Manuel Gottsching, alter-ego méconnu de David Gilmour

Démarré par Kermit, 24 Novembre 2011 à 16:58

Kermit

L'envie vient de me prendre de rappeler l'existence de ce génial guitariste contemporain de notre Gigi.

Tout d'abord parce que, en cette année 2011, Pink Floyd n'est pas le seul groupe à proposer des versions remastérisées de ses albums : Ash Ra Tempel ressort ses premiers (et meilleurs) disques remastérisés par Gottsching himself.

CitationPour aller plus haut

- Manuel Göttsching ressort les quatre premiers CD d'Ash Ra Tempel, ceux avec Hartmut Enke : Ash Ra Tempel, Schwingungen, Seven Up et Join Inn. Même après des dizaines d'écoutes, les fans de musique kosmische éprouvent toujours une appréhension au moment de s'y plonger ; l'intensité et le déchaînement des musiciens ayant quelque chose d'intimidant (disponibles sur www.ashra.com).

- Au-delà du rock - La vague planante électronique et expérimentale allemande des années 70, d'Eric Deshayes (Le Mot et le Reste), 312 pp., 23 €.

Source : Libération

Et puis quel putain de talent lui aussi quand même ! Et dans un style peut-être encore plus fluide et éthéré que le guitariste de Pink Floyd. Des pièces atmosphériques de 20 minutes ou plus, à la structure très libre, Gottsching en a produit des tonnes pour sa part et beaucoup de bonnes.

Bien que n'ayant jamais atteint, ni même approché, la popularité des Floyd (pas d'équivalent à Dark Side of the Moon ou The Wall pour l'Allemand), c'est à mon sens un instrumentiste et un innovateur pour son instrument supérieur à David Gilmour... tout en ayant donc un style "planant" assez proche de ce dernier. Bref, que du bonheur.

Il est de plus resté productif et créatif assez longtemps, ne sombrant dans la médiocrité qu'à la fin des années 70, et parvenant même à rebondir de temps en temps après cette date et jusqu'à nos jours.

Pour aller plus loin, cet article de Mélotronies :
http://frederic.gerchambeau.pagesperso-orange.fr/melotexte13.htm

Ou cet autre papier de Libération du 18 juillet dernier :

CitationCosmiques troupiers

Série[Bandes à part]. Tout l'été, «Libération» baguenaude dans des groupes à la marge. Aujourd'hui, le compagnonnage sous acide entre le chantre américain du LSD, Timothy Leary, et des musiciens allemands réunis par une vision. C'était en Suisse, à l'été 1972.

Par GRÉGORY SCHNEIDER

Ce fut une parenthèse enchantée au faîte de la musique pop, une poignée de demi-dieux qui passaient leur temps torse nu, ou plutôt de «messagers cosmiques» (puisqu'ils se considéraient comme tels) réunis par une sorte de vision. Et les circonstances : les subtilités de la législation helvète, un appel d'air à engloutir une planète et l'ambition floue d'inventer le son du paradis mais aussi, qui sait, le monde qui va avec.

Cela a duré le temps d'un été : 1972, une petite ferme perchée dans les environs de Berne appartenant à un dénommé Albert Mindy. Trente ans plus tard, il reste peu de chose. Les morts : le chantre américain du LSD, Timothy Leary, ou son scribe (anglais) de l'époque, Brian Barritt ; le poète mystique suisse Sergius Golowin ; le bassiste du groupe de rock allemand Ash Ra Tempel, Hartmut «Eagle» Enke, qui vécut le plus souvent dans la rue entre 1974 et son décès, en 2005. Les disparus : le producteur de musique et visionnaire-escroc Rolf-Ulrich Kaiser, sa compagne, Gille «Sternmadchën» («la Fille des étoiles») Letmann. Les autres : le père de la pop électronique, Klaus Schulze ; le guitariste d'Ash Ra, Manuel Göttsching ; la galaxie Leary (Liz Elliott, quelques anonymes) ou encore l'artiste divinatoire gitan, Walter Wegmüller.

