Que penser du Floyd maintenant ?

Démarré par MP, 31 Mars 2018 à 13:03

MP

Coucou les floydiens,

Après des années d'inactivité sur ce forum, je me suis dit qu'il était peut-être intéressant de savoir ce que vous pensiez du Pink Floyd maintenant. Je m'explique; j'ai découvert et aimé Pink Floyd quand j'étais ado... Quinze années plus tard, j'aime toujours Pink Floyd mais plus vraiment de la même façon et je l'écoute beaucoup moins régulièrement.

De nouvelles découvertes musicales, un intérêt pour des genres différents ou pour d'autres régions musicales, tout cela a changé, en partie, mon avis sur ce groupe. Et vous ? Votre écoute de Pink Floyd est-elle différente aujourd'hui qu'il y a dix ans (et oui déjà !) ?

Après une réécoute récente de "l'oeuvre" du Floyd, je livre ici mon avis récent sur leur discographie. Il ne s'agit que de mon avis.

Indéniablement, la période 1967-71 est celle qui a le mieux survécu à l'épreuve du temps (à l'exception d'Atom Heart Mother qui a très mal vieilli... Que c'est lourdingue, que c'est pompeux). Les deux premiers semblent toujours être les meilleurs (A Saucerful Of Secrets est encore meilleur que The Piper sur certains points). Rien que pour ces deux disques, le Floyd continue a avoir une place d'une certaine importance dans mon panthéon rock.

La bande-son de More réserve encore des grands moments floydiens malgré des longueurs. La partie live d'Ummagumma est énorme et la partie studio, quant à elle, contient de formidables morceaux (Several Species; The Narrow Way) malgré ses inégalités. Enfin Meddle constitue le dernier bon album du Floyd à mes yeux (Echoes reste toujours très "tripant") malgré deux titres assez passables (Fearless et Seamus, le reste est de très bonne qualité).

Quant à la suite de leur discographie... Dark Side Of The Moon et Wish You Were Here paraissent être des albums incroyablement surestimés au final malgré quelques moments agréables (Time; The Great Gig et certaines parties de Shine On). En bref, un rock pépère, pantouflard, loin d'être désagréable mais sans surprise. Le terme de "musique d'ascenseur de luxe" me semble très approprié. Le reste des albums n'a plus le moindre intérêt à mes oreilles et m'ennuie profondément (même Animals).

Voilà voilà, je peux ajouter à cela que j'apprécie toujours autant les deux albums solos de Syd Barrett et que cet exercice pourrait s'appliquer à d'autres groupes... Il est toujours intéressant de voir comment les avis et les goûts évoluent après tout  ^^!
Yoko Ono: "John, tu veux bien descendre la poubelle?"
John Lennon: "Naturellement chérie!" (5 minutes avant de mourir)

bruno graphic

Cela fait plus de cinquante ans que la musique du Floyd passe par mes oreilles. Et même si ma perception de ce groupe et de leurs créations a évolué au fil des années, Pink Floyd reste pour moi LE GROUPE et l'ensemble de leur discographie résonne toujours régulièrement chez moi. Je n'ai toujours pas vraiment de préférence pour tel ou tel album. Tout me semble intéressant et digne d'intérêt. De plus, par la diversité de leurs styles musicaux, les Floyd et leurs collaborations m'ont amené à découvrir et apprécier un univers très large d'expressions artistiques (musiques, images, etc).
D'une certaine façon, je suis né avec la musique de Pink Floyd dans les oreilles, et il est probable que je mourrai avec cette même musique. :)
Pour en savoir un pichot plus sur lo gars http://bruno.dumen.pagesperso-orange.fr

Blue-Berry

Je suis assez raccord avec Bruno. Et aussi avec toi MP. Ma période préférée reste 67-73. C'est là où je trouve le plus d'inventivité et d'audace(s).
Cela ne veut pas dire que je voue la suite aux Gémonies. Mais bon, je n'y retrouve pas cette flamme bien propre aux 6 premières années du groupe, à son enfance et son adolescence.
I would have liked to be this
jewish
canadian
poet
who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
And I would never have
met,
known,
and, above all, loved
You.
So too bad if I'm not this
jewish,
canadian,
poet
It's all right.

Phegos21

On va dire que c'est à mon tour ^^

Pour ma part Pink Floyd c'est le premier vrai groupe que je me suis mis à écouter. Wish You Were Here est le 1er album que je me suis acheté avec mon argent et tout ça quand j'avais 15-16 ans.

