Après avoir réécouté la discographie entière je me lance dans l'exercice.
The Piper At The Gates Of Down 
Un premier album extraordinaire. Impossible d'en faire le tour en quelques mots mais essayons. A la fois éthéré et violent (pour l'époque), c'est le disque de tout les contrastes : comment voir le moindre point commun entre
Interstellar Overdrive et
Bike? C'est le bébé de Barrett mais l'album est dominé par les claviers de Wright. La chanson de Waters n'est pas du tout le point faible de l'album comme beaucoup aiment à le dire. Ce n'est pas mon disque préféré du Floyd mais il arrive en bonne place.
A Saucerful of SecretUn album a l'image du groupe de l'époque : bancal. Les tentatives de Wright pour singer Barrett sur
Remember a Day et
See-Saw sont assez pathétiques. Sans les bootlegs il serait difficile de ne pas considérer le morceau-titre comme une vaste fumisterie. Les réussites sont par contre aussi grandes que les échecs sont complets.
Let There Be More Light est peut-être le morceau ultime de space-rock.
Set The Control for The Heart of The Sun est totalement tripant. Le
Corporal Clegg de Waters est franchement amusant et la dernière piste,
Jugband Blues, est incroyablement triste et même assez nihiliste. Un disque dont on passe une bonne moitié mais qui est nécessaire pour ses pépites.
UmmagummaL'un des pires du groupe. La partie studio est une calamité où, à part le
Grantchester Meadows de Waters, agréable mais démesurément long, rien ne surnage. Seules quelques secondes par-ci ou par-là (notamment chez Gilmour) valent le coup d'oreille. Le live est bien meilleur et même indispensable pour qui n'a pas de bootlegs, pour les autres autant dire que le Floyd ne se foule pas trop, surtout au niveau de la production. En bref, oubliez le studio et gardez le live pour quelques soirées enfumées, mais ne vous attendez pas à grand-chose de génial.
More 
More est un bijoux, désespérément ignoré. C'est très simple la plupart des morceaux sont à la fois accessibles et recherchés. Le proto-grunge
The Nile Song et son pendant instrumental sont des méconnus parmi les pionniers du hard, et pourtant ! Que dire de
Cymbaline, si ce n'est qu'il s'agit d'un morceaux floydien typique. La seconde face est honnêtement plus faible, notamment
A Spanish Piece franchement mauvaise. A redécouvrir.
Atom Heart MotherA nouveau un album bancal. Le morceau titre est très bon, mélangeant le néo-classicisme d'un orchestre et d'un chœur au blues de la guitare de Gilmour. Cet album semble d'ailleurs être celui de la reconnaissance définitive de Gilmour puisqu'il signe le second meilleur titre de l'album :
Fat Old Sun. Si
If est sympathique le reste est malheureusement affligeant :
Summer 68' et
Alan's Psychedelic Breakfast n'ont aucunes espèces de qualités. Un album de plus haute ambition que précédemment, qui charrie tout de même une deuxième face presque entièrement dénuée d'intérêts, sauf
Fat Old Sun.
Meddle 
Quasiment le frère jumeau de
Atom Heart Mother.
Echoes est un rêve, je dirais même un fantasme pour tout amateur de rock progressif. Majestueux, fluide, parfaitement exécuté, le morceau est le sommet artistique du Floyd à l'époque de sa sortie.
One of These Days est tout aussi bon dans un autre style. Le reste souffre du même syndrome que
AHM : nullité absolue. On atteins même les bas-fond sur ce qui reste le pire du pire de Pink Floyd :
Seamus. Tout simplement insupportable. Le disque est un peu meilleur que le précédent, il n'aurait contenu que
One of These Days et
Echoes il aurait été parfait, le remplissage était inutile.
Obscured By CloudsSouvent oublié, de la même façon que
More. C'est finalement un album de guitare, Gilmour y domine nettement Wright. Beaucoup plus rock'n'roll que les autres albums, ce disque est ma foi fort sympathique et beaucoup plus régulier que les autres. Bien sûr cela veut dire qu'il n'y a pas grand-chose à jeter, mais aussi qu'il n'y a pas grand chose qui reste après l'écoute non plus. Dans ce sens, l'album est plutôt mineur dans la discographie floydienne.
Dark Side of The Moon

Le disque coule si bien que l'on ne se rend même plus compte du temps qui passe. Gilmour y pose de superbes solos (
Time, Money), Wright y écrit son sommet (
The Great Gig In The Sky), Waters propose enfin des paroles dignes de se nom. Le riff de
Money est tout simplement excellent même si le morceau en lui même n'est finalement qu'un honnête hard-rock. Le groupe y expérimente pour la dernière fois dans
On The Run, très bel essai. La production est splendide, bien meilleure que ce que le groupe avait proposé jusqu'ici. Indispensable a tout ce qui possède une oreille.
Wish You Were Here 
On aurait pus croire à un retour des mauvaises habitudes du groupe : un long morceau génial et quelques titres de remplissages. Heureusement il n'en est rien.
Shine On You Crazy Diamonds est peut-être meilleur qu'
Echoes même si, à ce niveau de la stratosphère, difficile d'avoir les idées claires. Certes, une fois encore les autres titres sont moins bons, mais ils sont tous intéressants. Le morceau éponyme surprend par sa simplicité acoustique, c'est un retour (en beaucoup plus réussi) de
If et de
Grantchester Meadows. Welcome To The Machine a une ambiance d'une force indéniable. Enfin,
Have a Cigar est la moins bonne pièce de l'album mais reste une belle chanson. L'album est un peu moins bon que le précédent mais pas de beaucoup.