Qu'ont-ils partagé ? Du LSD, parfois à la bouteille, on en est sûr. Ce qui rend les témoignages délicats à manier. On sait qu'il y eut des conversations à la nuit tombée sur les différents niveaux de conscience, et notamment le dernier, le 8e, celui que l'on ne peut atteindre puisqu'il suppose l'annihilation complète de l'ego. Il y avait aussi le désir de «consolider le monde avec un mélange de héros rock'n'roll et d'illuminations», comme l'a synthétisé le musicien et critique britannique Julian Cope. Et de remodeler leur environnement : celui de gamins élevés en Allemagne juste après la guerre, dans l'ignorance des actions de leurs parents. Plus un disque bordélique intitulé Seven Up, légendaire à sa sortie et qui apparaît de plus en plus lointain au fil du temps qui passe et des écoutes.

Cette affaire s'est tramée deux ans plus tôt, dans la prison de Luis Obispo (Californie), où Leary, 51 ans à l'époque, purgeait une peine de dix ans pour détention de marijuana. Officieusement, il est clair que Leary et ses mantras («Harmonie, ouverture, détachement») exaspéraient une administration américaine qui ne supportait plus de voir cet authentique docteur en psychologie prôner la libération de la conscience par l'absorption d'acide et envoyer la jeunesse dans des hôpitaux psychiatriques : le président Richard Nixon parle alors de Leary comme de «l'homme le plus dangereux des Etats-Unis».

Intenses vibrations

Dans la nuit du 12 au 13 septembre 1970, Leary s'enfuit en se suspendant aux fils télégraphiques. Les Black Panthers d'Eldridge Cleaver exfiltrent le fugitif vers l'Algérie. Il y rencontre l'écrivain Brian Barritt, partage avec lui des visions psychédéliques au fond des rivières asséchées près de Bou Saada et entraîne son nouvel ami en Suisse, car Cleaver, rendu agressif par un mauvais trip, tente de lui extorquer les droits d'auteurs de son ouvrage à venir, Confessions of a Hope Fiend. Du point de vue d'un fugitif, la Suisse est une oasis : chaque canton est indépendant des autres et, en en changeant vite, Leary peut se jouer des demandes d'extradition. Mieux : folklorisé dans une posture de papy rebelle aux Etats-Unis, il retrouve une virginité en Europe. «Là, on a été contacté par des élites, a-t-il expliqué dans le magazine Oz, en 1972. Des aristocrates, des camés décadents, les fumeurs de haschich et ceux qui s'adonnent à l'opium.»

C'est sur ce terreau que viendront s'implanter Rolf-Ulrich Kaiser et sa bande. Kaiser est alors déjà passé de l'agit-prop à la prise de contrôle de toute l'industrie bourgeonnante du rock allemand : il a monté Ohr Musik, s'est vu confier Piltz (une filiale de BASF) et s'amuse à transférer les artistes d'un label à l'autre en tirant des plans sur la comète. Et attend l'étincelle. «On voulait faire un truc avec le poète beat Allen Ginsberg, a expliqué Manuel Göttsching, le guitariste d'Ash Ra Tempel, à Libération.Mais il était introuvable à cette époque.»

La jonction s'opère sous les auspices d'une sorte d'incompréhension charmeuse. «On ne connaissait alors pas Ash Ra Tempel, a déclaré Brian Barritt en 1973 au magazine Mojo.Ces gars-là [les Allemands Göttsching, Enke, Kaiser...] essayaient d'être des pop stars ou un truc approchant, mais ils venaient d'un pays qui n'avait aucune tradition en matière de pop stars. C'était plus une bande de types qui aimaient jouer ou étudier la musique, des types capables de grandes choses. De toute façon, la manière dont nous vivions aux Etats-Unis [pour Leary] et en Angleterre [pour lui, Barritt] était un peu plate comparée à ce que nous avons connu en Suisse.» Barritt a affirmé avoir assisté à au moins une partie fine dans la ferme où tout le monde cohabitait, mais certains présents ont démenti. En revanche, l'acide était partout. Hartmut Enke, le bassiste mais aussi l'âme d'Ash Ra Tempel, jeune et enthousiaste, n'a pas atterri souvent - mais les rares fois où il le fera seront les dernières. Très vite, Leary impose son fameux sourire béat, mais aussi sa versatilité. «Tous ceux qui venaient à Tim avaient une impression différente, explique Göttsching. Pour ceux qui le prenaient pour un gourou, il était un gourou. Pour ceux qui espéraient un ami, il était un ami. Si vous vouliez qu'il soit une star, il était une star. Aucun problème !» Brian Barrit : «Une chose s'est passée pendant notre trip à l'acide dans la ferme de Mindy : Rolf-Ulrich Kaiser et sa femme, Gille Letmann, se trouvaient à la croisée de deux sentiers. Je regardais cela depuis une colline, pas loin, quand Tim Leary passa près d'eux et s'arrêta pour leur dire quelques mots. A ce moment, j'ai vu le visage de Gille, resplendissant d'admiration pour Tim, et j'ai vu que Rolf [Kaiser] le voyait aussi. Je crois que toutes les actions de Rolf après cette expérience ont eu pour Gille le même regard que celui qu'elle avait eu pour Tim ce jour-là. Pour cela, je le considère comme un héros : il a fait tout ça pour un regard de la déesse.»

