métaphysique de l'écrivain

Démarré par DJ Eric, 29 Avril 2012 à 13:09

DJ Eric

Alors moi mon histoire se déroule dans une Grande Ecole qui s'ouvre aux jeunes issus de milieux défavorisés.

Ils doivent être pauvres, orphelins, druides, zombies, vampires, hobbits, et/ou Jedi.

Un enseignement de qualité leur est dispensé, par des professeurs atteints de la maladie d'Alzheimer; au fur et à mesure que les élèves apprennent, les prof oublient.

L'un des prof est un nain, et s'appelle Prof, un autre prof est aussi un nain et s'appelle Yoda.

Il y a une boutique où on peut acheter des accessoires de magie, la baguette magique coûte 1 euro, l'éclair magique coûte 2 euro, et la brioche magique coûte 3 euros, le balais magique coûte 10 euro, la serpillière magique 5 euro, et l'aspirateur magique à moteur turbo coûte 50 euro.

Les élèves redoutent les interro surprises, où il faut disséquer des grenouilles sans scalpel ni outil tranchant, autopsier des salamandres sans remuer la queue, et calculer combien font 1 chat noir + 2 crapauds + 3 serpents dans un cercle trigonométrique.

En prépa, les élèves de première année sont appelés Petit écureuil, et les élèves de seconde année Jeune Padawan; il faut passer tous les examens avec succès pour avoir le droit de porter un sabre laser et de conduite une moto virtuelle.

Les filles apprennent à coudre une robe de princesse, à apprivoiser les dragons, et à devenir une fée du logis.

Les garçons ont droit au cours de chimie, où ils doivent ingurgiter tous les breuvages concoctés par leurs soins. Ils apprennent aussi à reconnaître les champignons (ceux qui se fument et ceux employés dans un filtre d'amour).

A la fin de l'année tout le monde est content de rejoindre sa famille et de partir en vacances, les pauvres, les druides, les zombies, les vampires, les hobbits, les Jedi, mais pas les orphelins (parce qu'ils n'ont pas de famille).

THE END




A la recherche de l'Hypopotalanus

L'aube se levait et il faisait encore sombre. Adèle Clairette de Die, impétueuse représentante de la noblesse, embarquait à bord de l'USS Abeille, en compagnie du père Manganate, représentant du clergé, pour une longue traversée à destination de l'Amazonie, où elle espérait trouver un spécimen d'Hypopotalanus.

Personne n'avait encore ramené un tel spécimen, on ignorait même si l'Hypopotalanus existait vraiment ou si ce n'était qu'une légende, mais il était sensé être un survivant de l'ère préhistorique, un dinosaure munis d'une corne énorme, d'une collerette à écailles, et de cuisses charnues. Il ressemblait un peu à un Triceratops, mais en deux fois plus gros, et avec une carapace qu'on supposait deux fois plus épaisse.

En montant sur la passerelle du bateau, Adèle sentit la houle. Tout était gris : le ciel, la mer, le port, la passerelle, le bateau. La traversée se passa sans histoire jusqu'à la nuit précédant la date d'arrivée prévue. L'USS Abeille heurta un iceberg, une voie d'eau se déclara, les marins affolés et paniqués criaient l'Abeille coule ! l'Abeille coule ! Fort heureusement il y avait des canots de sauvetage en quantité et Adèle Clairette de Die pu trouver refuge dans l'un d'entre eux.

En raison de ce contretemps Adèle atteignit la côte avec du retard et y retrouva le père Manganate sain et sauf. Leurs bagages ayant sombré, ils se félicitèrent d'avoir voyagé léger.

Il s'agissait maintenant de remonter l'Amazone avec une embarcation plus petite, ce qui était prévu dès le départ, mais cette décision ne pouvait qu'être renforcée par un USS Abeille hors d'usage. Adèle loua une embarcation et les services d'un guide indigène, qui lui expliqua que l'Hypopotalanus faisait l'objet de nombreuses superstitions dans la région, où il était appelé Groku.

Il n'y eu plus aucun incident tout au long de la partie fluviale, mais le moment vint de poser pied à terre, pour poursuivre l'aventure au cœur de la jungle. La machette était de circonstance, et le petit groupe se sentait épié. Au bout du troisième jour un inconnu vêtu d'un slip léopard se présenta à eux.

- Bonjour, je suis Lord Livingstone, mais les indigènes m'appellent Zantar, que venez vous faire par ici ?

Adèle expliqua qu'ils étaient à la recherche d'un animal mythique plus gros qu'un éléphant et Zantar leur indiqua une direction, bien qu'il n'ait jamais vu personnellement le fameux Groku.

Adèle poursuivit sa route, Zantar avait parlé d'un volcan et d'une cascade où venaient s'abreuver des Hypopotalanus, par chance elle en vit un.

- Quelle est donc cette créature ? S'exclama le père Manganate.

- Je suis un personnage dans le grand livre dont l'auteur est Dieu, répondit l'Hypopotalanus.

