The Pros and Cons of Hitch Hiking : le spectacle
Une description du spectacle The Pros & Cons of Hitch Hiking par Tom Bowers (en), traduit par Wulfnoth.
Voici une description complète et détaillée du spectacle Pros & Cons (du moins, aussi détaillée que mes souvenirs le permettent). Les paroles sont tirées du livret du CD américain et sont principalement incluses ci-dessous pour permettre la compréhension du point de référence exact. Merci de ne pas m’incendier si cette transcription ne correspond pas exactement avec ce qui se trouve sur l’album. Mes commentaires sont indiqués en retrait et en italique. Tout ce qui n’est pas entre crochets, ni dans le livret de l’album, provient de la description donnée dans le programme du concert. Le programme contient des croquis de Gerald Scarfe pour le spectacle et en regardant ces croquis (et ses notes dans la marge), j’ai pu tamiser mes souvenirs et écrire un compte-rendu assez fidèle du spectacle. C’était un concert fascinant, et sur les centaines auxquels j’ai assisté, c’est celui que je préfèrerais de loin revoir. J’ai eu la chance de le revoir huit mois plus tard (avec d’autres musiciens), et mes souvenirs sont donc raisonnablement solides, puisque j’ai passé presque une année à réfléchir sur le premier concert, et j’ai été particulièrement attentif durant le second.
Sommaire de la page :
4:30 AM, Scène I : Apparently They Were Traveling Abroad
(Apparemment ils se rendaient à l’étranger)
La scène est une chambre à coucher de la banlieue de Londres.
« La toile de fond derrière la scène représente une vaste chambre à coucher moderne. Il y a un téléviseur de quinze mètres de large sur la droite, une grande fenêtre sur le mur de gauche (avec une nuit dégagée et un clair de lune visible hors de la chambre), et une table de nuit avec des fleurs et un livre au milieu. »
Un Anglais est au lit avec sa femme américaine et il s’est endormi en regardant L’Homme des vallées perdues à la télévision.
« Cependant, le film que le public voit à la télévision n’est pas L’Homme des vallées perdues (Shane). Apparemment, l’Anglais rêve d’un western de série B incroyablement violent. Jack Palance a abandonné son rôle classique dans le film et apparaît dans ce western comme le chef d’une bande de desperados. Très vite dans le film, une femme est violée par les desperados. Le film se poursuit pendant environ un quart d’heure, avec des gens tués à peu près toutes les trente secondes. Le film est très difficile à suivre du point de vue du public. Finalement, le western s’achève et est remplacé par une mire de fin d’émission. Elle est à son tour remplacée par des images de techniciens à la station de télévision, qui semblent s’occuper de la fermeture de la station de télévision jusqu’au programme du matin. Et soudain, sans prévenir, une petite boule de feu apparaît dans le coin supérieur gauche de la fenêtre et entre comme un éclair dans la chambre à coucher, où tout devient subitement écarlate. Une gigantesque explosion retentit (en quadriphonie) et la chambre s’enflamme. Pour le public, l’effet est stupéfiant, d’autant plus qu’il est parfaitement inattendu. »
En proie à ce cauchemar, l’Anglais sursaute et réveille sa femme américaine.
« La chambre redevient normale tandis qu’elle parle. »
Femme :
Réveille-toi, tu rêves.
Homme :
Quoi ?
Femme :
Tu rêves.
Homme :
Nous nous éloignions de la frontière…
Femme :
Hein ? Quelle frontière ?
L’homme marmonne des mots sans suite concernant son rêve.
Sa femme replonge dans le sommeil.
« Alors que la musique commence, la chambre en arrière-plan disparaît. Le public voit un spot angoissant briller derrière Eric Clapton pendant qu’il joue les premières notes de Apparently They Were Traveling Abroad. Le concert a commencé. »
4:31 AM, Scène II
L’homme retourne à son rêve. Lui et sa femme sont en voiture, sur le continent européen. Un vague sentiment de menace. La psyché européenne se rétracte encore devant le souvenir de la Botte (nazie). Les frontières sont des endroits dangereux. La loi est une amie infidèle. Ils prennent deux autostoppeurs, une belle jeune fille et un terroriste encapuchonné…
« La toile de fond derrière les musiciens représente maintenant une barre rayée de rouge et de blanc. C’est une barrière frontalière. Sur la gauche, on commence à voir un poste de douane et la barrière est levée, permettant le libre passage. Pendant l’interprétation de la chanson, la barrière se divise en trois et “danse” au son de la musique. »
Homme :
Nous nous éloignions de la frontière
À la recherche d’un endroit à dormir.
