Compilation d'articles sur Pink Floyd parus dans l'Humanité
Compilation de 21 articles à propos de Pink Floyd, Roger Waters, David Gilmour et Michael Kamen, parus dans le journal l’Humanité (fr), de 1990 à 2005.
10 décembre 2005
Pink Floyd
L’ancien guitariste de cette formation, David Gilmour, sera en tournée en Europe à partir du 10 mars pour la sortie d’un nouvel album solo et il se produira les 15 et 16 mars à Paris.
3 octobre 2005
Roda-Gil en opéra
Roger Waters, le bassiste légendaire des Pink Floyd, sort d’une très longue réserve avec Ça ira, opéra dont le livret fut écrit par Étienne Roda-Gil, parolier et monument de la chanson française. L’œuvre, dont la première mondiale aura lieu le 17 novembre à Rome, est sortie en disque cette semaine, mais elle remonte à 1988. Ça ira évoque l’histoire de la Révolution française, donnant la parole à Marie-Antoinette comme aux révolutionnaires et aux hommes et femmes du peuple.
2 juillet 2005
Pink Floyd, le retour
L’événement du concert londonien du Live 8 sera sans aucun doute la reformation des légendaires Pink Floyd, plus de vingt ans après la séparation de ses membres. « Toutes les querelles que Roger Waters et le groupe ont eues par le passé sont insignifiantes dans ce contexte, a rappelé le guitariste du groupe, David Gilmour. Si la reconstitution du groupe pour ce concert attire l’attention sur la pauvreté dans le monde, alors ça doit valoir le coup. » Dans les années soixante-dix, Pink Floyd était l’un des groupes pop les plus célèbres au monde. Il doit son succès à deux albums mythiques, Dark Side of the Moon et The Wall. Deux enregistrements qui ont permis aux Flamands roses de faire connaître leur musique planante. Un registre qui devrait faire sensation à Londres.
V. H.
30 juin 2004
Notre avis : More
Arte, 22 h 30.
Elle est belle Estelle. Mais l’héroïne américaine se pique à l’héro et le héros qui passe, Stefan, un étudiant allemand, il en pique pour elle à Paris, devient vite accro à la belle qui l’entraîne à Ibiza, la blanche. Sous le soleil et le bleu azur du ciel, de plaisirs en trips artificiels, c’est la descente aux enfers pour les deux amoureux entraînés dans une spirale autodestructrice, une déchéance implacable dont on sait vite qu’il se terminera en drame. Barbert Schroeder, dont c’est le premier long métrage, bénéficie de la musique planante de Pink Floyd, un groupe alors au fait de sa gloire.
Les images sont belles et lumineuses, attractives comme pour montrer l’attirance de la dangereuse substance. « La drogue n’intervient que comme élément dans une destruction, comme moteur dans une relation sadomasochiste entre un garçon et une fille », souligne le réalisateur qui se défend d’avoir, comme certains le lui ont injustement reproché, témoigné d’une quelconque complaisance avec la drogue dans ce film de l’après-68.
Claude Baudry
26 juin 2004
Psychotrope rock
Dans les années soixante, cinéma et rock trouvent leur inspiration dans les dernières découvertes de la pharmacologie, transformées en drogues hallucinogènes.
More. Arte, 22 h 30.
Pour exister, l’art a besoin de carburant. Pendant longtemps, il a utilisé la religion comme moteur et comme énergie. Ensuite, les progrès de la science ayant mis le holà à la croyance aveugle, l’alcool devient l’opium préféré des artistes (Verlaine, Modigliani, etc.). Vers la moitié du XXe siècle, la science, encore elle, modifie les stimulants de la création. On invente les amphétamines pour maigrir ; elles mettent les nerfs en capilotade et coupent la faim. Des musiciens détournent les amphés à leur profit. Cela leur inspire le rock’n’roll : un blues speedé et électrisé, au propre comme au figuré.
Dans les années soixante, les portes de la perception s’ouvrent ; l’Orient et ses philosophies deviennent « in ». De nouveaux produits permettent d’explorer la psyché. Ils ne jouent plus sur les nerfs, mais sur des zones cérébrales plus profondes, modifiant la conscience. Le rock passe de l’expressionnisme brutal à un impressionnisme flou et baroque. Les années soixante 70 seront l’âge d’or des substances psychotropes, qui provoquent des visions surréelles. Cela suscite un rapprochement évident avec le cinéma. Si le rock’n’roll n’a guère inspiré le cinéma, qui se contente d’intégrer des numéros musicaux à des comédies sans envergure (sauf la Blonde et moi de Tashlin), la pop psychédélique, en revanche, irrigue largement les films dès les années soixante.