Depuis j'ai découvert tout le reste de la discographie et de nombreux (mais probablement pas autant que vous) bootlegs.

Mon avis n'a donc pas beaucoup changé: tout est au moins sympa (j'allais dire bon puis je me suis rappelé The Final Cut). Ma période préférée reste de DSOTM à Animals. MP tu parles de rock pantouflard (ce qui peut se comprendre) mais je parlerais plus d'un rock plus aérien, moins psychédélique, plus progressif en fait. Et je pense que la période de More au Live At Pompeii est une transition, qui recèle de formidables chef-d'oeuvres, entre le rock psyché de TPATGOD et ASOS, et la période de "l'Âge d'Or" (73-77) plus prog.

Par contre même si je préfère donc cet "âge d'or", la période qui fait le son PF aussi caractéristique, c'est bien cette transition avec More, Ummagumma, Atom Heart Mother et Meddle. Pour moi, quand on me parle de PF, je pense à cette période.

Ensuite The Wall et The Final Cut ne sont pas des albums de Pink Floyd mais bien de Roger Waters. The Wall est très bon de par son concept mais musicalement seuls les morceaux portés par Gilmour (Hey You, Comfortably Numb,...) me semblent vraiment intéressants. The Final Cut par contre, il n'y avait plus vraiment de concept pour me donner un intérêt, je ne dis pas qu'il est mauvais, mais je n'ai rien trouvé de Pink Floyd dedans (en tous cas de la musique que je me représente de PF).

Enfin le triplé AMLOR, TDB et TER. Ceux-là sont un peu particuliers, que ce soit du point de vue de l'histoire du groupe, de ce qu'ils ont apporté de nouveaux (ou non) dans la musique de PF et de leur (relatif) succès. Clairement, mis à part TDB à la limite, on ne peut pas parler de "réussite" musicale. Mais j'ai tout de même beaucoup d'affection pour ces albums, d'une part par rapport à leurs histoires respectives et d'autres parts parce que même s'ils n'ont rien (ou peu) apporté, ils reprenaient (avec plus ou moins de réussite) ce que j'aime dans Pink Floyd.
Ce sont toujours les mauvaises nouvelles qui arrivent en premier... Je ne suis jamais en retard

Narrow Way

Très intéressante idée cette introspection rétrospective, merci MP  :D

Voilà près de 17 ans que j'ai découvert Pink Floyd... Groupe que j'ai découvert via le vinyle qu'avait mon père et qui était... More (eh oui)

1966/68 les balbutiements explosifs de ce qui va devenir ensuite une énergie cosmique, j'apprécie beaucoup mais j'aurais tendance à laisser l'ère Barrett un peu à part.
Une sorte de point de ressource vers lequel je me complais toujours à retourner de temps à autre, de même que la carrière solo de Barrett qui, par contraste parait dépouillée au possible face à son œuvre floydienne... Pour moi c'est un peu les deux facettes d'un même produit.
Le "Barrett" inspire encore et toujours mon âme d'enfant :)


A l'instar de ce qui a été dit par certains, la période 68/73 reste ma période favorite.
La grande épopée, la recherche, l'expérimentation... Le voyage d'une certaine façon.
Atom Heart a moins bien vieilli que Meddle, je suis assez d'accord là dessus, Ummagumma me séduit toujours par sa singularité de conception, Saucerful est très intéressant mais prend surtout sa véritable dimension dans les lives (tout comme AHM).
Les contributions Schroederiennes ont leur intérêt, car elles sont toutes deux comme des palettes de peintre : elles proposent plusieurs horizons d'explorations (surtout More) illustrant leurs inspirations.
Pour moi cette période se clôture plus exactement lors de la pré-tournée du DSOTM en 1972, où la tonalité du futur album sonne en parfaite harmonie avec les morceaux déjà existants.
L'enregistrement du DSOTM avec ses nouveautés technologiques et sa qualité sonore verrouille cette période faste en scellant leur identité musicale définitive.