Nous nous partagions à deux la conduite,
Deux auto-stoppeurs effondrés dans le siège arrière.
Auto-stoppeuse :
Salut.
Homme : J’ai jeté un coup d’œil rapide dans le rétro.
« La toile de fond montre un regard dans un rétroviseur, avec l’effet sonore provenant de l’album. »
Homme :
Elle m’a souri.
J’ai dit « Est-ce que quelqu’un a faim ?
Devrions-nous nous arrêter un moment ? »
La luxure l’emporte sur la peur, l’homme courtise la jeune fille.
Homme :
Alors on s’est arrêtés sur une aire de repos.
Sa robe volait par-dessus sa tête.
J’ai dit « Aimerais-tu m’accompagner ? »
Elle a dit quelque chose d’étranger en soupirant.
Homme :
Et le soleil brillait sur ses adorables jeunes jambes.
Je me suis dit « elle est beaucoup trop bien pour lui ».
Je me suis allongé à ses côtés, les larmes aux yeux
Et elle a dit
« O-U-I ».
« Les lettres Y, E et S sont représentées comme les trois fenêtres d’une machine à sous. Tout de suite après que Roger a chanté les mots « et elle a dit », la toile de fond est remplacée par une machine à sous. Les fenêtres tournent et s’arrêtent en même temps que la musique, une lettre après l’autre (beat-Y, beat-E, beat-S). Le mot « YES » est visible brièvement et les fenêtres commencent à tourner de nouveau pour former un nouveau mot (beat-S, beat-E, beat-X). Les fenêtres recommencent alors à tourner. Cette fois-ci, la première s’arrête sur une cerise, une autre s’arrête sur l’image d’une femme nue ne portant qu’un sac à dos rouge et des talons aiguille de la même couleur (ses fesses vers la caméra). La femme se tient sur un fond blanc et la caméra s’éloigne pour montrer ce qui semble être un photographe en train de prendre la photo de la pochette de l’album de Roger (la fameuse photo qui a été rapidement censurée avec un bandeau noir sur l’arrière-train de la femme). Cependant, un Hell’s Angel travers la toile de fond sur sa moto ; la femme nue grimpe derrière lui et ils s’en vont (le Hell’s Angel est Jack Palance). »
4:33 AM : Running Shoes
(Chaussures de course)
Sa sage berline familiale se transforme en Lamborghini gris métallisé.
La jeune fille est impressionnée.
Ils s’en vont faire un tour à son bord.
« L’arrière-plan se fond dans l’image d’une ligne blanche sinueuse (une ligne blanche d’autoroute typique). Elle finit par s’évanouir et l’arrière-plan se fond dans l’image d’un cimetière éclairé par la lune. »
Homme :
Ainsi je me tenais sur le bas-côté
Les semelles de mes chaussures de course agrippant le macadam
Comme des aimants couleur bronze.
Fixé à l’avant de son visage à la Fassbinder
Était ce genre de sourire
Que seul un enfant maussade aurait pu dessiner
En essayant de faire un cimetière au clair de lune.
Mais elle était impressionnée,
Ça se voyait qu’elle pensait que j’avais l’air bien.
Et quand elle est devenue plus douce,
C’est parce que (entre vous et moi)
Elle venait de voir ma Lamborghini verte.
« La toile de fond est remplacée par des images de l’auto-stoppeuse. Elle taquine la caméra et nous invite lentement à la suivre dans une zone boisée, à l’écart de la grande route. Comme elle s’enfonce dans les bois, elle enlève lentement ses habits. »
Homme :
Alors on est allés faire un tour à la campagne,
Pour sentir le vent dans mes cheveux
Pour sentir le pouvoir de mon engin
Pour sentir le frisson du désir.
