Projet BD Syd Barrett

Démarré par shabby, 27 Novembre 2012 à 12:29

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shabby

Bonjour à tous,

J'ai découvert ce forum il y a un ou deux ans. A l'époque je ne connaissait que le Pink Floyd de DSOTM et du Wall, et c'est grâce à la lecture de vos discussions passionnées que j'ai découvert ce que je considère aujourd'hui comme le cœur incandescent du groupe, leur discographie de 67 à 70, en particulier Meddle et AHM. Je ne peux que vous remercier pour cela.

Aujourd'hui, je m'inscris sur le forum pour la raison suivante : J'ai 21 ans et je suis en dernière année dans une école d'illustration, et pour mon diplôme de fin d'étude je prépare une petite Bande Dessinée de 15 pages sur la vie de Syd Barrett, ou plutôt sur les aspects de sa vie qu'il m'intéresse le plus de raconter : son rapport à la célébrité et au commerce musical, et surtout la transition entre le « Crazy Diamond » des sixties et le Roger Barrett de Cambridge. Ou comment une étoile de l'underground a finalement trouver le bonheur dans une existence plus "banale".

Je ne peux connaître cet homme que depuis mon point de vue inévitablement réducteur et inexpérimenté. C'est pourquoi j'avais envie de rendre ma démarche « publique » et de vous demandez vos avis :


  • Qu'est ce qui pour vous est pour le plus important à comprendre pour saisir ce personnage ? Quels sont les erreurs à éviter ?

    Quelle documentations pouvez-vous me conseillez/que vous préférez ? Photos, livres, interviews, documentaires...

J'espère grâce à vos réponses pouvoir cerner au mieux mon sujet.

roger keith

Il n'a jamais cherché à retourner à une vie plus banale, jusq'à 1974 il a essayé de renouer avec le succès, en vain. Sa brêve carrière solo est brillante.
Je ne pense pas qu'il s'occupait beaucoup de l'aspect commercial du groupe.
Ce qu'il aimait c'est jouer ce qui lui passait par la tête sans trop se préoccuper du goût de la plupart des gens.
Du à l'absorption d'acide forcé ou volontaire (on ne saura jamais) il a commencé à déraillé (tournée américaine de 67 annulée par exemple) puis le groupe l'a simplement mis à la retraite anticipée.
Un aspect important est le côté juvénile, insouciant et rêveur. Je pense que c'est une bonne partie de sa personnalité. Et de ne moins montrer l'aspect drogue, folie. Bien qu'il faille forcément y faire allusion pour comprendre sa chute.
Il a finit sa vie dans la maison de sa mère à regarder la tv et à peindre.


Syd Barrett le premier Pink Floyd t'aidera, ainsi que Pigs Might Fly.

shabby

Citation de: roger keith le 27 Novembre 2012 à 12:44
Il n'a jamais cherché à retourner à une vie plus banale, jusq'à 1974 il a essayé de renouer avec le succès, en vain. Sa brêve carrière solo est brillante.
Je ne pense pas qu'il s'occupait beaucoup de l'aspect commercial du groupe.

Et si je me souviens bien il s'installe définitivement chez sa mère qu'a partir de 1982. La transition en question est assez longue. Avec le format très court qui est le mien je suis obligé de faire d'important raccourci, d'où le parti pris.
Pour l'aspect commercial, je dirais justement qu'il ne s'en souciais pas du tout, et que cela a été décisif pour le reste de sa carrière.
La biographie que j'ai lu est Le Diamant noir de Watkinson et Anderson, chez Camion Blanc, mais je ne sais pas ce que ça vaut.

Merci pour ton éclairage. Oui, je préfèrerai montrer Syd comme un enfant créatif plutôt qu'un drogué déchu.

Quel sont les meilleurs bootlegs de Syd sur le site ?

