La soucoupe pleine de secrets (A SaucerFul Of Secrets)

Démarré par Blue-Berry, 17 Juillet 2007 à 22:38

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Blue-Berry

Y'a pas UNE version live de Saucerful, y'en a deux officielles (Ummagumma et Pompei) et des quantités de pirates. Et c'est justement dans ces dernières que se trouvent les meilleures versios qui avoisinent les 20 mn, avec un déchainement pas possible, et des Celestial Voices développés sur 6 ou 7 reprises du thème. Bon, c'est vrai qu'il y en a aussi de catastrophiques, mais elle sont rares. J'en ai une où l'orgue de Rick se désaccorde sans arrêt, c'est insupportable ! David est obligé de le couvrir à la guitare et ils se dépèchent d'achever (c'est le mot qui convient) le morceau ! Mais ce genre de truc est très rare.
J'ai aussi un petit faible pour la toute première présentation publique du morceau, encore nommé "Massed Gadgets Of Hercules", au Top Gear de John Peel en 68. C'est court (moins de 7 mn), mais y'a déjà tout ce qui fera le morceau plus tard. Voir ce que j'en raconte dans le wiki : http://www.seedfloyd.fr/wiki/from-dawn-to-the-moon:a-saucerful-of-secrets
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Shakey

ma chronique que j'avais mis sur le vieux forum

-  -  -

Pink Floyd
« Saucerful of Secrets »

Le deuxième album du petit groupe anglais (so british) qui va devenir la machine que tout le monde sait, le groupe qui a du se séparer de son leader lunatic, j'ai nommé Syd Barrett au début de l'enregistrement de cet album, la trace de Syd est présente sur l'album, de long en large.
L'album est une « Soucoupe Volante Pleine de Secrets », chaque titre est une perle, le caviar de la musique, le Picasso du rock, tout simplement. MAGNIFIQUE.
Les titres s'enchaînent avec une coordination et une logique sans faille.
L'album est sorti en Angleterre chez Columbia le 29 Juin 1968 puis aux Etats Unis chez Tower la même année, il a été enregistré aux studios EMI, dans le grand studio Abbey Road à Londres, et fut produit par Norman Smith.
Meilleur Classement en Angleterre : 9e (durant une semaine).
Le départ de Syd permis à Roger Waters d'illustrer ses talents d'auteur et compositeur. La chanson "Set The Controls For The Heart Of The Sun" fut la première composition de Waters en solo.
D'après mes informations, Syd Barrett est présent sur les titres suivants :
-"Remember A Day" en entier
-une partie de "Set the Controls for the Heart of the Sun" (le chef-d'oeuvre de l'album)
-Il est probablement présent sur "See-Saw" et "Corporal Clagg"
-et il est tout en entier sur Le Blues de la Fanfare autrement dit « Jugband Blues », qui est une de ses chanson type à mon avis, pour l'anecdote, « Jugband Blues » a été enregistré avec 6 musiciens de la Salvation Army (Syd voulait qu'ils jouent ce qu'ils voulaient tandis que Norman Smith tenait à ce qu'ils jouent une partition écrite ce qui donna lieu à de légères prises de bec). Il devait être la face B du single « See Emily Play », sans suite.
Cet album peut être vu comme une transition du point de vue ou « The Piper at the Gates of Dawn » est très pop, un vent de fraîcheur, un nouveau souffle , très pop-psyché vus le contexte musical de l'album , puis vient « Saucerful » qui marque une évolution de pop-psyché à ce nouveau genre que l'on nommera « Pompeux » avec en partie de l'album « More »( Enregistré pendant le temps libre que leur laissait le travail sur "Ummagumma".Album souvent sous estimé malgré la variété des genres musicaux qui y sont représentés, allant du Heavy Metal "The Nile Song" aux ballades acoustiques"Crying Song" jusqu'aux pastiches de Blues "More Blues"..."More" a confirmé l'inspiration inépuisable de Roger Waters. ) .
Puis définitivement avec « Ummagumma » (un album où il faut vraiment être fan du point de vue où les chanson sont de structure complexe avec plusieurs parties), le groupe fut dit « POMPEUX ».
Mais revenons à notre album en question , les touches pop-psyché sont présentes sur « Corporal Clegg » , « See-Saw » , « Jugband Blues » et « Remember a Day » puis le reste du disque est très en avance pour sont temps , lent , brute , beau , presque envoûtant comme « Set the Controls » ou encore « A Saucerful of Secrets » et « Let There be More Light » .
Autres anecdotes :
- « Remember A Day » avait été enregistré pour « The Piper At The Gates Of Dawn » en 1967 et s'appelait alors « Sunshine. »(Que je possède en démo) !
- Les paroles de « Set The Controls For The Heart Of The Sun »proviennent d'un recueil de poésie chinois datant de la période T'ang (1766-1122 avant JC).
Cet album est tout simplement un régal pour vos oreilles , une perle rock , les Floyd ( à oui , je tiens à dire que Pink Floyd ne veut pas dire Flamant Rose mais que c'est le nom de deux bluesman dont Syb Barrett avait des disques à la maison ), nous on offert un album de transition tout simplement magnifique ( je radote , à 15 ans , c'est grave docteur ) , l'œuvre du Floyd est très bien , du moment que Roger Waters est dans l'album .
Les plumes dominantes sur l'album sont Waters (qui signe 3 titres tout seul), Wright (qui en signe 2) puis Barrett qui a eu le temps de mettre juste un morceau sur le disque. 1 titre est signé par le groupe en entier (Waters ,Wright ,Mason et Glimour), avec le titre « A Saucerful of Secrets » (un magnifique titre, très symphonique dans la construction).
En gros, un album magnifique, génial.