Alerté sur l'intensité des vibrations qui parcourent la ferme, Klaus Schulze envoie son éditeur sur place. L'artiste divinatoire Walter Wegmüller apporte son écot : précis et rigoureux, ce qui le distingue dans le chaos ambiant. Cet homme habile évoque alors le projet d'un disque dont chacune des chansons porterait le nom des principaux arcanes du jeu de tarot, disque dont l'ambition serait d'exposer toute la musique à venir. Leary et Barrit passent leur temps à élaborer ce qu'ils conçoivent comme une cartographie de l'esprit, qui comprendrait sept «niveaux» ou «étages». De la naissance à l'adolescence : l'attraction, le pouvoir, la position sociale, le sexe. Puis le sens de la beauté, la faculté à se connecter avec le cosmos et, finalement, la compréhension pleine et entière de l'histoire pour peu que l'on parvienne à faire un pas en dehors du temps. Si cela paraît quelque peu fantasque avec le recul, ça l'est objectivement moins que le disque que tout ce beau monde part enregistrer en août aux studios Sinus de la Munstergasse à Berne, «une espèce d'horrible chapelle souterraine à double porte donnant directement dans la rue, qui donnait l'impression de sortir d'une crypte», selon Julian Cope. Qui, en tentant de définir Seven Up dans son livre Krautrocksampler, approche la vérité du mieux qu'il peut en parlant d'un «album conçu dans le chaos et enregistré dans le chaos».

A l'oreille, c'est comme si des extraterrestres écoutaient depuis l'espace des courtes séquences prises sur la bande FM d'un obscur bled du Wisconsin. Cet album prouve par ailleurs que les deux bandes - Leary et sa cour de pique-assiette, Kaiser et les musiciens - ne se sont pas fondues complètement. Les Allemands sont à la recherche de quelque chose, sans savoir quoi. Leary et Barritt sont plutôt là pour s'amuser. Quelques semaines plus tard, Kaiser va faire l'expérience d'une vie. En plein trip, il voit un halo de lumière blanche descendre sur lui dans un fracas païen et lui intimer une mission : il sera le berger d'une musique si belle, si libre, qu'elle ne pourra être portée que par des musiciens d'exception. Les «messagers cosmiques» sont nés.
Disques explosés

Kaiser commence par envoyer son ingénieur du son, Dieter Dierks, à Berlin pour retravailler les bandes loin d'un Leary coincé en Suisse. Tout le monde comprend alors que la magie s'est envolée. La défiance et la trahison planent. Kaiser monte illico un nouveau label, les «Courriers cosmiques» : il y sortira une quinzaine de disques explosés et hors cadre, dont le Tarot de Walter Wegmüller. Leary reprend la route . Il est arrêté à Kaboul trois mois plus tard, puis extradé vers les Etats-Unis où il purgera trois ans de prison. Hartmut Enke paiera le prix. Göttsching : «Lors d'un concert à Cologne en février 1973, il a arrêté de jouer de sa basse pour partir s'asseoir sur des escaliers, au pied de la scène. Klaus [Schulze] et moi avons continué. A la fin, on est allé lui demander ce qu'il se passait. Il nous a dit que la musique lui apparaissait tellement belle qu'il ne se sentait plus d'intervenir.» Enke quitte le groupe pour mener une vie errante. Göttsching :«Un jour, il est allé à Rome voir le pape. Pour Hartmut, le Saint-Père devaient demander aux gens de se défaire de toutes les formes de possession matérielle ; logement, argent, etc.»