Historiquement, tout se joue entre 1967 et 1968, années charnière en Occident. C’est la première fois que les arts populaires, en particulier la musique et le cinéma, mais aussi la création vestimentaire et picturale, fusionnent. Dans cette mode, les drogues jouent un rôle essentiel. En particulier le LSD 25 - médicament conçu pour soigner la schizophrénie - et autres substances hallucinogènes (champignons, peyotl).
À l’époque, on ne parle que de « trip » – de voyage, immobile ou réel. L’acide (LSD) fait « tripper ». L’un des premiers films à illustrer ce phénomène s’intitulera précisément The Trip (1967). C’est l’œuvre de Roger Corman, roi du petit budget, plus connu comme réalisateur d’œuvre fantastiques très stylées. Corman sera, en tant que producteur, le mentor d’une flopée de cinéastes comme Scorsese et Coppola. Le scénario de The Trip, histoire d’un producteur de télé se perdant dans les méandres du LSD, est écrit par Jack Nicholson. Peter Fonda tient le rôle principal, avec à ses côtés Dennis Hopper. Soit le trio infernal – Nicholson, Fonda, et Hopper – qui, en s’inspirant d’un autre film de Corman (les Anges sauvages avec le même Peter Fonda à moto), va produire, réaliser et interpréter Easy Rider (1969), monument du psychédélisme et du rock, prototype du road-movie. Outre le caractère picaresque et anti-establishment de cette balade à travers l’Amérique, le film comporte une scène complètement expérimentale traduisant les effets de l’acide.
De nombreux ovnis du même tonneau déboulent sur les écrans à la même période, comme Head (1968) - avec à nouveau Nicholson - ou le dessin animé Yellow Submarine, fantasmagorie pop illustrant les chansons des Beatles. Côté français il y a More, tourné par Barbet Schroeder avec des acteurs anglais : histoire de drogue et de hippies qui allait lancer la mode d’Ibiza et celle du groupe planant Pink Floyd ; ou bien le nanar du vétéran André Cayatte, les Chemins de Katmandou (1969), musiqué par Gainsbourg et joué par Birkin. Graduellement, l’hédonisme pop va se teinter de contestation politique (Zabriskie Point), avant d’aboutir, dix ans plus tard, à la fin de l’ère psychédélique dans le “ bad trip ” de Coppola : Apocalypse Now. Faites la guerre plus l’amour.
Vincent Ostria
30 janvier 2002
Palmarès du 15e FIPA
Fictions
- FIPA d’or : Oed yr Addewid, d’Emlyn Williams (Royaume-Uni).
- FIPA d’argent : A swoje podobienstwo, de Greg Zglinski (Pologne).
- FIPA d’or d’interprétation féminine : Juul Vrijdag pour son rôle dans Noordeloos, de Kees Vlaanderen (Pays-Bas).
- FIPA d’or d’interprétation masculine : Stewart Jones pour son rôle dans Oed yr Addewid.
- FIPA d’or du meilleur scénario : Christian Petzold pour Toter Mann (Allemagne).
- FIPA d’or de la meilleure musique originale : Steve Parr and Sharon Rose pour 100 Days de Nick Hugues (Royaume-Uni, Rwanda). Deux mentions : Libre, de Jean-Pierre Sauné pour les trois enfants (Arte) et Marie Marmaille de Jean-Louis Bertuccelli (France 2).
Séries et feuilletons
- FIPA d’or : The Russian Bride, de Nick Renton (Royaume-Uni).
- FIPA d’argent : Le Jeune Casanova, de Giacomo Battiato (PathéTélévision, France 2, Tangram Film, Evision, A. T. Productions, RTBF, France, Italie, Belgique).
- FIPA d’or d’interprétation féminine : Lia Williams pour son rôle dans The Russian Bride.
- FIPA d’or d’interprétation masculine : Damian Lewis pour son rôle dans Band of Brothers (États-Unis).
- FIPA d’or du meilleur scénario : Guy Hibbert pour The Russian Bride.
- FIPA d’or de la meilleure musique originale : Michael Kamen pour Band of Brothers.