Il est sur le point de la séduire lorsque… la peur l’emporte sur la luxure.
Homme :
Et alors, dans le bois, j’ai entendu une brindille craquer,
Les signaux d’alarme clignotèrent sur ma carte
J’ai ouvert les yeux et, ô surprise…
4:37 AM, Scène III : Arabs With Knives and West German Skies
(Arabes avec des couteaux et cieux ouest-allemands)
Paralysé par la peur, il revient en un éclair dans sa banlieue, attaqué dans sa propre maison par une bande de terroristes arabes.
« Le décor de la chambre à coucher revient. Derrière la fenêtre, on voit des terroristes cagoulés. On voit une main se tendre et briser la vitre. Les terroristes entrent dans l’appartement au son d’une alarme, un gyrophare rouge éclaire le public. On voit une main éteindre l’alarme et la musique revient – il y a ici une longue pause entre les chansons qui est absente de l’album. N.B. Quelqu’un a évoqué des dialogues sur cette scène qui apparaissent dans certains livrets. Je présume que cela correspond aux paroles prononcées par les terroristes alors qu’ils envahissent l’appartement (je ne m’en souviens pas vraiment). »
Homme :
… il y avait des Arabes avec des couteaux
au pied du lit.
Juste au pied du lit.
Oh mon Dieu, comment sont-ils entrés ?
Je croyais que nous étions en sécurité à la maison, en Angleterre.
Auto-stoppeuse :
Allons, mon garçon, c’était mal ce que tu as fait.
Tu dois admettre que c’était mal.
« Tandis que les terroristes entrent dans la chambre, on voit tout d’abord briller un grand couteau, puis un bras attaché à ce couteau, et enfin un terroriste encapuchonné qui approche du lit. La scène se font alors dans un pastel couleur chair, interrompu par l’image d’un couteau qui tranche dans le triple écran en traversant tout l’arrière-plan, de la gauche vers la droite (environ la largeur d’un terrain de hockey). Le couteau laisse une trace de sang à sa suite qui coule vers le bas comme il continue à trancher. »
L’Anglais est furieux de son impuissance alors que les Arabes violent sa femme.
Homme :
Oh mon Dieu… Jésus…
Laissez-la tranquille… sortez… sortez de ma maison.
« L’arrière-plan se fond dans l’image triple d’une bouche hurlant “Laissez-la tranquille”, synchronisée avec la voix de l’album. L’image disparaît et laisse place à celle d’un homme pataugeant dans une mare de sang. »
Homme :
Sommeil, sommeil
Je sais que ce n’est qu’un rêve.
À travers mes yeux fermés
Je vois les cieux ouest-allemands au plafond.
Et je veux revenir
À la fille au sac à dos
Sentir sa chevelure de lin.
Je veux y être.
Voir le soleil se coucher
Derrière les aciéries Krupp
En périphérie d’une ville allemande…
« La silhouette d’un village industriel apparaît sur fond orange. »
4:38 AM, Scène IV
(Un petit hôtel surplombant le Rhin)
L’homme et la jeune fille dînent.
« Un dessin de Gerald Scarfe représentant un gros bonhomme allemand habillé de vert (avec la légende “Guten tag ! Miner Namen ist Fritz”) sert d’arrière-plan à un gigantesque pantin en papier mâché surgissant de nulle part (avec un grand bock de bière à la main) qui virevolte pendant environ 5 à 10 secondes. Assez intéressant, d’autant plus que le pantin ne réapparaît plus dans le spectacle. Un bel exemple de l’excès lié à cette production. Je pense vraiment que Roger avait pour but de surpasser les concerts de The Wall (ce qu’il a sans doute bel et bien fait, du moins en termes scéniques – le show entier était environ 100 fois plus impressionnant que celui du KAOS tour, aussi incroyable cela puisse paraître). »
Fritz :
Guten Abend meiner Damen und Harren, Ha Ha Ha Ha
Wilkomemmen in Konigsburg, Ha Ha Ha Ha
Wollen zei danzen mit mir oder drinken, Bier Ha Ha Ha Ha
« L’arrière-plan se dissout en dessins de Scarfe oranges et verts, représentant des Allemands riants. »
Homme :
Merci, mais…
Cette jeune demoiselle et moi
Allons juste finir cette bouteille de vin
C’était gentil de votre part… mais
Je pense que nous allons juste vous souhaiter bonne nuit.