Kermit

Citation de: roger keith le 27 Novembre 2012 à 12:44Du à l'absorption d'acide forcé ou volontaire (on ne saura jamais) il a commencé à déraillé

C'est effectivement l'événement déclencheur mais tout ne serait pas à mettre sur le compte de la drogue : il avait déjà des traits schizophrènes (la schizophrénie ne devient visible souvent que chez l'adolescent ou le jeune adulte). Dans les bios qui lui sont consacrées, on doit pouvoir trouver des exemples de ces comportements bizarres antérieurs à la prise de LSD et autres psychotropes. Ce serait bien de consacrer une case illustrant habilement ses "prédispositions".

ZeZapatiste

Je souscris aux propos de Kermit. La drogue n'a été qu'un révélateur, mais les soucis étaient déjà présents.
Let the sun shine in

roger keith

Il n'y a que très peu de bootlegs et de médiocres qualité. Tu ne peux te fier qu'aux enregistrements "live" officiels, vidéos et BBC.

roger keith

Citation de: Kermit le 27 Novembre 2012 à 14:24
C'est effectivement l'événement déclencheur mais tout ne serait pas à mettre sur le compte de la drogue : il avait déjà des traits schizophrènes (la schizophrénie ne devient visible souvent que chez l'adolescent ou le jeune adulte)

La perte de son père très jeune et le manque qui en a découlé n'en est pas étranger.

DJ Eric

Citation de: roger keith le 27 Novembre 2012 à 19:40
La perte de son père très jeune et le manque qui en a découlé n'en est pas étranger.
est ce également valable pour Waters ?
selon la rumeur, Gilmour et Waters ont décidé d'enterrer la hache Eugène de guerre
on ne connaît pas encore les réactions de Ricard Wrigt

Narrow Way

Ils étaient très proches depuis l'enfance les 2 Roger, c'est donc non pas aussi valable mais très comparable, Waters a pu lui accoucher de The Wall grâce aussi à G.Scarfe pour la mise en image
"I like to think oysters transcend national bareers."

roger keith

Citation de: DJ Eric le 28 Novembre 2012 à 10:13
Citation de: roger keith le 27 Novembre 2012 à 19:40
La perte de son père très jeune et le manque qui en a découlé n'en est pas étranger.
est ce également valable pour Waters ?

Sans nul doute. C'est peut-être que c'est de la que viens sa mégalomanie sans limite, peut-être pour combler l'affection de son père par celle des fans?

GilFrippMour

Et par qui il a comblé le manque d'affection de de la part des fans ?
"Imagines-toi une œuvre si gigantesque que le monde entier s'y reflète"
" Si l'on savait comment Mahler nouait sa cravate, on apprendrait plus qu'en trois années de conservatoire"

ZeZapatiste

Citation de: GilFrippMour le 28 Novembre 2012 à 20:52
Et par qui il a comblé le manque d'affection de de la part des fans ?
Par les sous qu'il amasse avec les deux ou trois nostalgiques qui viennent encore à ses concert avec du matos qui n'a pas été renouvelé depuis 30 ans.
Let the sun shine in

roger keith

Comment peut-on être nostalgique d'une prestation à laquelle on a pas pu assisté?  :enfoire:

ZeZapatiste

pseudo-nostalgiques, comme on l'est pratiquement tous ici des 70's sans que beaucoup ne les aient connues.
Let the sun shine in

roger keith

Honnêtement, je ne suis pas franchement fan, ni nostalgique des 70s

manu

Salut shabby et bienvenue par ici :biere:

Ca serait intéressant de nous poster ta BD quand elle sera terminée !

La célébrité l'agaçait profondément car tout le mon venait voir le Syd Barrett de Pink Floyd et jamais vraiment lui... Idem pour le business de la musique, non seulement il s'en foutait mais il n'aimait pas du tout cet univers. Un autre aspect important est son caractère enfantin qu'il a toujours conservé. Vers la fin de sa vie, il ne faisait plus confiance aux adultes mais adorait les enfants.

Tu devrais lire cette traduction de deux interviews de la soeur de Barrett, ça te sera surement très utile pour mieux cerner le personnage.
« You can never get enough of what you don't need to make you happy. » — Eric Hoffer
« Désolée mais la trilogie de Nico... A côté, Berlin c'est Disneyland. » — E.G.