Documentaires de création et essais
- FIPA d’or : Bikkobboy d’Anatoli Balouev (Russie).
- FIPA d’argent : Un coupable idéal, de Jean-Xavier de Lestrade (pour France 2).
- Deux mentions spéciales : De Stand Von de Zon, Leonard Retal Helmrich (Pays-Bas) et Soldat, de Paul Jenkins (Royaume-Uni, Russie).
Grands reportages et faits de société
- FIPA d’or : Heaven on Earth, de Rick Minnich (Allemagne).
- FIPA d’argent : Fortet Europa - It’s a Pack of Lies, d’Andreas Rocksén (France, Suède, Irlande, Danemark, Norvège, Finlande).
- Mention spéciale : Live from Palestine, de Rashid Masharawi (France, Palestine).
Spectacles et musique
- FIPA d’or : The Tragedy of Hamlet, de Peter Brook (France, Royaume-Uni, Japon).
- FIPA d’argent : Ravi Shankar : entre deux mondes, de Mark Kidel (France).
Programmes courts
- FIPA d’or : 2. Juledag, de Carsten Myllerup (Cosmo Filmproduction/ Danemark).
- FIPA d’argent : Shit Happens, de Marc Van Uchelen (Pays-Bas).
- Mention spéciale : Sanzhyra, de Nurbek Egen (Russie, Kirghizistan).
Prix Michel-Mitrani : Une bête sur la Lune, d’Irina Brook (France).
12 janvier 2002
4,5 millions de livres (7,2 millions d’euros) vont être donnés à l’association caritative britannique Crisis d’aide aux sans-abri par le guitariste des Pink Floyd, David Gilmour. Le musicien avait empoché cette somme l’année dernière en vendant sa propriété londonienne, achetée 300 000 livres une vingtaine d’années plus tôt.
14 décembre 2001
Pink Floyd : Echoes
(Emi)
Echoes: the Best of Pink Floyd se présente sous la forme d’un double CD. Au total plus de deux heures (2 h 20) des meilleurs titres du mythique Pink Floyd. Remastérisée et réalisée par le producteur du groupe, James Guthrie, cette compilation qui, selon ses musiciens, s’adresse « aux fans de tout âge » a bénéficié de la participation active de David Gilmour, Roger Waters, Nick Mason, et Richard Wright.
10 décembre 1999
La symphonie métallique
Avec S & M, nouvel album, Metallica tente de changer la face du heavy metal en alliant rock et orchestration classique
Les métallos américains viennent d’enregistrer avec un orchestre symphonique. Rencontre avec Lars Ulrich et Michael Kamen à l’origine de ce disque apocalyptique qui regroupe leurs plus grands succès.
L’histoire du rock est depuis longtemps faîte de croisements avec la musique contemporaine. L’une des premières rock-star à avoir ouvert la voie a été Franck Zappa et son disque 200 motels (1971), enregistré avec un orchestre symphonique. On se souvient également de son travail de composition effectué à l’occasion de The Perfect Stranger, œuvre que lui commanda Pierre Boulez. Dans un autre registre, Paul McCartney avec Liverpool Oratorio (1991), Standing Stone (1997) et récemment Working Classical (1999), a su montrer son intérêt pour les arrangements modernes mêlant musique orchestrale et répertoire de chambre.
Cette fois, c’est Metallica, qui tente de changer la face du hardcore, en faisant appel aux instruments classiques. C’était en avril dernier. Le groupe de heavy metal le plus populaire du monde, venait d’offrir un concert apocalyptique sur la scène du Berkeley Community Théâtre, accompagné par l’Orchestre Symphonique de San Francisco, dirigé par l’arrangeur et chef d’orchestre anglais Michael Kamen. Soit près de cent musiciens en queue de pie, interprétant, devant un parterre trié sur le volet, la partition méchamment puissante du groupe américain formé en 1981 par Lars Ulrich (batteur) et James Hetfield (chant-guitare). L’enregistrement donne lieu aujourd’hui à la sortie de “ S an M ” (1), premier album live de Metallica, regroupant les vingt plus grands succès du groupe auxquels s’ajoutent deux inédits No Leaf Clover et Human : “ On pourrait dire ” Sado-Maso “, mais, plus sérieusement ” S an M “ signifie ” Symphonie et Metallica “, nous a confié Lars Ulrich, de passage à Paris, visiblement heureux d’avoir participé à cette aventure qui réunit les Metallos californiens et un grand orchestre ” l’idée est venue de Michael Kamen qui nous a proposé de réarranger notre musique. Ça nous a séduits. En tant que batteur, j’avais conscience de l’énormité de la bête (l’orchestre symphonique) qui était derrière moi. J’ai vraiment été impressionné par le son “.