Homme (pour lui-même) :
Laisse-nous seuls
Homme (à Fritz) :
Bonne nuit.
Homme (au réceptionniste) :
Pourrais-je avoir la clef de la 143, s’il vous plaît ?
« Les images de l’écran triple se fondent en trois portes. Celle du milieu porte le numéro 143. »
Réceptionniste :
Vous y voilà.
Homme :
Merci, bonne nuit.
Il l’emmène en haut des escaliers et commande le petit déjeuner.
Homme (au room service) :
Bonjour, oui, j’aimerais commander le petit déjeuner, s’il vous plaît.
J’aimerais du café pour deux, et des toasts avec de la marmelade.
Non… de la marmelade.
Il ferme la porte à clef.
Il se dirige vers elle…
4:39 AM : For the First Time Today – Part 2
(Pour la première fois aujourd’hui – deuxième partie)
« La toile de fond devient une montagne éclairée par la lune surplombant le Rhin, avec un bateau à vapeur se déplaçant de la droite vers la gauche le long du fleuve. »
Homme :
Pour la première fois aujourd’hui
J’ai serré son corps nu contre le mien
Dans cet hôtel surplombant le Rhin
Je l’ai faite mienne.
4:40 AM, Scène V
En gigotant dans son rêve, il réveille de nouveau sa femme.
C’est une femme insatisfaite.
Il bande.
La chambre revient. La télévision diffuse toujours L’Homme des grandes plaines.
« N.B. Ceci provient des notes de Scarfe dans le programme sur la mise en scène. Je ne me souviens pas de cela dans les spectacles que j’ai vus. »
Homme :
Oh, bébé… oh, bébé
Viens avec moi et reste avec moi,
S’il te plaît, reste avec moi.
Femme :
Euh… qu’est-ce que c’est ?
Homme :
Reste avec moi.
Reste avec moi.
Reste avec moi.
Femme :
Non…
Homme :
Reste avec moi.
Elle le rejette et se rendort.
Femme :
Oublie ça.
Il repose dans le lit, fragile et en colère.
« Fichues miettes de toasts »
Il peste en silence.
4:41 AM : Sexual Revolution
(Révolution sexuelle)
Il se rendort.
« Ici l’arrière-plan se remplit de formes colorées animées, dessinées par Scarfe, qui changent sans cesse de forme, suggérant souvent un acte sexuel, un peu comme les fleurs du film The Wall. »
Homme :
Hé… chérie
Retire ce poignard
Et donnons-en un coup dans la révolution sexuelle.
Hé, chérie
Que « liberté pour tous » soit notre cri de ralliement
Demain, faisons… notre nouvelle résolution.
Ouais, mais ce soir restons allongés
Pendant que je pille ta jolie tombe
Et que je me souviens
Que seuls les pauvres pourront être sauvés.
Homme :
Hé, chérie
Comme j’ai toujours dit, je préfère tes lèvres rouges
Pas ce qu’a fait le bon dieu
Mais ce qu’il voulait faire.
Hé, chérie
Ne me montre pas du doigt
Je ne suis qu’un rat dans un dédale comme toi
Et seuls les morts s’en sortent gratis/libres [?].
Alors… s’il te plaît, tiens-moi la main
Pendant que nous errons dans le dédale
Et que nous nous rappelons que
Rien ne peut pousser sans pluie.
(Tonnerre et pluie)
Le son du tonnerre et de la pluie déferle sur le public en quadriphonie, et l’arrière-plan montre une paire de talons aiguille rouges montant un escalier, du sang coulant à leur suite (note : il n’y a personne dans ces chaussures).
Homme :
Ne pointe pas
Ne pointe pas ton doigt vers moi.
