Des qualités rédemptrices pour les terribles The Final Cut et A Momentary Lapse

Démarré par The Division Wall, 19 Janvier 2016 à 23:59

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Dr Wu

yep yep.
- Perso je trouve que la chanson n'est pas légère du tout. Au contraire. C'est d'un cynisme absolu (when the hammers come to knock at your door...), le coup de grâce après la chanson apothéose de l'album (CN), le dernier rush de folie avant que tout ne s'effondre sur lui même. C'était bien monté quand même.
- Pour les accords oui peut être, mais quand on pratique l'instrument on a une oreille un peu différente de celui qui n'écoute que pour l'ensemble mélodique.(écoute qui se respecte tout autant, cela dit).
- la 10zaine de chansons: l'album est trop long, trop alambiqué, bancal. Il souffre de l'adaptation d'une histoire à faire passer. Un seul CD avec 12 titres aurait été suffisant, à mon humble avis.

Neph.

Je n'aime pas la suite d'accord donc ça veut dire que je n'ai pas une écoute analytique et que j'écoute l'ensemble ? Je joue de la musique, et ça ne m'empêche pas de ne pas aimer la suite d'accords ... 
i'd rather trust a country man, than a town man.

Dr Wu

C'est subjectif bien entendu, mais au pays de la gratte et des amateurs de Gilmour cette suite de Run like Hell figure parmi ses plus brillantes cartes de visite.
Après on a le droit de pas aimer.

The Division Wall

Alors pour répondre un peu en vrac...

Déjà je suis content que le topic ait eu autant de succès, c'est cool de pouvoir parler entre fans de Pink Floyd !

La référence à U2 c'était juste du troll par rapport au côté 80's et très calibré radio de l'album. Mais bien sûr, en aucun cas une attaque justifiée ou argumentée envers les irlandais, haha.

Oui, le plus agréable dans The Final Cut à mon sens, c'est bien les paroles. Waters arrive à avoir une profondeur, une sincérité et un côté à vif que Gilmour et sa femme n'ont pas retrouvé. Gilmour et sa femme écrivent des textes lisses, mignons, qui sont surtout un passage nécessaire pour que Gilmour puisse faire de la musique avec des mots à chanter lors des vocalises. En plus de ça, je trouve que Waters a un talent vraiment dylanien pour l'écriture de chansons et de balade. Reprendre n'importe quelle chanson de Waters à l'acoustique/voix, c'est un bonheur.

Pourtant je trouve quand même que The Final Cut représente l'aliénation complète de ce qui faisait Pink Floyd. Je crois qu'après cette écoute, on regrette tellement les morceaux instrumentaux, les guitares de Gilmour, les chansons joyeuses et le rock pépère, qu'on s'accroche au suivant, AMLoR comme à une bouée... Pour être ensuite bien déçu, haha

J'aime beaucoup moins AMLoR que The Final Cut. Les textes sont affreux à mon sens et la comparaison avec un brainstorming de com, c'est exactement ça. Enfin, ça fait vraiment plaisir de réentendre Gilmour et ses solos, et puis ça nous aura ressuscité Pink Floyd, qui avait quand même quelques très bon lives à nous offrir par la suite.

Débat intéressant sur The Wall. Je me suis souvent demandé si je serais capable de jeter un morceau de cet album. Je crois bien que non, malgré la tentation (Empty Spaces, Don't Leave Me Now et Stop, je vous regarde). En fait, chaque morceau, et même ceux que j'ai cités est à la fois nécessaire narrativement et contient une bonne idée, ou sonore (les respirations de Don't Leave Me Now puis ce solo incroyable) ou visuelle (les roses maléfiques en animation sur Empty Spaces). J'aime énormément cet album, et je crois que c'était le point à ne pas dépasser pour Pink Floyd. Le groupe est déjà sacrément déséquilibré, mais quand tout le monde s'y met pour habiller aussi magnifiquement les idées du tyran Waters, c'est magnifique. The Final Cut, c'est juste Waters tout seul comme un con face à ses démos, qui doit se battre pour en faire quelque chose de potable, avec sa voix métallique et une production des plus sombres et minimalistes. Heureusement qu'il y a Gilmour en guest honorifique. Même Jeff Beck sur Amused to Death, c'est moins jouissif.

Et enfin pour ces fameux accords de Run Like Hell. Il faut le dire, c'est une progression d'accords directement inspirée du disco naissant à l'époque. Ça aurait été assez insipide dans un album solo de Gilmour, mais Waters à eu le génie, à la fois de l'utiliser pertinemment dans sa narration (c'est un morceau du concert de Pink, qui joue des choses à la mode qui plaisent au public) et en tordant le thème de manière subversive (du disco easy-listening avec, comme dit plus haut, "des paroles à la Orange Mécanique"). Par contre, je joue de la guitare aussi. Je comprends bien l'argument du fan de guitare. Oui, ce riff est cool. Mais il faut avouer qu'il est sacrément pop et disco, ce qui pourrait sembler avoir plus sa place dans About Face que chez Pink Floyd, mais à mon sens, le mélange marche très bien. Et puis c'est souvent ça chez Pink Floyd. Faire une chanson dans un style musical complètement improbable, et lui donner la touche de grâce Floydienne.

Blue-Berry

Belle analyse.
The Wall aurait fait un beau chant du cygne pour PF. Malheureusement, Wawa lui a donné une suite faite des chutes et de rebuts de celui-ci, Final Cut, l'habillant en outre d'un luxe technique (le système holophonique) qu'auraient bien mieux mérité un Meddle, un Dark Side ou un Wish You...
The Final Cut reste pour moi l'album en trop. L'absence de Rick, Gilmour et Mason réduits au rôle de session-men sans voix au chapitre, tout cela sentait bien le sapin pour PF...
En ce sens, Momentary Lapse se présente comme un album de résurrection, avec une volonté manifeste de démontrer que le mammouth (ou plutôt le gros cochon) est toujours là, bien vivant. Bon, il ne fait pas dans la dentelle pour ça, faut bien reconnaître. Mais on est content de voir Rick regagner le navire, et Gilmour laisser s'éclater son talent en soli interminables et fascinants dont il a le secret. Rien que pour ça, j'aime mieux Momentary Lapse que Final Cut.
I would have liked to be this
jewish
canadian
poet
who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
And I would never have
met,
known,
and, above all, loved
You.
So too bad if I'm not this
jewish,
canadian,
poet
It's all right.

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