De fait, l’univers de Metallica entre, ici, dans la quatrième dimension. À la question, ” la musique adoucit-elle les mours ? “, l’ultra dur courant musical heavy metal, a répondu, depuis les années 1980, par une évolution du hard rock fortement agressive, restituant ainsi le pouvoir de rébellion de la planète rock. Dans cette musique de l’âge de fer, Metallica fait figure de locomotive grâce à l’instrumentation d’un registre désespéré et noir - drogue, mort, injustice - auquel la symphonie actuelle conserve l’aspect tragique sans rien ôter de sa forme héroïque. Au cour de cette fantastique fresque barbare, composée de guitares rageuses et de vociférations destroy à la Rage Against The Machine, le déluge sonique est tout à la fois grandiose et primitif. Cela sonne comme une B. O de film de science-fiction : ” Cette expérience nous a ouvert l’esprit à des horizons complètement différents, ajoute Lars Ulrich. C’était un défi de mélanger notre musique à des sons qui n’ont rien à voir avec ce que nous faisons habituellement “. Ainsi, le heavy metal serait soluble dans le bain classique. Ne craint-il pas que les fans de la première heure, les puristes du heavy metal, soient déstabilisés par ce cocktail hors du commun ? ” J’espère qu’ils vont être surpris, dit Lars. Nous avons toujours été contre l’étroitesse d’esprit des conservateurs qu’on trouve partout, y compris dans le milieu du heavy metal. Dans le hard rock, il y a beaucoup de groupes qui sont stéréotypés, ne voulant absolument pas dévier de leur image. Nous, s’il nous prend l’envie d’interpréter notre musique avec un orchestre symphonique, on le fait. Demain, ce sera autre chose. Je suis sûr que les personnes intelligentes nous suivront dans notre démarche.
Au passage, Lars Ulrich, revient sur les fondements philosophiques des débuts de Metallica : “ Notre force vient de l’environnement propre à chacun des membres du groupe. Quand nous avons commencé, nous avions une vingtaine d’année. Nous rêvions surtout de boire et de baiser un maximum. Depuis, on a évolué ! Ce qui nous importe, c’est notre liberté de créer en faisant le rock que nous aimons sans aucune barrière. ”
Si “ S and M ” offre un rendu futuriste, c’est aussi parce que son arrangeur, Michael Kamen, a beaucoup composé pour les musiques de films (The Next Man, Brazil, L’Arme Fatale, etc. : “ Il y a un côté dramatique chez Metallica avec des thèmes très noirs et des textes souvent déprimants, constate le compositeur. La génération, qui a grandi en écoutant ce groupe, ne lit pas Proust, mais, elle a les mêmes sentiments que tout un chacun. Elle regarde, peut-être plus de films, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a rien à revendiquer. De ce point de vue, les paroles de James Hetfield, sont celles d’un homme sensible qui réagit à une société violente. D’une certaine manière, c’est la voix d’une génération. J’ai voulu être le plus près possible de cette atmosphère. ”
Michael Kamen a collaboré avec les plus grands, de David Bowie à Aerosmith, en passant par Sting, Eric Clapton ou Pink Floyd. Toutefois, il nous a avoué que l’écriture de la symphonie Metallica, lui a demandé énormément de travail “ six à sept mois d’écriture ont été nécessaires, dit-il d’autant que chaque morceau est vraiment long. Ça m’a amené à faire un travail détaillé. En plus, ils jouent très rapide ! ”. Le chef d’orchestre s’est fait les dents en écoutant toutes sortes de musique, rock, jazz et folk qu’il a longtemps pratiquées en tant que guitariste au sein d’un orchestre de fortune. Mais, c’est à la “ Julliard Shool ” de New York qu’il étudia la composition musicale dans la classe du chef d’orchestre français, Jean Morel. Une formation très classique, qui ne l’a pas empêché de s’ouvrir à d’autres univers. Metallica ? “ Ce n’est certes pas Brahms ou Beethoven, mais leur musique vient du coeur. C’est pour cela qu’ils arrivent à faire aimer leur création à des milliers de gens ”. Il a fallu s’habituer à la forme relativement violente du propos en essayant notamment de “ faire partager cette agressivité ” aux musiciens de l’orchestre “ je pense qu’un interprète classique qui joue du trombone ou de la flûte a autant de passion qu’un hard rocker même si tout se passe dans sa tête et pas forcément dans ses bras. Quand on voit les guitaristes de Metallica, on mesure l’énergie qui se dégage. C’est très physique. On a donc beaucoup répété en faisant jouer les musiciens ” parallèlement “ à Metallica et pas nécessairement à leur façon. ”
