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Larks' Tongues in Aspic

Scan et transcription de la chronique de l’album Larks’ Tongues in Aspic par Jean-Christophe Levinson, parue dans Rock & Folk en mai 1973.

Scan

Scan de la chronique de Lark's Tongues in Aspic

Transcription

King Crimson, c’est avant tout la recherche de certains climats, une atmosphère particulière, ici définie par les percussions et le mellotron (dont l’utilisation, très intelligente, “dramatise” le son d’ensemble du groupe), longs instants méditatifs où David Cross, seul, au violon, développe une très simple mélodie (danse médiévale, ritournelle enfantine=, musique toute en ruptures/brisures, à la fois statique et mouvante, collages (bruits de voix, lointains dialogues, “parasites” de toutes sortes, dans la lignée des Beatles dont l’ombre, du reste, plane sur une grande partie du disque - Cf. “Book Of Saturday”), rêve d’un étrange univers où, tous les chemins étant empruntés, tous les appels retenus, l’immobilité devient pourtant l’unique résolution de toute chose (Cf. la fin de “Larks’ Tongue In Aspic, Part Two”).

Une constatation s’impose: l’excellence du batteur Bill Bruford, qui apporte au groupe une assise rythmique essentielle solide et complexe (“The Talking Drum”). Et puis, surtout, (sans doute les meilleurs moments de l’album), il y a une part cette très belle improvisation de David Cross dans la deuxième partie de “Larks’ Tongue In Aspic”, intense, violente, déchirée, et, d’autre part, la lente, l’obsédante montée du motif de “The Talking Drum”.

Ce disque, malheureusement, n’est pas sans faiblesse: “Easy Money”, par exemple, bien que très habilement composé(opposition du rythme, martèlement sourd et primaire, et des voix, éloignées et mobiles, foisonnement sophistiqué des percussions), est gâché par une maladroite intervention de Robert Fripp à la guitare, crispée, hachée, d’autant plus décevante qu’il nous laisse admirer, dans la première partie de “Larks’ Tongue In Aspic”, un style nerveux, en étroite communication avec le travail de Bruford;“Exiles”, également, gentillesse d’un thème désuet, trop pauvre(ennui d’un désir de simplicité qui n’aboutit qu’au simplisme).

Disque déroutant à plus d’un titre: “l’existence” du groupe est évidente (création de tout un jeu subtil de références, travail très élaboré du son d’ensemble), mais la satisfaction n’est pas entière; quelques moments enthousiasmants (les deux parties de “Larks’ Tongue In Aspic”, “The Talking Drum”), des thèmes mal exploités(“Easy Money”), de longs passages à vide (“Exiles”, “The Book Of Saturday”), on sent d’énormes possibilités, du double point de vue de la technique instrumentale et des compositions, une richesse d’expression encore trop dispersée/éclatée en de multiples directions parfois infécondes.

Il faut écouter ce dernier témoignage de King Crimson, pour David Cross, pour Bill Bruford, pour les innombrables bruits de Jamie Muir, et parce qu’ils sont en train de faire quelque chose d’important: une musique dont eux seuls connaîtront le secret, un univers unique… “Ca ? C’est King Crimson, voyons ! …”



Auteurs de la page : Alistair (scan), Sydalie (transcription).

king-crimson/larks-tongues-in-aspic.txt · Dernière modification : 27/06/2011 à 12:36 de 127.0.0.1

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