- Nous devons ramener ce spécimen vers le monde civilisé, dit Adèle.

A ce moment précis, un autre Hypopotalanus, 10 fois plus gros, fit son apparition. Il était intransportable, et c'était une femelle. Adèle compris que le "petit" modèle était un bébé, et que sa mère n'accepterait jamais de s'en séparer.

Après ce long voyage, Adèle rentrait bredouille, elle se jura à l'avenir de partir à la chasse aux escargots, mais ne regretta pas son aventure.




Sur l'art (1) :

Angoisse existentielle

Je me posais une question : Suis-je réel ou seulement le personnage d'un écrivain facétieux projetant sa psyché, puisque comme l'ont dit les philosophes Wachowski Bogdanov et Mandragore, l'intangibilité de l'univers n'est pas démontrée.

Et si je ne suis qu'un personnage, cela me rend t il partie prenante d'une œuvre d'art, avec ma propre autonomie de personnage artistique ? D'ailleurs qu'est ce que l'art ? Une fulgurance ? Ou un concept d'irréalité ? (forcément bien ancré dans le réel).

Le rôle de l'art protéiforme n'est-il pas de transcender et sublimer la pensée hermétique pour la rendre encore plus hermétique ? (à l'abri du profane du vulgaire et des masses, puisque si on n'y comprend rien c'est que ça doit être intelligent, ou génial).

L'art doit-il avant tout communiquer ? Ou est ce au contraire de l'anti communication, l'affirmation du moi de l'artiste ? (voire de son surmoi) et de rien d'autre. Aussi sans être pompeux ni pédants, gardons-nous de sur-interpréter l'art pompier, et jouons allègrement les incendiaires.




Sur l'art (2) :

- Annabelle, selon vous, quelle est la légitimité de l'artiste à créer une oeuvre ? Quelle est la légitimité de l'oeuvre à être créée ? Quelle est la légitimité du critique à critiquer ? Quelle est la légitimité du profane à visiter un musée ? L'interpétation de l'oeuvre est elle unique ou plurielle ? Quelle est la légitimité de couler plusieurs bronzes à partir du même moule pour créer une sculpture en plusieurs exemplaires ? Quelle est la légitimité de l'éditeur à éditer ? Quelle est la légitimité de l'imprimeur à imprimer ? Le manuscrit d'un livre est il une oeuvre ? Un exemplaire du tirage d'un livre est il une oeuvre ? Ou l'oeuvre multiple est elle constituée de l'ensemble des exemplaires tirés ? Ou de ceux vendus ? Ou de ceux lus ? Avec ou sans la réédition en format de poche à bon marché ? Qu'est ce qu'un artiste ? Qu'est ce que l'art ? Qu'est ce qu'une oeuvre ? Y a t il de faux artistes ? Y a t il de faux arts ? Y a t il de fausses oeuvres ? Y a t il de faux tableaux ? L'art n'est il qu'une imposture ? Est il utile ou inutile ? Est il engagé ou dégagé ? Est il gratuit ou hors de prix ? Est il limpide ou hermétique ? Est il beau et intéressant ou est il laid et chiant ? La charcuterie fine est ce de l'art ou du cochon ? Quelle est la légitimité du charcutier ? Quelle est la légitimité de l'écrivain de parler de ce qu'il ne connait pas ? Quelle est la légitimité de l'écrivain de parler de ce qu'il connait ? Quelle est la légitimité de l'écrivain d'inventer et d'imaginer ? Quelle est la légitimité de l'écrivain d'utiliser des adverbes ? Quelle est la légitimité de l'écrivain de ne pas utiliser d'adverbes ? Quelle est la légitimité de l'art à être subversif ? Quelle est la légitimité de l'art à être consensuel ? Quelle est la légitimité de l'architecte à faire une maison moche mais fonctionnelle ? Quelle est la légitimité de l'architecte à faire une maison belle sans portes ni fenêtres ? Quelle est la légitimité du sculpteur à sculpter un chateau de sable ? Quelle est la légitimité du sculpteur à sculpter une statue sans bras ni tête ? Quelle est la légitimité de sculpteur à utiliser du mortier à prise rapide ? Quelle est la légitimité du sculpteur à momifier des cadavres avec des bandellettes de plâtre ? Quelle est la légitimité du peintre d'utiliser de la peinture à l'huile ? Quelle est la légitimité du peintre d'utiliser de la peinture à l'eau ? Quelle est la légitimité du peintre de fabriquer lui même ses pigments ? Quelle est la légitimité du peintre d'utiliser de la peinture Valentine ? Quelle est la légitimité du peintre de peindre une jolie femme à partir d'un modèle moche ? Quelle est la légitimité du peintre à peindre une femme moche à partir d'une jolie femme ? Quelle est la légitimité de Picasso à découper les femmes en morceaux ? Quelle est la légitimité du peintre abstrait de dessiner des casseroles carrées ? Quelle est la légitimité du musicien à casser les oreilles de ses voisins ? Quelle est la légitimité du musicien à faire des concerts trop forts qui entraînent des acouphènes ? Quel est la légitimité du poète à être un grand pouêt ? Quelle est la légitimité du poète à manger des fayots ? Quelle est la légitimité du poète à aller voir si la rose qui ce matin avait éclose sa robe pourpre au soleil n'a point perdu cette véprée et son teint au votre pareil ? Quelle est la légitimité des poètes à faire pipi sur la gazon pour embêter les coccinelles ? Quelle est la légitimité du mime à fermer sa gueule ? Quelle est la légitimité de Molière à empêcher des vieux de 30 ans d'épouser de jeunes donzelles qui en ont 15 ? Quelle est la légitimité du cirque à jouer les zoo zoo avec des lions des otaries et des éléphants ? Quelle est la légitimité du clown triste à être triste ? Quelle est la légitimité de l'Auguste à être gay ? Quelle est la légitimité des clown musiciens à jouer faux ? Quelle est la légitimité des trapézistes à travailler sans filet ? Quelle est la légitimité du magicien à couper les femmes en morceaux ? Quelle est la légitimité du cinéma à produire des films à l'eau de rose ? Quelle est la légitimité du cinéma à produire des films sans violence et sans sexe ? Quelle est la légitimité de la radio à diffuser des chansons de Véronique sans son ? Quelle est la légitimité de la télévision à diffuser de la télé réalité ? Quelle est la légitimité de la télévision à ne diffuser que des mauvaises nouvelles dans les JT ? Quelle est la légitimité de la télévision à hurler avec les loups, à traiter sans arrêts les mêmes sujets, pour parler ensuite d'emballement médiatique quand le soufflé est retombé et que la vérité a enfin éclaté ? Quelle est la légitimité du photographe à ne photographier que des bouquets de fleurs des paysages et des petits vieux aux rides vénérables ? Quelle est la légitimité de l'auteur de BD à dessiner des histoires pour 3 fois rien alors que ça couterait une petite fortune pour réaliser la même chose au cinéma ? Qu'en pensez vous Annabelle n'est ce pas ?