Reste qu’on s’étonne que les producteurs du groupe, qui vient de donner un show à Berlin, puis à New York, n’aient pas jugé bon - après tant de promotion en France autour du disque “ S and M ” - de produire Metallica dans les mêmes conditions symphoniques, à Paris. D’autant, comme le rappelle Lars Ulrich, que le band californien, entretien depuis toujours, des relations très fortes avec la France : “ Ici, nous avons un public passionné. C’est souvent, en France, que nos concerts sont les plus forts, même s’il est vrai que nos vendons plus d’albums en Allemagne ”. En attendant, cet hypothétique concert, il faudra, dans un autre genre, être attentif à la symphonie du millénaire The New Moon in the Old Moon’s arms, que Michael Kamen vient d’imaginer et qu’il présentera le 11 janvier 2000 au Kennedy Center de Washington sous la direction de Leonard Slarkin : “ Au départ, ce devait être une rétrospective de cent ans de compositions américaines explique-t-il, mais, j’ai préféré offrir le résultat de mille années de musique. Cette histoire, que j’ai inventée, ” La nouvelle lune, dans les bras de la vieille lune “, m’a été inspirée par les mours des premiers indiens d’Amérique. Elle part d’un joueur de flûte, évoquant un aigle qui vole au-dessus des canyons et des gens qui veulent rejoindre son âme. Avec, pour message universel, celui de l’amour… ”. À suivre pour se remettre du bruit et de la fureur de l’implacable Metallica.
Victor Hache
(1) “ S and M ”, chez Universal Mercury.
13 novembre 1999
EMI RACHETE LE FILON PINK FLOYD
La firme britannique a acheté les droits mondiaux d’exploitation des cinq albums, sur quatorze, qui manquaient à son catalogue.
Le groupe de Syd Barret a vendu, depuis 1966, 175 millions de disques. La sortie de l’album live The Wall, enregistré au début des années quatre-vingt, est prévue pour le 7 février 2000, vingt ans pile après sa création sur scène.
3 septembre 1999
Marianne Faithfull Vagabond Ways (Virgin)
Passons en quelques mots sur la légende (qui a évidemment sa part de vérité) : Marianne, jeune fille aristo, descendante de Sacher Masoch, égérie des sixties et singulièrement des Stones, lumineux visage entraperçu à Hyde Park, rescapée de l’enfer junkie et immense artiste, auteur de l’envoûtant Broken English et plus récemment s’affirmant comme l’une des meilleures interprètes de Kurt Weill. C’est à ce compositeur qu’elle a, ces dernières années, consacré sa voix brisée. Elle revient avec son premier album “ pop ” depuis des lustres : le superbe et lancinant Vagabond Ways. Marianne Faithfull n’a jamais raté un virage. Elle ne les négocie jamais, assumant chacun de ses choix dans son entier. Après la catharsis des années soixante-dix, le cabaret nostalgique de la dernière décennie ou les écrins cristallins tissés pour elle par le lynchien Angelo Badalamenti, Marianne désormais vagabonde, chroniquant les heurts et douleurs des autres. Elle écrit nombre de ses textes (souvent remarquables) en puisant dans les pages faits divers des journaux. Après s’être donnée elle-même jusqu’à la tragédie, elle tient désormais la chronique de déchéances voisines : celle d’un Hank Williams, génie country ou d’un Syd Barrett, feu follet aux neurones explosés du Pink Floyd première mouture. Roger Waters, autre ex-Floyd a d’ailleurs pris la plume pour l’occasion aux côtés de musique signées Leonard Cohen ou Daniel Lanois. Il y a surtout cette voix, définitivement plaintive et à qui on pardonne depuis toujours certaine surcharge lyrique. Une voix vagabonde, à jamais sur le bord de la route.