Vient ensuite le temps 1973/82, le temps de la gloire, l'apogée avec le dirigeable qui finissait par manquer d'hélium avec de The Wall, et oui ça ne gazait plus entre les membres...
J'apprécie chaque album de ce temps; ils ont chacun une identité propre, même WYWH, pour lequel le manque d'inspiration était au cœur de sa conception.
Animals reste mon favori de cette période, en ce sens où ça remue un peu juste ce qu'il faut. The Wall pète encore plus mais il a été accouché dans la douleur, et ça se ressent; il garde cependant toute ma considération et mon respect, car le concept était fort bien trouvé, ce qui laisse penser que la créativité a perduré.

83/86 The final cut, album solo de Waters, avait la même tonalité que The Pros & the Cons. Le temps de la discorde correspond pour moi plutôt à une carrière solo de Waters riche et étoffée (les albums solos des autres membres restent objectivement fadasses par rapport à ce qu'ils avaient fait avant et après)

87/nowadays
Une période nécessaire dans l'idée de ne pas finir sur une fausse note, l'idée d'accomplir ce qui doit l'être. Les 3 albums s'écoutent chez moi pour le confort, et là, oui, je qualifierais de caractère pantouflard cette période où plus rien n'est à prouver, où ce qui a été accouché est en résonance avec la symbiose des caractères des membres actifs...

Voilà, encore à ce jour, j'apprécie chaque période du groupe comme elle se présente. Pink Floyd est un de ces groupes à  avoir su créer différentes œuvres où il y a à boire et à manger, la discographie est somme toute assez complète.
Bien qu'au fil des années j'écoute un peu moins ce groupe au profit d'autres artistes et d'un élargissement de mes goûts, PF reste un incontournable dans ma vie, vers lequel je me retourne de temps à autre. :)
"I like to think oysters transcend national bareers."

MP

#5
Il faudrait essayer ce genre d'introspection rétrospective avec d'autres groupes je pense (King Crimson, Genesis, Yes, etc...). Histoire de redynamiser un peu ce forum ;) !
En tout cas, la première période du groupe a l'air de récolter tous les honneurs... C'est bien :).
Yoko Ono: "John, tu veux bien descendre la poubelle?"
John Lennon: "Naturellement chérie!" (5 minutes avant de mourir)

Blue-Berry

Bon, allez, pour relancer ce sujet très intéressant, comme je l'ai dit précédemment, ma période préférée est 68 -et même 67) - 73. Inventivité, créativité, prises de risque (se lancer dans "Amazing Pudding" une semaine après avoir commencé à l'écrire...), expérimentations dans tous les sens avec un matos pas si sophistiqué qu'on pourrait le croire à l'écoute... Belle période. L'enfance et l'adolescence du groupe.
Ensuite de beaux albums presque trop parfaits (DSOTM, WYWH et Animals), pensés et réfléchis (trop ?).

The Wall marque une rupture, celle de Waters avec le reste du groupe, dont il évince Rick, oubliant que c'est ce même Rick qui a sauvé musicalement le groupe après le départ-éviction de Syd. Grave erreur psychologique de Wawa qui chope le melon... J'oublie Final Cut que j'ai dû écouter 3 fois au maximum. Ennui mortel qui m'a détourné de la création ultérieure de Wawa, tant pis pour lui.

Et je suis indulgent au sujet de l'album honnis "Momentary Lapse" que je trouve finalement pas si mal que ça. Certes, un peu bourrin par moments, mais il y a de très bonnes choses ((Signs of Life, Sorrow et On The Turning Away notamment). Division Bell a un beau côté nostalgique, bien travaillé, moins boum-boum que le précédent. Mais très sage. Trop sage. La cinquantaine est arrivée...

Et j'oublie carrément la rivière sans fin qui est l'album de trop. Un collage sans fil conducteur de musiques d'ascenseur et de chutes de studio. Rick méritait bien mieux comme hommage posthume. C'est à cet album qu'on peut appliquer le qualificatif de "rock pantouflard". Et même en déambulateur.

Finalement, j'en reviens toujours au même point : ce sont les pirates de 68 à 73 qui m'excitent le plus. Et je trouve que Pompei reflète très imparfaitement cette période, car deux morceaux y sont purement et simplement bâclés : Careful et Saucerful. En revanche, Echoes et Set the Controls y sont magnifiques. Le film aurait dû durer 15 à 20 mn de plus pour permettre de donner toute leur ampleur aux deux titres bâclés pré-cités. Mais pour se consoler, au moins pour Careful, il y a le KQED de 1970.
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who sings Love and its meanders so well.
But by this time I would be dead,
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You.
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