Sur l'art (3) :

Peut on écrire un livre en équilibre sur une échelle en suçant un zèbre

Une question intéressante qui revient souvent dans les conversations.

Peut-on écrire un livre en équilibre sur une échelle en suçant un zèbre ?

A l'époque de la lourde machine à écrire Remington, c'était pour le moins acrobatique, voir impossible, quoique la légende veut que Joseph Kessel ait écrit Le Lion dans ces conditions.

Mais maintenant que l'on peut envoyer un texto avec un seul doigt, ça devient beaucoup plus facile, le plus dur étant de trouver un zèbre (ou un lama).

Bien sûr l'échelle doit être solide, mais n'est ce pas ce qu'on attend toujours d'une échelle (si l'on ne veut pas tomber de haut). Pour l'écrivain, être en équilibre sur une échelle c'est être sur le fil du rasoir, être au bord du gouffre, être tourmenté, faire les bons choix (ni trop en avant, ni trop en arrière), et c'est surtout échapper à la quiétude, mère de toutes les pannes d'inspiration.

Le zèbre est le symbôle de la rigueur, car avec ses rayures bien parallèles, il incarne la discipline à laquelle l'écrivain doit s'astreindre.

Le lama, lui, est un public exigeant, il suffit de lui lire quelques lignes de sa prose, si c'est mauvais, il vous crache au visage, ça vaut toutes les critiques du monde.




Sur l'art (4 et fin) :

La page était blanche, la fille était vierge.

(et vice versa).

- Viens, dit elle, prend moi mon amour.

Mais lui ne pensait qu'à sa page blanche, immaculée, blanchie à la chaux, blanchie avec la lessive qui lave plus blanc que blanc, cette page désespérément blanche.

- Viens, dit elle, prend moi mon amour.

La prendre c'était le début des emmerdes, les gosses, le mariage, la fidélité, l'amour éternel, avec tous ces soucis il n'avait pas envie.

Sur quoi pourrait il bien écrire ? sur l'Amour ? sur le sexe ? sur sa beauté à elle ? sur l'incompréhension entre hommes et femmes ?

- Viens, dit elle, prend moi mon amour.

Il l'a pris, l'hymen se déchira, la feuille de papier aussi, elle poussa un cri.

(la fille, pas la feuille).

Le sang coula, il y plongea son sexe, s'en servit comme d'un pinceau, et sur son ventre il dessina un coeur.

L'inspiration bouillonnait, il écrivit avec son sang.

(pas le sien, celui de la fille).

Ce fut un poème, en lettres de feu.

(pas assez d'encre pour un roman).
selon la rumeur, Gilmour et Waters ont décidé d'enterrer la hache Eugène de guerre
on ne connaît pas encore les réactions de Ricard Wrigt

Blue-Berry

I would have liked to be this
jewish
canadian
poet
who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
And I would never have
met,
known,
and, above all, loved
You.
So too bad if I'm not this
jewish,
canadian,
poet
It's all right.