"Galtieri took the Union Jack"

Démarré par Hereward_the_wake3, 09 Mai 2012 à 12:28

Hereward_the_wake3

The Jack... Vous savez ce que c'est ? Si vous voulez un dessin, regardez Farrugia faire la météo.

Je sais pertinemment que le drapeau s'appelle ainsi, mais là, il n'a pas dit "Galtieri took the Falklands", il a dit "Galtieri took the Union Jack" !

And Maggie, over lunch one day
Took a cruiser will all hands
Apparently to make him give it back.


Pourquoi Maggie est à table ? Le sexe et la bouffe sont 2 activités très proches.
Elle prend le Croiseur à 2 mains !
"It", pronom qui désigne le "Jack". "It", c'est la "ça" en psychanalyse.


Mmmm... (Maggie what have you done?)

Cette petite ritournelle sur une musique de chambre intitulée "Get Your Filthy Hands Off My Desert" (filthy = sale dans le sens sexuel) introduit "The Fletcher Memorial Home", composé pour le film The Wall sorti le 14 juillet 1982 soit un mois après la FIN de la Guerre des Malouines de mars à juin, guerre qui a couté la vie à seulement 255 marins de la Navy, et dont le premier vers est :

"Take all your overgrown infants"

Cette manière sarcastique de traiter les papis tyrans dont les noms suivront (Brejnev, Reagan, etc) fera echo dans "The Postwar dream" aux VRAIS enfants, les jeunes kamikazes japonais harakiris "it should'nt be much fun for them beneath the rising sun with all their kids committing suicide." L'idée insupportable de l'enfance sacrifiée dans l'histoire personnelle de Roger Waters explique peut-être pourquoi la Guerre des Malouines eut une emprise émotionnelle si disproportionnée chez lui. Le contraste saisissant entre la légèreté de l'introduction et la gravité de "Fletcher Memorial Home" amplifie le sarcasme et le dédain envers la locataire du 10 downing street. La musique de chambre renvoie à une certaine superficialité de Cour. L'anti-Tatchèrisme primaire de Rog semble démultiplié par ce que la Dame de Fer au sommet du pouvoir, bourgeoise malgré ses origines modestes, symbolise à elle seule: tout ce que Roger Waters peut détester chez une mère, il le projette sur Margarett Tatcher. Et comme par hasard, le nom de son père suit dans un panagérique tellement grandiloquent et violent qu'il frôlerait le grotesque. Qu'est-ce que Reagan a à voir avec la Solution Finale ? Pas grand chose. Ce n'est pas la dictature qui pose un problème à Rog, la preuve Galtieri passerait presque pour un héros, c'est sa relation au POUVOIR en général qui lui pose un problème. Le Pouvoir des Patriarches aboutit à une forme d'apocalypse enfanticide semblable au génocide de la Shoah. L'enterrement déchirant dépeint dans Gunner's Dream se conclue par "no-one kills the children anymore".

Pour faire un disque SOCIETAL sur la Guerre des Malouines, on ne fait pas appel à son psy. Or, le psy de Roger apparait dans sa vidéo. Le "If you wanna find out what's behind these cold eyes" de The Wall est devenu "You can't hide, hide, hide behind paranoïd eyes" dans The Final Cut. La psychologie de son protagoniste est d'avantage qu'une simple mise en scène à mon avis, d'autant qu'il porte l'album Final Cut quasiment en son nom propre. "Boum boum bang band lie down you're dead"... Les grands garçons jouent aux petits soldats et l'opinion s'amuse. Du pain et des jeux. Mais ces petits soldats là sont d'avantage que des noms sur les journaux jetés dans le hall "the papers hold their folded faces to the floor" (brain damage), ils sont en chair et en sentiments. In the Flesh / Fletcher, même son. Alors peut-être qu'en donnant corps à ces martyrs, Waters veut tout simplement faire oeuvre de pédagogie. La dimension héroïque du militaire "The Hero's Return", toujours d'actualité avec ceux qui reviennent d'Afghnaistan, est en quelque sorte démystifiée par ces fausses confidences. Un soldat est-il un héros ? Ce disque sérieux et grave dans le fond et la forme sonne comme une leçon d'éducation à ses enfants que sont les jeunes auditeurs de Pink Floyd. Il endosse les habits du père !

So... "Maggie, what have you done to England ?" ou Maman, qu'as-tu fait à tes enfants. Elle porte une sacrée culpabilité cette Maggie. Elle est responsable de tous les maux, parce qu'elle a envoyé les Papas au casse-pipe. (Oui, casse-pipe, voyez-y une insinuation). Elle a rompu la promesse de l'après-guerre, franchi le rubicon, passé sous les jambes de l'Arc de Triomphe, éteint la flamme du soldat inconnu et brisé un tabou scellé pendant l'enfance de Roro. Si The Dream exprime l'indicible émotion de l'inconscient, Roger y attache le nom de son père pour créer du symbolisme et ainsi donner un sens à son existence. Ce 8 Mai me rend Lacanien. La faute de Maggie, c'est d'avoir trompé le défunt père du pays pour un autre homme Galtieri, dans un échange de coups de feu jouissif. Et le fils de la maison, qui a pris la place de l'homme dans son foyer, Roger, ne supporte pas la trahison de l'amour de sa vie, sa mère incarnée sous les traits d'une Margarett Tatcher débonnaire. Par effet boomrang, "Get your filthy hands off MY desert" = laisse-moi ma Maman.


Qu'en pensez-vous ?






 
"Baby, baby, baby oooooo, baby, baby, baby, oooooo"