Titianna

je suis fan absolue de syd barrett le musicien et de son style. personnage par définition insaisissable, libre, incontrôlable, vivant dans son univers, créatif fantasmagorique très peu soucieux des contingences et surtout, cherchant  à aller au delà des limites du champ de conscience ordinaire. si tu parles de ses expériences sous acide, ça pourrait t'apporter  des idées d'illustration un peu délirantes..j'ai cette idée qu'il a du effectuer un voyage astral sous LSD pour décrire  le vert "acidulé"des aurores boréales des satellites de Jupiter (en 67 on ne savait pas que ces planètes avaient un champ magnétique et de telles couleurs)  .

Par contre la lecture de la longue interview de sa soeur m'a laissé un sentiment de malaise car d'un côté elle parle de son affection pour lui et de l'autre le décrit comme un handicapé de la vie au travers de certains détails qui me paraissent dégradants. 
je ne crois pas qu'il ait été vraiment heureux dans sa vie post Pink Floyd. Comment aurait-il pu gérer un tel naufrage en étant déconnecté à la réalité ? A mon avis c'est justement parce qu'il n'a pas pu gérer cette situation d'échec, qu'il s'est renfermé  davantage sur lui-même.   

C'est un artiste qui avait de nombreux talents, très inspiré et ayant réussi à mettre à profit de nombreuses influences musicales de styles différents. je ne suis pas étonnée qu'il ait écouté du jazz après son départ de la scène rock, il avait le don de l'impro.
Dans ses albums en solo on trouve encore de très jolies choses bien qu'il soit l'ombre de lui-même, sa concentration et sa motivation étant erratiques.

tu peux trouver énormément d'éléments sur ce site pour ta BD .  Bonne idée  :super:
je me demande qui a bien pu écrire ce message ...

shabby

Merci pour vos réponses éclairantes, et pour les deux interviews. Le lien à l'enfance et l'absence du père semble être ce qui ressort le plus dans vos commentaires. Votre point de vue sur la drogue me paraît également important.
J'aurai fini cette petite BD en juin, je ne sais pas si mon école va m'autoriser à mettre les planches sur le net, mais je posterai au moins quelques dessins.

Citation de: Titianna le 29 Novembre 2012 à 23:36
je ne crois pas qu'il ait été vraiment heureux dans sa vie post Pink Floyd.
Et bien justement, un des points fondamentales de mon court récit est la possibilité qu'il n'ait été réellement heureux que après sa carrière musicale.

Pour dire cela je me base essentiellement sur cette interview de son beau-frère, Paul Breen :
http://www.angelfire.com/wv/breastmilky/pbreen.html

et en particulier cette extrait :
Citation de: interview Paul Breen
Nicky Campbell: So - it's a difficult one to answer, this, but one I'm sure a lot of people would be interested in knowing the answer to - is Syd happy?
Paul Breen: Yes. Yes, he is. There's a level of contentment now which he probably hasn't felt since before he got involved in music, in fact. He is developing new interests and particularly his painting - which has progressed as the years go by.
Peut-être que je me focalise sur un détail isolé, mais cette hypothèse me paraît très intéressante, et cohérente avec le personnage.

Titianna

voilà une happy end à ton histoire.

je me suis peut-être mal exprimée, je crois et j'espère que, depuis toutes ces années passées, il se sent mieux en effet . maintenant  quand on pense qu'il raye de sa mémoire la partie de sa vie avec Pink Floyd   :note:   et toute personne qui le lui rappelle , il n'est pas complètement serein vis à vis de son passé, est-ce être heureux ? c'est la question qu'on peut se poser.

 
je me demande qui a bien pu écrire ce message ...

roger keith

En fait dans sa vie de tous les jours, il devait être heureux. Mais toute personne, lui parlant de son passé avec Pink Floyd, lui fesait remonté ces/ses mauvais souvenirs douloureux, ce qui le rendait très furieux.

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