Animals

L'album où Pink Floyd prend toutes ses qualités et les mélanges. Premièrement leur capacité à créer des ambiances, deuxièmement leur capacité a créer de longues pièces qui ne soient pas ennuyeuses, et troisièmement les talents de Gilmour et de Wright pour s'individualiser au bon moment. Wright qui signe ici les introductions des morceaux et quelques superbes solos tout au long de l'album. Gilmour qui chante mieux qu'il ne l'a jamais fait et qui fait pleurer sa guitare. Waters enfin, qui nous livre un concept qui n'est pas fumeux et qui ne prend pas le pas sur la musique. Ses parties de chant sont très bonnes aussi. L'album est le plus violent du Floyd à l'époque, en réaction à la vague Punk. Le meilleur, pas une seconde n'est inutile.
The WallUn disque un peu particulier pour moi puisque c'est mon premier album. Le niveau du Floyd n'a pas baissé depuis
Animals mais Waters a eu l'idée saugrenue d'en faire un double album. Ah! si on avait évité
Brings The Boys Back Home,
Vera,
Young Lust et tout ces intermèdes acoustiques que Waters nous a offert, on aurait eu un disque presque aussi bon que le précédent . Car avec le parodique
In The Flesh, nous sommes dans la droite ligne de
Pigs. Que dire de la trilogie
Another Brick In The Wall si ce n'est qu'elle est très bonne?
Comfortably Numb est une des plus grande chanson du groupe. Le quasi disco
Run Like Hell est aussi rageur que
Hey You est touchante. Bon album donc mais peu de place accordé à Wright ce qui se ressent : l'album est très sec.
The Final CutPas si mauvais que ça finalement. Bien sûr c'est très Watersien : Wright n'est plus là, Gilmour est bridé (à peine un solo par-ci par-là) et Mason n'a jamais eu beaucoup d'influence. C'est assez pleurnichard mais si on est dans le trip ça va. L'ajout sur la réédition de
When The Tigers Broke Free est assez pertinente, bien dans le ton. Mais c'est du Waters, on peut facilement s'ennuyer. L'album est assez mineur dans la discographie du Floyd.
A Momentary Lapse of Reason
Ummagumma était horrible mais avait le mérite de proposer une démarche. Ici il n'y a rien. Rien au niveau des compositions, rien au niveau de l'interprétation, etc, … Ah si, il y a bien quelque chose : une production 80' affreuse. Seule deux chansons parviennent (tout de même difficilement) à retenir l'attention :
Sorrow (une espèce de sous-
Comfortably Numb), et
Learning To Fly qui n'est bonne que par contraste avec le reste. Un disque pour les collectionneurs c'est tout.
Delicate Sound Of ThunderPremier live depuis
Ummagumma. Cinq morceaux de
AMLOR à jeter et
Shine On est malheureusement amputée de moitié mais le reste est correctement reproduis. La qualité d'enregistrement est très bonne. Soyons honnête c'est plus un enregistrement de Gilmour qu'un live de Pink Floyd étant donné qu'on entent quasiment que lui. Un concert finalement bien moyen, assez mou du genou et avec une set-list bancale.
Division BellLe petit frère de
AMLOR. Beaucoup de défauts ont été corrigés, à commencer par la production qui oublie les années 80, ensuite l'interprétation est plus énergique. Malheureusement les compositions sont pour la plupart toujours aussi pitoyables. Pour la plupart car il y a tout de même trois très bonnes pistes, dignes de Pink Floyd. La première est
Marooned, un instrumental atmosphérique mené par Gilmour. La seconde est
Wearing The Inside Out, de Wright qui s'est enfin réveillé. Le morceau est idéalement placé, au milieu de l'album, pour respirer (mais il est tout de même un peu long). Et enfin
High Hopes, qui est une de mes chansons préférées. Un album qui aurait pu annoncer une renaissance mais qui restera comme le dernier du Floyd, dispensable mais pas sans intérêts.
Pulse
Super, un live identique à
Delicate Sound Of Thunder! Pas tout a fait tout de même puisque
Dark Side y est joué en entier. Cette version est, et c'est bien dommage, en tout point inférieure à celle du studio. Le premier des deux cd possède ses bons moments, notamment
High Hopes et un surprenant
Astronomy Dominé (surprenant par sa présence car interprété assez fidèlement). Le vrai bijou de ce concert est la version orgasmique de
Comfortably Numb. Totalement jouissif, le solo de fin est un pur moment de grâce de David Gilmour, possédé.
Hey You se laisse écouter, de même que
Another Brick In The Wall, part II. Mieux que
Delicate.
Is There Anybody Out There ? 
Le live de Pink Floyd, le vrai, le bon, le chaud. Il aura fallut attendre les années 2000. Enfin ne boudons pas notre plaisir. Bien sûr il n'y a que
The Wall, mais bon on ferra avec. Autant le dire tout de suite, l'album est transcendé. Les passages rajoutés sont bons (
What Shall We Do Now?,
The Last Few Bricks) et les mauvais morceau du studio, s'ils restent mauvais (il ne faut pas rêver non plus) deviennent écoutables. Le seul risque à se procurer cet album est de remiser la version studio au placard.