Cette histoire connaîtra un épilogue délirant. En 1975, Kaiser remonte des morceaux de musique déjà enregistrés et publiés (dont certaines parties de Seven Up), et les ressort sous l'étiquette d'un groupe fantôme, Cosmic Jokers. Sans prévenir ni payer personne. Göttsching apprendra la forfaiture en s'entendant jouer avec un accompagnement inconnu à travers les haut-parleurs d'un magasin de disques. Cette initiative précipitera la chute de Kaiser, en fuite depuis lors avec Gille Letmann. C'est le cinquième et dernier disque des Cosmic Jokers, Gille Zeitschiff, qui donne le frisson : pensée comme un véhicule pour la voix de Letmann, la musique présente une description à la fois cosmique (l'environnement sonore) et précise (les sentiments et descriptions) de cet été 1972, comme si le couple était bloqué à jamais sur ces quelques semaines. La voix de Letmann : «Tim reste parmi nous... Tim est notre ami... l'edelweiss est en fleur...» Dans la somme qu'il a consacrée à la musique cosmique allemande, Au-delà du rock, Eric Deshayes raconte cette anecdote : en 1980, un membre du groupe Mythos est parvenu à récupérer l'adresse de Letmann et lui a écrit. Elle a retourné sa lettre avec ces mots : «Je ne peux pas l'ouvrir. Elle est adressée à Gille Letmann, pas à la Fille des étoiles.»





http://www.youtube.com/watch?v=BMBcj8LWq-c#noexternalembed

  :note: :coeur:


floydsmoke

Merci Kermit, tu m'as donné envie d'aller explorer ça.

Kermit

Un autre lien unit Ash Ra tempel au Pink Floyd des débuts : le matos. Cet album là, le premier d'Ash Ra Tempel :

... a été enregistré avec le matos même du Floyd, celui qu'on peut voir au dos de la pochette d'Ummagumma.

CitationDurant l'été 1970, un changement majeur va intervenir dans le cours de la carrière musicale de Manuel Göttsching et de son ami Hartmut Enke. En effet, ce dernier revient alors de Londres où il a eu la chance d'acheter des équipements de studio et de scène qui appartenaient avant à Pink Floyd. Parmi ces équipements il y a notamment un impressionnant matériel d'amplification et de diffusion sonore. A peine Göttsching et Enke sont-ils en train d'installer ce lourd équipement dans un des recoins du Beat Studio qu'ils sont surpris dans leurs efforts par Klaus Schulze, qui venait à l'époque de quitter Tangerine Dream, groupe dans lequel il était auparavant le batteur. Klaus Schulze, littéralement hypnotisé par le fabuleux matériel que Göttsching et Enke sont en train de ranger, ne tarde pas à leur proposer de former un nouveau groupe à eux trois.

C'est également que Göttsching et Enke, d'une part, et Klaus Schulze d'autre part, se connaissent déjà bien du fait de leur fréquentation commune du Beat Studio. Aussi ont-ils appris depuis longtemps à s'apprécier mutuellement. Klaus Schulze sait que Göttsching et Enke savent transcender le rock et le blues pour s'aventurer dans des terres sonores inconnues. Et Göttsching et Enke savent que Klaus Schulze n'est pas qu'un simple batteur mais aussi et surtout un musicien épris d'expérimentation et d'absolu.

Dès lors, le projet d'un nouveau groupe initié par Klaus Schulze va rapidement se concrétiser. Ash Ra Tempel, le nom du trio Göttsching/Enke/Schulze, est fondé le 24 août 1970. A eux trois, ils veulent créer une musique nouvelle combinant rock, blues, improvisations et recherches sonores. Ils veulent aussi se démarquer de la tendance, qui existait alors en Allemagne et dans toute l'Europe, consistant à suivre et à copier tous les styles musicaux qui déferlaient à l'époque et en masse d'Angleterre et des Etats-Unis. Ils désirent, en fait et surtout, fonder leur propre style, sans référence préalable et dans une liberté totale de création. Et ils vont y réussir au-delà même de leurs espérances les plus folles.