Homme :
Je me suis éveillé, fiévreux
Les draps étaient pleins de sueur.
Elle a dit « Tu faisais un cauchemar
Et ça n’est pas encore fini. »
Alors elle a attrapé le toutou dans la vitrine
(Celui qui remuait la queue)
Et elle l’a mis au lit entre deux tranches de pain.
La toile de fond passe à une image de « Reg » le chien, entre deux tranches de pain1). Le « ketchup » semble être du sang. Reg le chien est une création intéressante de Scarfe (« Reg – ou bien est-ce Rog ? »). Il représente sans doute l’Anglais de l’histoire.
4:47 AM : The Remains of Our Love
Reg le chien apparaît maintenant cloué à un mur. On voit « Home Sweet Home » à côté de Reg sur le mur.
Homme :
Je viens de me recroqueviller dans un coin
Mon haut de pyjama par-dessus ma tête.
Et elle souriait en finissant son sandwich.
Et ses yeux froid me fixaient à ma sombre histoire
Tandis qu’elle balayait les restes
De notre amour hors du lit.
L’Anglais rêve d’une solution géographique à ses problèmes conjugaux – ils vont retourner dans le pays natal de sa femme et s’y installer.
Elle sera comblée.
Ils seront heureux.
Homme :
Et quand elle a eu retourné les couvertures,
Quand toutes les prières ont été lues,
Elle a dit :
Femme :
Viens par ici, petit idiot
Avant d’attraper la mort
Ce n’était qu’une blague.
Ici, des couteaux sont jetés vers le mur, y clouant Reg alors qu’il s’écrie « Je te dis, vieille fille, calme-toi. » Si vous écoutez attentivement l’album, vous entendrez vraiment les couteaux.
Laissons derrière nous la crasse de la ville
N’entrons pas dans la compétition
On serait bien à la campagne
Ne pourrait-on pas, même si… allez, partons
Homme :
J’ai dit « d’accord ».
Femme :
Partirons-nous maintenant ?
Homme :
Où aimerais-tu aller, chérie ?
Femme :
Hmm… Vermont… Wyoming.
Homme (hoche la tête) :
Wyoming…
Femme :
Hi hi…
Les enfants…
Les enfants… (dit sur le ton de « Quoi ? »)
Femme :
Nous partons pour le Wyoming.
(dans la voiture)
Homme :
Chérie… dans quelle direction est le Wyoming ?
Femme :
Regarde par ici.
Tu vas dans la mauvaise direction.
Homme :
Je sais ça.
Homme :
Je sais, les enfants…
Voyons voir combien de… Volvos nous allons croiser
Sur le chemin de notre nouvelle vie à la campagne.
… (en voilà) une.
Femme (se tournant vers l’enfant sur le siège arrière) :
Jade, ne fais pas ça, c’est vraiment vilain.
4:50 AM, Scène VI : Go Fishing
L’arrière-plan devient jaunâtre. Scène des montagnes du Wyoming.
Homme :
Les voitures passent, et je fixe mon esprit
Au-dessus des sacs à dos sur les galeries
Par-delà l’horizon
Où les faiseurs de rêves
Travaillant leurs processeurs de plastique blanc
Invitent l’imprudent
À se lancer en quête de l’impossible.
Va pêcher, mon garçon !
(Une cabane dans le Wyoming)
Homme :
Nous partions au printemps
Le coffre plein de livres sur tout
Sur les machins solaires
Et sur les bienfaits des naissances naturelles.
Nous abattions quelques arbres
Et nous pistions nos idéaux
Dans les clairières des bois.
Nous avons maudit le ruisseau.
Homme :
Et les enfants trempaient leurs pieds
Dans la mare à poissons que nous avions creusée.
Nous nous tenions par la main et échangions nos alliances
Et nous vivions en pratique sur le pays.
Tu avais adopté un renardeau
Dont la mère était le manteau de quelqu’un.
Tu l’as nourri à la main
Et puis tu l’as bordé
Dans le lit du grand-père pendant que j’écrivais.
