Simon & Garfunkel

Démarré par Wulfnoth, 22 Août 2008 à 02:42

Wulfnoth

Quitte à passer pour le folkeux de service sur ce forum (je pense que d'autres pourraient m'en remontrer, cela dit), j'ai trop envie de parler de ce sympathique petit duo pour ne pas ouvrir un sujet les concernant. :) Jusque récemment, je ne connaissais que leurs gros tubes, comme la plupart des gens, mais j'ai mis la main sur leurs albums, et ce sont de vraies mines d'or, bourrée de pépites et autres joyaux. Paul Simon est vraiment un auteur talentueux, et Art Garfunkel magnifie ses chansons grâce à sa voix cristalline, qui empêche aussi certains titres d'être des gouffres d'ennui (mais pas toujours).


Wednesday Morning, 3 A.M. (1964)
À la première écoute, cet album m'a surpris : on a là du folk pur et dur, avec juste une guitare et deux voix. Deux chouettes voix, d'accord, mais ça ne suffit pas forcément, et au final, c'est un peu creux. Restent quand même quelques titres intéressants, comme Bleeker Street, la chanson-titre (un petit chef-d'œuvre d'intimité), une reprise sympatoche de Dylan, et bien sûr, The Sounds of Silence, qui deviendra le tube que l'on sait après qu'un producteur au nez creux y ait ajouté un peu d'électricité ; mais la version acoustique vaut aussi le coup d'œil. En fin de compte, loin d'être indispensable.


Sounds of Silence (1966)
Après le bide de leur premier album, les deux compères se séparèrent, pour mieux se retrouver après le succès de l'électrique The Sounds of Silence. Ce faisant, ils ont donné naissance à l'un de leurs meilleurs albums, avec des titres pêchus comme Somewhere They Can't Find Me (une réécriture de Wednesday Morning 3 A.M., en fait, dans un registre tout à fait différent), Richard Cory et We've Got A Groovey Thing Goin', mais aussi des ballades acoustiques très élégantes (Kathy's Song, April Come She Will), et bien sûr les tubes The Sounds of Silence et I Am a Rock, dont la réputation n'est pas usurpée. Bon, si Leaves that Are Green et surtout Blessed (yuck) avaient été coupées au montage, ça ne m'aurait pas chagriné plus que ça. Quand même mon préféré, pour l'instant.


Parsley, Sage, Rosemary and Thyme (1966)
Au début de l'album, la claque : Scarborough Fair et ses harmonies vocales tout droit descendues du ciel. Magique. Une bonne partie de l'album se situe dans un registre proche, très doux, idéal pour écouter de nuit : Cloudy, The Dangling Conversation, For Emily Whenever I May Find Her (la voix de Garfunkel sur celle-ci !), A Poem on the Underground Wall, autant de perles. Quelques titres bougent un peu plus, dont The 59th Street Bridge Song (Feelin' Groovy), qui pourrait servir de définition à « groovy », ou le rockeur A Simple Desultory Philippic, qui me rappelle (allez savoir pourquoi) le Subterranean Homesick Blues de Dylan. Dommage que l'album s'achève sur un couac, avec cette bizarre et ennuyeuse interprétation de Douce nuit, sainte nuit sur fond de journal de 20 heures (enfin, 19 heures).


Bookends (1968)
Ouch. Adieu la simplicité (mais ces deux intellectuels de Greenwich Village ont-ils pu jamais être simples un jour ?), bonjour la prétention, bonjour les idées bizarres (enregistrer des vieux, pourquoi pas, mais un titre entier qui ne contient que ça ?), bonjour la production dégoulinante (Old Friends est ruinée par ces violons atroces), bonjour les expérimentations... pas si ratées que ça, en fait (Save the Life of My Child est un titre intéressant et stimulant, à défaut d'être vraiment bon). Mais tout n'est pas si noir : la prétention peut donner de belles chansons, après tout (America), et les trois derniers titres sont vraiment excellents : après la célébrissime Mrs. Robinson, A Hazy Shade of Winter pulse bien, et At the Zoo est toute mignonne. Tout de même un peu décevant.


Bridge over Troubled Water (1970)
Celui-ci est généralement considéré comme leur meilleur, mais je n'arrive pas à y accrocher, dans l'ensemble. Les trois tubes que sont la chanson-titre (Garfunkel !), El Condor Pasa et The Boxer sont évidemment splendides (surtout la dernière, tiens – lie la lie, lie la lie la la la lie), et quelques titres permettent de dégonfler un peu la prétention de l'album précédent (Cecilia, Baby Driver, Keep the Customer Satisfied). Encore un bon point pour la très belle The Only Living Boy in the New York, mais... rien à faire, je n'accroche pas. Un bon chant du cygne, néanmoins.

Je parlerai des albums enregistrés en concert une autre fois : là, dodo.
C'est facile quand tu es gros au Japon.

Narrow Way

Personellement j'ai toujours apprécié ce duo, mais comme toi je me suis cantonné aux principaux tubes... Peut être que grâce à toi, je vais faire quelques approfondissements ;)
"I like to think oysters transcend national bareers."

Wulfnoth

Essaie d'écouter Wednesday Morning 3 A.M., Somewhere They Can't Find Me, Richard Cory, Flowers Never Bend with the Rainfall, For Emily Whenever I May Find Her, A Hazy Shade of Winter, At the Zoo et The Only Living Boy in New York. Pour moi, ce sont les meilleures des pas connues. :)

Sinon, je viens de réaliser que Dylan avait plagié la traditionnelle Scarborough Fair pour sa Girl from the North Country (« remember me to one who lives there, she once was a true love of mine »). Toujours aussi doué pour le recyclage, celui-là. ^^
C'est facile quand tu es gros au Japon.

Walmour

Moi qui croyais qu'A Hazy Shade of Winter était la chanson la plus connue de ce groupe.

Wulfnoth

Tu confonds pas avec ça ? Parce que la plus connue... non, j'crois pas.
C'est facile quand tu es gros au Japon.

Walmour

Je confonds pas non.

C'est peut être pas la plus connue, mais c'est quand même un standard du duo.