Ils enregistrent leur premier album en à peine 3 jours, les 9, 10 et 11 mars 1971, à Hambourg et sous la direction attentive et active de Conrad Plank (qui fut, rappelons-le, au rock d'avant-garde allemand ce que fut Phil Spector au rock et à la pop music). Cet album, sorti en juin 1971, s'appellera tout simple "Ash Ra Tempel" et aura sur beaucoup l'effet d'un tremblement de terre discographique. Certains emploieront même le terme de "monstre". Il faut dire que personne n'avait produit jusqu'alors un album à la fois aussi cataclysmique et cosmique. Avec juste une batterie, une guitare, une basse et quelques effets électroniques, le trio Göttsching/Enke/Schulze venait de poser en l'espace de 2 longues plages strictement instrumentales, et totalement maîtrisées, un jalon-étalon dans l'histoire du rock d'avant-garde.

floydsmoke

#3
Citation de: Kermit le 25 Novembre 2011 à 11:48
le trio Göttsching/Enke/Schulze venait de poser en l'espace de 2 longues plages strictement instrumentales, et totalement maîtrisées, un jalon-étalon dans l'histoire du rock d'avant-garde.

Whaoouu !! Rien que ça !!
Je ne sais pas pourquoi, j'ai exploré Tangerine Dream, Can, mais pas Ash Ra Tempel, que je connais bien sûr de réputation. Mais là je vais m'y mettre. Pas donnés les CD du groupe sur Amazon... Je croyais qu'il y avait eu des rééditions récentes...

Kermit

CitationPas donnés les CD du groupe sur Amazon... Je croyais qu'il y avait eu des rééditions récentes...

Oui, oui, en 2011. Mais bizarrement, sur Amazon, on trouve des éditions plus anciennes. Par contre, tu trouves les versions 2011 sur la partie boutique du site de Ashra/Gottsching : http://www.ashra.com/shop/shop.htm

Le remaster du premier album peut être intéressant car, à la base, il n'a pas été très bien produit (un peu comme A Saucerful of secrets si tu veux). Peut-être qu'avec la technologie actuelle les morceaux ont pu être "liftés".

Le premier de ces morceaux (Amboss) est une montée en puissance, à l'image de ce que faisait à la même époque Pink Floyd avec CWTAE.

Un dernier point à noter : lors de l'enregistrement de cet album, Manuel Gottsching n'avait que... 18 ans et demi !

Alistair

Le premier Ash Ra Tempel est indispensable. Les deux suivants sont encore bons (Schwingungen et Join Inn). La suite glisse tout doucement dans la planerie inoffensive (cf les vidéos postées ^^). Ce fâcheux penchant new age se retrouve aussi chez Ashra (New Age of Earth). Par contre les travaux solo de Göttsching valent le détour. Inventions for Electric Guitar (1974), où il applique les idées de Glass et Riley à la guitare, et le fameux E2-E4 (1981), très électronique celui-là, considéré à juste titre comme un jalon de la techno.

Kermit

Personnellement, j'aime beaucoup Time sur l'album Seven Up, morceau d'une vingtaine de minutes enregistré live. A écouter de préférence la nuit et/ou au casque.

Ajoutons que Manuel Gottsching a collaboré par la suite avec le guitariste d'Agitation Free, second groupe krautrock que je préfère (après Ash Ra Tempel donc).

Quelques trucs d'Agitation Free pour faire découvrir :










Hammer666

Pour le détail, "malesch" est une expression arabe signifiant "ça n'a pas d'importance", très utilisée surtout en Egypte.
"If I go insane, please don't put your wires in my brain"

floydsmoke

#8
J'ai dans ma CDthèque Malesch et Second. J'aime beaucoup Agitation Free, mais on est loin d'y trouver un guitariste qu'on pourrait qualifier d'"alter ego de Gilmour".
On pourrait avoir Terje Rypdal...
J'ai trouvé Seven Up hier sur une brocante. Pas encore eu le temps d'écouter...

Kermit

Le guitariste d'Agitation Free avec qui Gottsching a collaboré était Lutz Ulbrich (ils ont fait tous les deux la BO du film Le Berceau de cristal). Un bon guitariste mais que je ne qualifierais effectivement pas en ce qui le concerne d'alter-ego de Gilmour, nous sommes d'accord.