Nous faisions pousser notre propre maïs
Et j’allais à l’occasion en ville
Pour faire des provisions d’antibiotiques
Et de balles pour le fusil que je gardais à portée de main.
Je racontais des histoires aux enfants
Pendant que tu travaillais sur ton métier à tisser
Et le soleil se couchait plus tôt chaque jour.
Homme :
« Chapitre six, dans lequel Bourriquet fête son anniversaire
Et reçoit deux cadeaux… » (s’arrête pour allumer un joint)
L’arrière-plan évolue en trois images de Reg le chien fumant un joint. Il disparaît et laisse place à un Reg supris s’écriant « Sapristi ! C’est la femme. » La femme (un chien aussi) répond à un Reg multicolore qui flotte : « Reg, descends ici, espèce de clown ridicule, et travaille un peu. »
Enfants :
Papa… allez, papa !
Homme :
Bourriquet le vieil âne gris se tenait au bord
Du ruisseau et il se regarda dans l’eau.
Pathétique ! dit-il. Voilà ce que c’est.
Bonjour Bourriquet, dit Winnie.
Oh, dit Winnie. Il réfléchit un long moment.
L’expérience échoue. Le couple se polarise à travers les épreuves et tribulations de l’autarcie.
Homme :
Les feuilles sont toutes tombées
Nos cultures ont tourné au brun
C’était terminé.
Quand les premiers flocons de neige sont tombés
J’ai réalisé que tout n’allait pas bien au camp.
Les enfants ont attrapé des bronchites
La chaudière est tombée à court de diesel.
Elle tombe amoureuse d’un « ami de l’Est ».
Homme :
Un week-end, un ami de l’Est
(Que pourrisse son âme !)
T’a volé ton cœur.
J’ai dit « Va te faire foutre
Ramène les enfants en ville
Peut-être qu’on se recroisera. »
Ici apparaît une image de Reg le chien titubant, ivre. La légende dit « Je ne bois habituellement pas l’après-midi ».
Ils partent.
Homme :
Et ainsi… abandonnant tous nos espoirs et rêves
Au vent et à la pluie
N’emportant que notre planque
Laissant notre litière et nos déchets
Et repartis sur la route à nouveau
Sur la route à nouveau.
Jade :
Au revoir papa. Bye papa.
Tu peux amener Pearl, c’est une gentille fille
Mais n’amène pas Liza…
4:56 AM, Scène VII : For the First Time Today – Part 1
(Le bord d’une autoroute – quelque part aux États-Unis)
L’homme est désormais seul.
Il est l’auto-stoppeur.
Homme :
Pour la première fois aujourd’hui
J’ai le sentiment que c’est vraiment fini.
Tu étais mon excuse quotidienne
Pour jouer les sourds, muets et aveugles.
Qui aurait pu croire
Que ça se finirait comme ça pour toi et moi,
De porter ma propre meule (mon propre jalon ?)
Hors du bois.
Et je dois admettre
Que je n’aime pas vraiment ça
Être laissé seul ici, près de cette route solitaire.
Femme :
Route solitaire.
Homme & femme :
Route solitaire.
4:58 AM : Dunroamin, Duncarin, Dunlivin
Un camion pile.
L’arrière-plan pour cette chanson est composé d’images d’un camion prenant en stop l’Anglais (je ne crois pas qu’il soit montré, la caméra nous montre son point de vue). Dans le film, le routier parle et suit basiquement la chanson (finissant par « Dégage de cette foutue route, espèce de pédé » et « pas sur mes fringues, tu fais pas ça ».)
Routier :
Hé gamin, tu fais du stop ? Grimpe ici.
Comment ça va, l’ami ?
Il grimpe et se lamente auprès du routier.
Homme :
J’ai cloué des canards au mur
Gardé mon cœur dans de sombres ruines
J’ai construit des bungalows partout dans les collines
Paserrant, pasattentionné, pasvivant.
Emmené ma chérie à la campagne
Pour dormir sous la lune
Maintenant elle est devenue dingue…
Le routier, content de rejoindre la guerre des sexes, sympathise un moment.
Routier :
Les femmes sont comme ça, fils
Qu’est-ce que tu peux y faire ?