ma note 8,5/10

Blue-Berry

Salut Shakey,

Et qu'est-ce qui justifie les 1,5 points qui séparent Saucerful de la note suprême, selon toi ?

Ton texte serait bien aussi dans le Wiki, dans la section "Articles". Qu'en penses-tu ? Ca n'empêche pas de le laisser là aussi en même temps. dans le Wiki, il y a en bas des pages (pas encore toutes, mais ça viendra) un espace de discussion.


(Au fait, je me suis permis de corriger une petite faute d'orthographe)
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Shakey

Pourquoi pas dans le Wiki , bonne idée
Et merci pour l'orthographe =D

Blue-Berry

De rien, c'est mon boulot.

Mais celle-là t'aurait coûté 5 points au bac, tout de même !
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manu

Voilà Shakey, j'ai rangé ta chronique dans la partie Critiques d'albums du Wiki :) C'est bien d'archiver ce genre de travaux dans le Wiki, au bout d'un certain temps on ne retrouve plus rien dans un forum ! PS : le vieux Blue avait oublié des fautes :fier:

Les versions live d'A Saucerful Of Secrets sont, pour moi, les meilleures. Celles qui figurent sur les bootlegs Electric Factory (elle dure 20 minutes je crois !) ou Amsterdam '71 sont absolument terribles :amour:
« You can never get enough of what you don't need to make you happy. » — Eric Hoffer
« Désolée mais la trilogie de Nico... A côté, Berlin c'est Disneyland. » — E.G.

Blue-Berry

Nobody's perfect, Manu ! (T'es pas encore couché à c't'heure ?)

J'en ai écouté récemment une autre pas mal du tout, de début 70 je crois. Faut que je retrouve...
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Alistair

Difficile de parler de « Saucerful of secrets » tant il est composite et déconnecté discographiquement parlant. Ni fin ni commencement, plutôt passage de témoin. Ici deux groupes se superposent plus qu'ils ne fondent, et c'est forcément la confusion, mais forcément symbolique ; le seul disque à cinq.

« A saucerful » figure dans mon tiercé gagnant. Il contient du rock, de la pop, les premiers essais planants, du psychédélisme, plus spatial que drogué, et de l'improvisation. Ecoutez attentivement les deux chansons de Wright, et vous constaterez qu'il est le seul vrai mélodiste du groupe ; cela est flagrant sur « see saw ». Ses mélodies sont admirablement conduites et respirent, coulent tout en étant consistantes, et, j'insiste, porte une griffe barrettienne évidente (ses mélodies reposent sur un discours et non des répétitions, comme Syd).