Concernant Seven Up, "Space" n'est pas terrible mais "Time" donc est assez impressionnant à écouter, si on se trouve dans des dispositions favorables (écoute active, de nuit, au casque). Bon trip ^^

NB : jamais rien écouté de Terje Rypdal. Que me conseillerais-tu pour commencer ?

floydsmoke

Citation de: Alistair le 26 Novembre 2011 à 15:59
Par contre les travaux solo de Göttsching valent le détour.
Venant d'Alistair, et connaissant son art du compliment, tout en euphémisme, je dirais que c'est à découvrir d'urgence.

floydsmoke

Citation de: Kermit le 28 Novembre 2011 à 11:04
NB : jamais rien écouté de Terje Rypdal. Que me conseillerais-tu pour commencer ?
J'ai découvert moi même il y a un an grâce à Seebfloyd. Il y a un topic qui en parle un peu : "WEB SONG". En ce qui me concerne j'ai "Waves" et "Blue". ça ne ressemble à rien de ce que j'avais entendu jusque là. C'est une sorte de sorcier de la guitare. On est dans un style de musique très Jazz planant et instrumental, comme le label ECM s'en est fait la spécialité, mais les sons incroyables qu'il sort de son instrument restent ceux d'une guitare électrique, qui peuvent captiver les oreilles des pop-rock-bluesomanes.

Hammer666

Je suis un grand fan de Klaus Schülze: je l'ai vu 16 (ou 17?) fois.. :amour:
Timewind est un disque MONUMENTAL....!!!!!!!!!!!
"If I go insane, please don't put your wires in my brain"

Blue-Berry

Timewind est le seul album de K.Schulze que je possède, acheté en 33t à sa sortie, vers 1975. Je l'ai beaucoup écouté à l'époque, et m'en suis un peu lassé. Cela dit, ça reste sympa à mes oreilles, et le fait qu'il dure presque une heure au total, pour un 33t, est déjà un petit prodige.
I would have liked to be this
jewish
canadian
poet
who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
And I would never have
met,
known,
and, above all, loved
You.
So too bad if I'm not this
jewish,
canadian,
poet
It's all right.

DJ Eric

Citation de: Alistair le 26 Novembre 2011 à 15:59
Ce fâcheux penchant new age se retrouve aussi chez Ashra (New Age of Earth).
C'est de l'excellent new âge (où l'on trouve habituellement de tout et n'importe quoi), New Age of Earth est mon Ash Ra Tempel préféré, en particulier Ocean of Tenderness.
selon la rumeur, Gilmour et Waters ont décidé d'enterrer la hache Eugène de guerre
on ne connaît pas encore les réactions de Ricard Wrigt

Hammer666

Citation de: Blue-Berry le 28 Novembre 2011 à 22:42
Timewind est le seul album de K.Schulze que je possède, acheté en 33t à sa sortie, vers 1975. Je l'ai beaucoup écouté à l'époque, et m'en suis un peu lassé. Cela dit, ça reste sympa à mes oreilles, et le fait qu'il dure presque une heure au total, pour un 33t, est déjà un petit prodige.

Si tu as l'occasion, écoute aussi "Mirage" et "X"...
"If I go insane, please don't put your wires in my brain"

martin

Citation de: Kermit le 28 Novembre 2011 à 11:04


NB : jamais rien écouté de Terje Rypdal. Que me conseillerais-tu pour commencer ?

Il faut absolument écouter Descendre. Les 2 albums avec Miroslav Vitous et Jack DeJohnette sont aussi très très bien...

Kermit

Citation de: martin le 30 Novembre 2011 à 18:08
Il faut absolument écouter Descendre. Les 2 albums avec Miroslav Vitous et Jack DeJohnette sont aussi très très bien...

OK, merci Martin. :biere: Je vais essayer de trouver ça.

floydsmoke

Citation de: Kermit le 28 Novembre 2011 à 11:04
Concernant Seven Up, "Space" n'est pas terrible mais "Time" donc est assez impressionnant à écouter, si on se trouve dans des dispositions favorables (écoute active, de nuit, au casque). Bon trip ^^

Bon visiblement j'ai pas commencé par le bon album d'Ash Ra Tempel avec Seven Up. On s'y ennui ferme, même en écoute attentive. On a l'impression qu'on a laissé tourner les bandes pendant que le groupe se laissait aller... ça fait pas un album. Je vais assez vite passer aux autres albums d'Ash Ra. Mais il faut les trouver.