Homme :
… elle attend la venue du vrai M. Droit
Pour prendre son cœur
Avec ses promesses de vrai contact…
Routier :
J’ai vu une émission là-dessus à la télé…
Homme :
Qui paie toujours la note ?
Qui a construit un bungalow pour sa maman et son papa ?
Moi…
Homme :
Qui t’a emmené voir tous les spectacles ?
Qui a travaillé à s’en écorcher les mains ?
Homme (à lui-même) :
Moi… C’était moi… Je l’ai fait.
Homme :
Pendant que tu dormais
Je te gardais avec boutons et rubans
(Bon Dieu ! Tous ces habits !)
Pour que tu puisses encourager ce sale type
Avec ses pieds coquets
Et ses ongles propres
Avec ses yeux sages mais clignants.
C’est un rocher dressé au milieu d’un océan de doute…
Routier (ne faisant pas attention à l’homme mais à la route) :
Dégage, dégage de la route, foutu pédé !
Homme :
… et de compromis.
J’aimerais poursuivre ce bout de chanson
En décrivant ce connard.
J’aimerais poursuivre, mais je vais gerber.
Réalisant alors que notre héros est sur le point de vomir sur ses bottes de cow-boy lustrées avec soin, il le jette hors du camion.
Routier :
Pas sur mes fringues, non, gamin… fous-moi le camp hors d’ici !
5:01 AM, Scène VIII : The Pros and Cons of Hitch-Hiking
(Le Caniveau)
Les choses vont de mal en pis.
Un Angel sur une Harley
Fait halte pour saluer un collègue, pierre qui roule.
Met la béquille à sa moto,
Se penche en arrière, puis tend
Une main graisseuse et couverte de cicatrices… il dit :
Hell’s Angel :
Comment ça va, mon frère ? … D’où tu viens ? … Où tu vas ?
On voit des scènes de Jack Palance (le Hell’s Angel) tendant la main derrière les musiciens.
Alors il te prend la main
Dans une étrange poignée de main californienne
Et brise un os.
Petite amie de l’Angel :
Bonne journée !
Une femme au foyer d’Encino
Dont le mari est sur le green de golf
Avec son livre de règles,
Freine et fait demi-tour
Pour te jauger une seconde fois.
Tu tends la gaule,
Le poisson mord à l’hameçon.
Haleine de vodka douce et de tabac,
Un autre numéro dans ton petit carnet noir.
Ici il n’y a pas d’arrière-plan. Pour une fois, rien d’autre à regarder que les musiciens.
Femme d’Encino :
Ce sont les avantages et les inconvénients de l’autostop
Ce sont les avantages et les inconvénients de l’autostop
Homme :
Oh, bébé, je dois être en train de rêver.
Je me tiens sur le bord d’attaque
La côte Est s’étend devant mes yeux.
Yoko Ono :
Saute !
Homme :
Oh non… j’ai trop peur et je suis trop beau.
Yoko Ono :
Allez.
Pourquoi tu n’essaies pas un coup ?
Pourquoi faire durer l’agonie ? Tous les hommes doivent mourir.
Homme :
Te souviens-tu de Dick Tracy ?
Te souviens-tu de l’Homme des hautes plaines ?
Pouvais-tu le voir vendre des billets
Là où le vautour tourne autour
Du corps dans la plaine.
Télévision de la chambre :
Shane !
Homme :
Comprenais-tu la musique, Yoko
Ou tout ceci était-il vain ?
Télévision de la chambre :
Shane !
Homme :
Cette salope a dit quelque chose de mystique
Alors je suis redescendu sur le trottoir.
Ce sont les avantages et les inconvénients de l’auto-stop.
5:06 AM, Scène IX : Every Stranger's Eyes
(Un restoroute)
Une serveuse au cœur d’or sympathise avec notre héros, réaffirmant sa croyance primaire en la vie et en l’amour.
Le film employé ici inclut la serveuse au début et s’achève sur un panorama de montagne, le genre de ceux qu’ils utilisent dans ces films où vous vous asseyez dans une pièce à Disneyland et ils essaient de vous rendre malade en vous montrant des plans d’avions passant au-dessus de montagnes, des descentes de grands huits, etc. Le même film a été employé pour cette chanson lors de la tournée Radio KAOS.