Beaucoup considèrent les versions de « Saucerful » et de « Set the control » comme de simples ébauches de leurs interprétations scéniques...je dis prudence. « Set the control » témoigne d'une époque où le son du groupe repose encore sur les claviers et le vibraphone, et véhicule une atmosphère beaucoup plus mystérieuse que ses versions ultérieures (même remarque pour « Careful »). Le titre éponyme lui, constitue la dernière grande audace du groupe. Il est vain de vouloir le comparer aux versions ultérieures, puisque entre temps, le titre a changé de registre, passant de cérémonie cosmique à rock planant. Le second gagne en impact, en efficacité et en mordant ce qu'il perd en solennité et en sens religieux (ce titre est apocalyptique, au sens biblique du terme : « révélation »). J'aime les deux versions et les considére comme deux morceaux aux finalités différentes.  

Ce qui manque à cet album tient en un mot : efficacité. Les rythmiques sont sous mixées, la réverb noie tout et le son est trouble, sans contours nets. Mais ceci participe de sa dimension onirique, car « saucerful » EST le manifeste onirique du Floyd, celui où (comme ummagumma), antiquité, science fiction et orient s'entrechoquent. Une écoute attentive montrera qu'il n'y a pas de compositions faibles, et que tous les titres sont potentiellement riches. « A saucerful of secrets » est l'exacte l'antithèse de « dark side of the moon » : un fond de qualité desservi par une forme médiocre.

Thelonius

Ahlala, ce Alistair !!
Moi ce n'est pas du tout la production qui me dérange dans cet album, j'aime bien ce son sourd un peu confus, ce qui me dérange c'est le côté à moitié fini, comme tu dis les deux groupes qui cohabitent ou qui se passent le relai, donc le gros du travail d'un des groupes à été fait, le gros du travail de l'autre reste à faire, pour moi dans la même période, mais sur scène... Certes les morceaux changent et ne sont au final finissent par changer de visage, mais en même temps c'est aussi dû au fait que ce travail n'a pas pu être fait en amont de l'enregistrement : Pink Floyd a quasiment toujours rodés ces nouveaux morceaux sur scène avant de les enregistrer, les amenant à maturité, là, Saucerful a été fait quelque peu dans l'urgence, et les perles n'ont pas pu exprimer pleinement ce qu'elles avaient à exprimer...
Turn on, Tune in, Drop out.

MP

Je vais faire remonter ce topic abandonné depuis plus de six mois :)

Ces derniers temps, je me suis mis à redécouvrir des albums que j'avais un peu délaissé depuis quelques temps. Des albums comme "Discipline" de King Crimson, "Third" de Soft Machine (magnifique redécouverte, pour la première fois depuis que je l'ai acheté cet album m'est apparu comme une véritable petite perle) et "A Saucerful Of Secrets" de nos bons vieux Floyd.

Après plusieurs réecoutes, je dois l'avouer "A Saucerful Of Secrets" est devenu mon album préféré de Pink Floyd. Tout ce qui me dérangé auparavant dans cet album me séduit: le son sale et maladroit lui apporte un charme ésotérique et irrésistible. La pièce éponyme, que je préférais largement en "live" jusque là, est devenu, à mes yeux, une des meilleures pièces du groupe avec "Echoes". Sinon, pour le reste, je trouve, toujours, que "Let There Be More Light", "Jugband Blues" et "Set The Controls For The Heart Of The Sun" sont des titres grandioses et sublimes. Quant aux chansons de Rick Wright ("Remember A Day", "See Saw"), elles sont dignes des meilleurs moments de Syd Barrett ou des Beatles.
Autres choses qui m'ont séduit: C'est l'album du Floyd qui stimule le plus mon imagination alors que je trouve que certains ("Dark Side Of The Moon", "The Wall") sont trop "transparents" pour permettre, pleinement, à l'auditeur de se créer ses propres images. C'est également le meilleur album du Floyd pour "triper" et pour planer: une expérience humaine et musicale digne du trip psychédélique de "2001: l'Odyssée de l'Espace". Tout un monde condensé en quarante minutes.

