Comparer des albums ?

Démarré par Nephtys, 02 Mars 2009 à 14:48

Nephtys

Voilà, topic d'ordre existenciel.. et compliqué  :sueur:

Je pense à ça après m'être baladée sur le topic sur Amlor et Dark Side, et j'ai remarqué qu'on a souvent tendance à juger les albums du Floyd en les comparant avec d'autres oeuvres du groupe. ( je me réfère à la disco du Floyd, mais ça vaut pour tous en fait )

Je me demandait, d'après vous, qu'est ce qui fait la valeur d'un album ? Enfin, quand vous l'écoutez, vous jugez :
Le plaisir et la qualité de l'écoute, en sortant le disque de tout contexte, de toute discographie, même de tout genre musical ?
donc ex : "Je n'aime pas... allez... Dark Side Of The Moon parce qu'il ne m'est pas agréable à l'écoute, je n'aime pas les effets, tatati.."
( Je prend exemple avec Dark Side, car il fait pas mal débattre mais les exemples ne sont pas de avis par contre, j'fais dans le caricatural là )

En comparaison avec d'autres œuvres du même groupe ?
ex : "Je n'aime pas Dark Side parce que Pink Floyd est capable de faire mieux, écoutez Echoes..."

En mettant l'album en comparaison avec d'autres artistes ayant des points communs avec le groupe ? heuuuh "J'aime pas Dark Side parce que... King Crimson ce qu'ils font c'est plus mieux ?"

En comparant avec des trucs qui ont encore plus rien à voir aussi. Pas toujours objectif, mais utile ?
"Dark Side est une bombe à côté du dernier Nadiya"

Ou ( je l'aime bien celui là moi . Objectif. ) En replaçant l'œuvre dans son époque et, au lieu de la comparer avec des disques du même groupe, la comparer avec des disques d'autres gus sortis la même année. Puisque on sait que souvent les genres musicaux et la musique elle même sont vachement influencés par le contexte social, l'évolution des mœurs, les nouvelles technologies ( arrivées des synthés, de la musique informatisée.. par exemple ) D'ailleurs si ça a pas été déjà fait on devrait faire un topic là dessus, pour comparer par époque et contexte et non par artiste. Je me suis égarée.

Donc ? Et si on essaye de prendre en compte un peu tout ça, et bah... On arrive aussi à ce genre de raisonnement :
"Amlor est une daube parce que Meddle c'est génial et de toute façon Amlor sonne mal dans l'oreille pi Pink Floyd sans Waters c'est pourri donc ça peut pas être bien mais c'est un album top à côté de ceci ou celà puis quand même Gilmour il à bien bossé et heuh..."

La question est la même qu'au départ : Comment on juge un album en toute objectivité ?  XD
"Nous ? Bah on est des moutons. Mais pas des moutons cons ! Des moutons intelligents. On suit parce qu'on veut pas s'prendre la tête, tu vois ?" ADFD

H2O

Citation de: Nephtys le 02 Mars 2009 à 14:48
Voilà, topic d'ordre existenciel.. et compliqué  :sueur:
Le plaisir et la qualité de l'écoute, en sortant le disque de tout contexte, de toute discographie, même de tout genre musical ?

Pour moi, essentiellement. Je me fiche qu'un album soit complètement à la ramasse par rapport à son époque ou à la discographie du groupe s'il m'apporte du plaisir. C'est pour ça que j'adore Breakfast In America, c'est de la belle pop et lorsque je l'écoute je me contrefiche de ce que Supertramp à fait avant.

Citation de: Nephtys le 02 Mars 2009 à 14:48En comparaison avec d'autres œuvres du même groupe ?
Citation de: Nephtys le 02 Mars 2009 à 14:48
En mettant l'album en comparaison avec d'autres artistes ayant des points communs avec le groupe ?

Le risque de faire ça c'est de ne plus écouter qu'un seul album par groupe, voir un seul tout cour.

Citation de: Nephtys le 02 Mars 2009 à 14:48Ou ( je l'aime bien celui là moi . Objectif. )

On peut juger un artiste objectivement bon mais si on ne prend pas de plaisir je ne vois pas pourquoi on l'écouterait.Et si on n'écoute pas c'est qu'on ne donne pas de valeur. En fait le critère de l'objectivité est soit élitiste soit hypocrite. C'est une rationalisation de nos gouts, voilà tout.

A la limite on peut trouver un album juste "intéressant" d'un point de vue démarche, mais si le plaisir n'est pas là à la fin à quoi bon? (c'est mon cas avec Ummaguma)


roger keith

Ce qui m'importe, c'est ce que je ressent quand je me passe tel ou tel album (ou morceau, ce qui serait plus correct à dire); ce qui va de paire avec le plaisir d'écoute dont tu parles plus haut.
Je ne me casse pas la tête  XD.

manu

Pareil qu'H2O et Roger Keith, j'écoute le plus souvent un disque pour le plaisir et les sensations qu'il me procure au moment ou je l'écoute.