Serveuse (une version plus âgée de l’auto-stoppeuse au sac à dos) :
Bonjour… vous voulez une tasse de café ?
Un autre routier :
Hé, baisse ce putain de jukebox !
Serveuse :
Je suis désolée. Voudriez-vous une tasse de café ?
Ok, avec crème et sucre ?
Homme :
Dans les restoroutes et la viande des hamburgers,
Dans les limousines Cadillac,
En la compagnie de has-been
Et de travailleurs, et de formes endormies
Sur le bord du trottoir,
Dans les bibliothèques et les gares
Dans les livres et les banques,
Dans les pages de l’histoire
Dans les charges de cavalerie suicidaires,
Je me reconnais…
Moi, dans les yeux de chaque étranger.
Et dans les fauteuils roulants près des monuments
Sous les rames du métro et les accidents de navette,
Dans les soins du conseil et les tribunaux du comté,
Aux foires de l’Est dans les stations balnéaires,
Dans les salons et les morgues des villes,
Dans les photographies couronnées de prix
Des boat people dans la mer de Chine,
Dans les camps de transit, sous les lampadaires,
Dans le déchargement des bretelles,
Dans les visages marqués par les tampons
Je me reconnais…
Moi, dans les yeux de chaque étranger.
Et maintenant, d’où je me tiens
Sur cette colline que j’ai prise au groupe,
Je regarde autour, je cherche les cieux.
Je couvre mes yeux, si près d’être aveugles,
Et je vois des signes de jours à moitié oubliés.
J’entends des cloches qui sonnent de façon étrange, familière.
Je reconnais…
L’espoir qui naît dans tes yeux.
Il se réveille.
Solo de guitare magistral de Clapton.
5:10 AM, Scène X
(De retour en Banlieue)
En s’éveillant, notre héros expérimente un moment de clarté.
Il se sent en harmonie avec le monde.
Il a la réponse ?
Homme :
C’est oh, si facile maintenant
Comme on est là, étendus dans le noir.
Rien n’interfère, elle est évidente
La façon de vaincre les larmes
Qui menacent d’éteindre
L’étincelle de notre amour.
5:11 AM, Scène XI : The Moment of Clarity
(La chambre à coucher – une minute plus tard.)
Le moment s’efface.
Homme :
Et le moment de clarté
S’efface comme le fait la charité
Parfois.
L’homme a peur.
Il tend la main et touche la chevelure de sa femme.
Homme :
J’ouvrais un œil
Et je tendais la main, juste pour toucher tes doux cheveux
Pour m’assurer dans les ténèbres, que tu étais toujours là
Et je dois admettre
Que j’avais juste un peu peur, oh oui
Mais là…
Elle est réveillée.
Homme :
J’ai eu un petit peu de chance
Tu étais réveillée
Je n’aurais pas supporté de passer un moment de plus seul.
Il l’aime.
Le groupe revient pour un rappel Brain Damage-Eclipse, avec les images originales de la tournée Dark Side of the Moon. Elles montrent Nixon, Kissinger, Idi Amin Dada (riant de façon synchronisée avec les rires éclatants de l’album) et d’autres leaders mondiaux et se conclut par des explosions pendant Eclipse.
Ce spectacle était précédé par un ensemble de vieux standards floydiens : Set the Controls for the Heart of the Sun, Money (avec le film inutilisé de Dark Side), If, Welcome to the Machine (avec l’animation), Have a Cigar, Wish You Were Here (avec des images d’hommes d’affaires en costume, le jeu de Clapton est magistral sur celle-ci), Pigs on the Wing (avec des images du cochon à Battersea), In the Flesh (avec l’animation des marteaux qui marchent), Nobody Home (avec Rog regardant la télé dans une petite chambre), Hey You et The Gunner’s Dream (avec des images semble-t-il préparées pour une tournée The Final Cut qui n’eut jamais lieu).
Auteur de la page :
Wulfnoth.