Trois ans que je possédais ce disque et il m'aura fallut trois ans pour me rendre compte de sa richesse (tout comme "Third" de Soft Machine). Maintenant, c'est clair, "A Saucerful Of Secrets" est un chef-d'oeuvre et, depuis peu, mon album préféré de Pink Floyd (mais "The Piper At The Gates Of Dawn" et "Animals" restent juste derrière, très près)!
Yoko Ono: "John, tu veux bien descendre la poubelle?"
John Lennon: "Naturellement chérie!" (5 minutes avant de mourir)

Blue-Berry

Content de te voir découvrir et apprécier cet opus qui a toujours pour moi un parfum mystérieux et envoûtant. Ce côté "pas transparent" comme tu dis, qui en fait un album peu facile d'accès, mais ô combien séduisant. Pour moi, c'est le creuset où se forge le Floyd des années qui viennent, jusqu'en 1972, et qui donnera des sommets tels que Echoes ou Careful.
C'est un album transitoire où il se passe plein de choses du fait, justement, de ce caractère transitoire. Dans un escalier, ce sont les marches qui sont intéressantes, pas les paliers.
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Walmour

Si je devais donner mon avis sur cet album en une phrase, je dirais :

Album moyen qui annonce de grandes choses.

Narrow Way

"I like to think oysters transcend national bareers."

Blue-Berry

Si on se replace dans le contexte musical de l'époque, cet album fait autant figure d'OVNI que Piper.
Musicalement, il n'est ni bon, ni mauvais, il est simplement autre chose que ce qu'on entend alors. Il lorgne à la fois vers les Beatles et vers Pierre Henry ou Boulez. C'est un opus très à part.
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Narrow Way

Dernièrement je me suis surpris à écouter avec délectation "Set the Controls...", alors que jusqu'à présent seuls les lives avaient pour moi une valeur appréciative (c'est d'ailleurs pour ça que j'en ai fait ma chanson préférée du Floyd -voir le topic qui en parle- ).

Mais enfin je suis heureux de ne pas être un imbécile en ce sens que ma vision des choses évolue avec le temps. J'ai appris à en apprécier la version studio au delà de son apparence fade et soporifique, pour y trouver un onirisme particulièrement  bien recherché :super:
"I like to think oysters transcend national bareers."

Kermit

Déterrage de topic profondément enfoui pour signaler ce vieux docu de l'ORTF sur le fantastique avec en fond sonore... A saucerful of secrets. Good old times... :sueur:

http://www.ina.fr/visio/CPF86656633.non#containerVideo

Gears

Mais SoS est pour moi la roche qui va devenir au fil du temp Ummagumma, qui va devenir More, qui va devenir Atom/Meddle et qui va devenir Dark Side.

Donc oui,je crois que sans SoS qu'on aurait pas eu le reste, ces en quel que sorte un 'début'

On ne touche pas à Lulubelle !

bruno graphic

Est-ce que le groupe a donné une explication ou la signification de l'instrumental " A saucerful..."?
Y a-t-il une petite histoire derrière ce morceau, un scénario ou est-ce juste de la musique laissée à la libre interprétation de chacun ?
Je n'ai pas souvenir d'avoir lu ou entendu quelque chose dans ce sens là.

Blue-Berry

Mason, je crois, a simplement expliqué que lui et Wawa s'étaient mis à faire des dessins symboliques pour bâtir la structure du morceau. Longtemps, orienté par le titre, j'ai voulu y chercher une signification, genre atterrissage de soucoupes volantes venant apporter un message de Sagesse sur Terre, un truc très new age, quoi. En fait ce serait plutôt une sorte de "musique automatique" comme les Surréalistes avaient inventé l'écriture automatique et le cadavre exquis.
Car à l'instar de ce dernier qui avait la structure "sujet-qualificatif-verbe-complément d'OD-qualificatif", aSoS a bien une structure très aisément discernable. C'est une construction élaborée qui annonce les grandes compos ultérieures.
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