Alors, après, on peut aussi écouter / apprécier un disque parce que "ouah fallait avoir les couilles de faire ça à l'époque" et ce genre de délires ; mais ça c'est davantage une écoute "utilitaire", "analytique" ou "historique". C'est intéressant aussi, bien sûr, mais c'est largement moins ma tasse de thé ; enfin j'veux dire que je n'ai pas le réflexe de raisonner de la sorte à l'écoute d'un disque.

Pour moi, la musique (et les arts en général) c'est ce qui nous différencie des animaux et des machines : un sentiment, quelque chose de profondément humain. Alors quand j'en écoute, j'ai franchement du mal à ne pas me laisser porter par les émotions et les ambiances qui s'en dégagent. Le reste... ça me passe au dessus !

Même chose pour ce qui est de juger un disque sur sa place dans la discographie d'un groupe. Bien sûr j'ai mon avis personnel mais, là encore, j'ai du mal à accorder un quelconque poids à ça. Il y a quelques morceaux d'A Momentary Lapse of Reason que j'adore comme Learning to Fly et surtout On the Turning Away. Pourtant, ces morceaux n'ont ni bouleversé la discographie de Pink Floyd ni remué le monde de la musique en général, c'est le moins qu'on puisse dire XD
« You can never get enough of what you don't need to make you happy. » — Eric Hoffer
« Désolée mais la trilogie de Nico... A côté, Berlin c'est Disneyland. » — E.G.

Nephtys

je suis d'accord avec vous , j'écoute aussi pour le plaisir ; ça arrive d'ailleurs que j'entende un morceau dans un film par exemple, que j'aurai jamais remarqué avant car je ne m'intéressait pas au groupe en question, et j'aime le morceau.
Mais j'ai remarqué que souvent les gens stéréotypent les différents groupes ou quoi, "ça c'est plouc, ça c'est ringard..." Du coup certaines personnes réagissent en développant des points de vue plus élitistes, et j'ai l'impression qu'ils perdent un peu ce côté "humain" de la musique dont tu parles, Manu.
Je trouve ça bête de s'extasier sur un truc totalement inaudible parce que c'est "on the wave" et que le type qui à fait ça a fait des trucs sensas' à côté...
Et de passer à côté de morceaux peut-être gentillets mais sympa comme tout.

Moi aussi j'aime On the turning away. Avant c'était un de mes préférés, dans les "courts" de Pink Floyd. Je le trouve assez pur avec la voix de Gilmour, un sentiment qu'on retrouve un peu dans DB. ( Marooned, Wearing the Inside Out etc) après ça monte un peu en puissance. C'est pas Echoes, mais j'aime.
En revanche, Sorrow est peut-être pour beaucoup un des meilleurs morceaux d'Amlor, mais au bout de 5 minutes j'en ai marre.
"Nous ? Bah on est des moutons. Mais pas des moutons cons ! Des moutons intelligents. On suit parce qu'on veut pas s'prendre la tête, tu vois ?" ADFD

floydsmoke

Moi ce que je privilégie c'est l'émotion. Lorsque c'est de l'émotion intéligente c'est encore mieux, c'est à dire une musique à fort pouvoir d'évocation avec des beaux textes qui ont du sens. Mais les textes ne sont pas une obligation pour moi, loin de là. De même que le pouvoir d'évocation, générateur d'émotion de la musique ne passe pas nécessairement par la virtuosité ni par la pureté. Je suis capable d'aimer de grands techniciens comme Pat Metheny, mais à l'inverse un Steve Vai me donne des boutons. Je recherche parfois la pureté totale dans un genre de musique, comme Robert Johnson dans le Delta Blues, selon l'humeur ou l'exigence du moment mais je suis aussi capable de décoller sur une musique de mélange, sans réelle étiquette, comme Mike Oldfield. En fait l'humeur du moment dictera très largement le choix entre un live de Jimi Hendrix ou un album planant du Floyd. Il m'arrive aussi de tomber amoureux d'un groupe, de n'écouter que cela pendant quelques mois, puis de ne plus vraiment éprouver les mêmes émotions par la suite. Plus jeune j'étais volontiers élitiste, aujourd'hui je suis beaucoup plus tolérant. Les harmonies les plus simples de Pink Floyd ont autant de pouvoir sur moi que les suites d'accords plus alembiqués de Michel Portal.
Je me rend compte en fait que je suis incapable de répondre à la question du topic.