ont tout pour être heureux (aucun du forum hein je tiens à le préciser). C'est peut-être subjectif à ton regard, mais je trouve cette analyse personnelle très pertinente.
Tapette !

Narrow Way

Ca n'a pas été intitulé "requiem" pour rien ;)
"I like to think oysters transcend national bareers."

Gotta Be Crazy

Tapette !

CrazyDiamond

Bravo, Meneldur, un vrai plaisir d'avoir lu ces lignes.
Je suis d'accord avec toi du début jusqu'à la fin, à l'exception peut-être du jugement porté sur "One Of The Few", courte, certes, mais assez réussie à mon sens.
Ta critique n'a rien de subjectif, au contraire, elle est extrêmement pertinente. J'ai beaucoup aimé. Mon plus grand plaisir a été d'écouter l'album en même temps.
Merci ! :)

PS : j'ajoute au passage que les accords de la chanson titres, à partir de 1'13, sont très proches de ceux de "Comfortably Numb". Pour le coup, il faut bien le dire, Waters a plagié Gilmour. Il en ressort néanmoins une magnifique chanson.

Gilmour a rattrapé son retard en 94 avec "High Hopes". L'honneur est sauf (je suis chiant, non ? :D)
Un dictateur qui meurt... c'est une banque suisse qui ferme.

Narrow Way

Citation de: CrazyDiamondGilmour a rattrapé son retard en 94 avec "High Hopes". L'honneur est sauf (je suis chiant, non ? :D)
Mais non, tu prends effectivement un peu de recul , c'est plutôt positif.
"I like to think oysters transcend national bareers."

manu

C'est la première fois que tu écris un article de ce genre et tu nous ponds ça ! Chapeau très très bas ! :prosterne: Sans dec', j'me suis régalé - avec l'album en fond comme Crazy :)
« You can never get enough of what you don't need to make you happy. » — Eric Hoffer
« Désolée mais la trilogie de Nico... A côté, Berlin c'est Disneyland. » — E.G.

Blue-Berry

Très bon papier, Méneldur ! Il m'a donné envie de réécouter attentivement cet album qui, je l'avoue, ne m'a guère passionné à sa sortie. Je cois que l'absence de Rick n'y est pas étrangère : j'ai beaucoup de mal à concevoir PF sans lui !
I would have liked to be this
jewish
canadian
poet
who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
And I would never have
met,
known,
and, above all, loved
You.
So too bad if I'm not this
jewish,
canadian,
poet
It's all right.

Wulfnoth

Je n'ai pas vraiment ressenti l'absence de Wright sur cet album... Bon, après, c'est peut-être parce que je suis une bille, mais j'ai le sentiment que l'album se place tout simplement dans la continuité de l'histoire du Floyd, avec un Rick de plus en plus effacé, jusqu'à disparaître. Je pense que ça s'est fait assez graduellement pour que les claviers de The Final Cut ne détonnent pas vraiment par rapport à ceux de The Wall.
C'est facile quand tu es gros au Japon.

Narrow Way

Non Meneldur, tu n'es pas une bille, c'est juste que nous avons tous ici une approche particulière du Floyd, et il est vrai que le son son du Floyd doit beaucoup aux claviers de Wright. Nous avons ici une critère de plus pour considérer que The Final Cut semble davantage un album solo que du groupe.

Ceci dit, Mickael Kamen y a fait une délectable performance.
Mais sans Wright, ce n'est plus vraiment du Floyd.
"I like to think oysters transcend national bareers."

Blue-Berry

J'abonde dans le sens de Narrow, et je t'interdis de te dévaloriser en te traitant de bille !
Non mais !
Espèce de bille ! (ça t'apprendra ! :lol:)

Bon, perso, j'ai connu le Floyd avec Wright et quand celui-ci avait une place prépondérante dans le groupe, au moins égale à celle de Gilmour musicalement. Alors le voir s'effacer jusqu'à disparaître, ça m'a vraiment fait de la peine pour un musicien que j'estime talentueux et inventif (et sans doute trop modeste) et qui a énormément apporté au groupe dans ses premières années (jusqu'à Wish You Were Here je dirais). C'est simplement ça. Et c'est pour ça que pour moi, Final Cut n'est pas tout à fait un album du Floyd. C'est un peu comme un album des Beatles sans Georges Harrison...
I would have liked to be this
jewish
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who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
And I would never have
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known,
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You.
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It's all right.

Mnzaou

Citation de: MeneldurNB : c'est la première fois que j'écris un texte de ce genre, et je reste une bille musicalement...
Pour une première fois et pour une bille, c'est du tout bon.:super:

C'est plein de sincèrité personnelle et ça respecte tout le monde. :applaudit:

Si tu as envie de nous refaire ça pour tous les albums, n'hésite surtout pas. ;)

Personnellement, je pense que j'en voudrai toujours à Waters d'avoir été si excessif / exclusif. Même si ça ne remet pas en cause son génie, il porte pour moi, une grande part de responsabilité de la fin du groupe.
Ceci dit, Pink Floyd est allé au bout de ce qu'il était globalement capable de faire ensemble ; Toute histoire s'arrête un jour ...
Ca leur a permis, individuellement, de faire des choses très intéressantes en solo et ils savent, encore aujourd'hui, ravir nos oreilles sensibles.

En tout cas, Meneldur, merci pour ce beau post.
Bonzi Bonzi. Niam diboutou sa ka moudou matsi (Nzille)

Wulfnoth

En bon watersien, je pense m'attaquer à The Pros and Cons of Hitch Hiking, injustement oublié à mon goût, ou Radio K.A.O.S., pour jouer les avocats du diable ^^ Mais ça attendra, j'ai plein de trucs sur le feu en ce moment.
C'est facile quand tu es gros au Japon.

Ax19XX

Je ressors ce post des tréfonds du forum.
Déjà parce que je l'ai trouvé intéressant, je suis assez d'accord avec les avis plus modérés que ce que j'avais lu jusqu'à présent.
Mon avis personnel sur cet album, que j'aime beaucoup, est assez contradictoire avec l'ambiance dans le groupe à l'époque.
Pink Floyd, bien souvent, pour moi, c'est de superbes solos musicaux (guitare de Gilmour, ou piano de Wright) accolés à de très bons solos de chant (la plupart du temps, ceux de Gilmour).
Pour moi, la force de Waters dans cet album, c'est d'avoir réussi à réunir chant et guitare qui ne sont plus accolés mais bien souvent superposés , jusqu'à les mélanger. On le sentait déjà dans The Wall, et je trouve ça plus présent encore dans The Final Cut.
Si bien que la manière de chanter de Waters, plaintive pour certains voire excessif, me fait penser au son de guitare de Gilmour, lors des paroxysmes de ses solos, et inversement, j'ai toujours l'impression en écoutant cet album que la guitare de Gilmour cherche à chanter, comme si il arrivait à exprimer en musique sa frustration d'avoir eu la voix coupée par Waters.
Une voix qui devient guitare, et une guitare qui finit par chanter... Pour moi, c'est ça cet album.

Gears

Final Cut reste l'Album que j'aime le moin... ces une pluie de Waters et non conforme a Pink Floyd XD
On ne touche pas à Lulubelle !

roger keith

Je part du principe de ne pas considérer l'album comme du Pink Floyd ou du Waters. Ca permet de ne pas se focaliser là dessus et tirer meilleur profit de son écoute. Je fais beaucoup comme ça.

C'est une œuvre que j'apprécie particulièrement, n'en déplaise aux gilmouriens extremistes.

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