DIDIER ROCHET
24 juin 1999
La voie vagabonde de Marianne Faithfull
L’égérie des Rolling Stone publie Vagabond Ways, un nouvel album chez It Recordings/Virgin, sur lequel elle interprète des chansons signées par un large éventail d’auteurs-compositeurs : Emmylou Harris, Elton John, Daniel Lanois, Roger Waters…
9 septembre 1995
TRENTE ANS DE FLAMANTS ROSES
« Velvelt Jungle », trente ans de scène pour les Pink Floyd, samedi, Arte, 23 heures.
En trente ans de succès ininterrompus, les Pink Floyd ont vendu plus de 140 millions d’albums et leur dernier double disque, « Pulse », s’arrache chez les disquaires. Cette dix-septième galette de musique est à la fois un enregistrement « live » et une compilation de leurs meilleurs titres.
Le numéro spécial de « Velvet Jungle », diffusé ce soir sur Arte, retrace en 80 minutes la fastueuse saga de ce groupe en utilisant des images d’archives qui sont de rares documents de ses débuts, des extraits de concerts, des entretiens réalisés en cours de mixage de « Pulse », ainsi qu’un reportage dans les coulisses de leur spectacle.
Lors de leur dernière tournée à travers le monde, qui a compté 110 concerts, les Pink Floyd ont attiré plus de 5 millions de spectateurs avec leurs débauches sonores, lumineuses et logistiques. Les impressionnants effets spéciaux de leurs spectacles sont obtenus grâce à un matériel d’un poids total de 700 tonnes dont le montage, pour chaque concert, impose la présence de 200 personnes. Leur plus gros succès reste un album qui date de 1973 : « Dark side of the moon », qui s’est déjà vendu à 28 millions d’exemplaires et qui figure toujours parmi les meilleures ventes vingt-deux ans après sa sortie. C’est la troisième meilleure vente de l’histoire du disque.
28 juin 1995
DAVID GILMOUR Pink Floyd
« Notre musique continue à me plaire. Je ne m’en lasse pas. Evidemment, comme dans tout vieux mariage, il y a des hauts et des bas. Nous ne sommes pas très intimes, il arrive même parfois que nous nous détestions. Mais lorsque nous jouons ensemble, nous sommes inimitables. »
2 août 1994
Les Pink Floyd font fuir le fauve
Les spectateurs qui ont assisté au concert des Pink Floyd devant le château de Chantilly n’ont pas été inquiétés par le puma qui a élu domicile en forêt de Chantilly depuis la semaine dernière. Bien que le concert ait eu lieu à 5 kilomètres à peine des étangs de Commelle où le fauve a été aperçu, le déluge de musique et de lumière était largement suffisant pour terroriser l’animal et provoquer sa fuite. Les premiers sons du concert, des bruits d’eau et des grondements de tonnerre relayés par un dispositif quadriphonique installé dans la foule étaient particulièrement dissuasifs.
1er août 1994
Pink Floyd : vol planant à Chantilly
Plus de soixante-dix mille billets vendus, treize trains spéciaux et deux heures d’embouteillages ont marqué le premier des deux concerts donnés par le Pink Floyd à Chantilly, au nord de Paris. La seule pluie à tomber fut celle des décibels et des bruits d’eau et grondements de tonnerre qui marquent le début du concert - une machinerie. Sur la scène placée sous un immense dôme, le groupe et une demi-douzaine de musiciens et de choristes embarquent les fans pour un tour de piste bien rodé. Montpellier (9 août), Bordeaux (11 août), Strasbourg (9 septembre) et Lyon (11 et 23 septembre) doivent les accueillir.
16 avril 1994
FAUX BILLETS
Les promoteurs des concerts de Pink Floyd en France ont lancé une mise en garde contre les faux billets d’entrée et conseillé aux spectateurs de se procurer leurs tickets uniquement dans les points de vente agréés (FNAC, Virgin Mégastores, etc.). Le groupe donnera six concerts en France cet été : les 30 et 31 juillet au château de Chantilly (Oise), le 9 août à Montpellier, le 11 août à Bordeaux, le 9 septembre à Strasbourg et le 11 septembre à Lyon.
23 mars 1994
PINK FLOYD
Devant le succès des locations pour le concert prévu le 30 juillet au château de Chantilly (Oise), Pink Floyd donnera une seconde représentation, toujours au même endroit, le lendemain 31 juillet.
26 janvier 1993
FESTIVAL
Le compositeur américain Michael Kamen (« l’Arme fatale », « Robin des Bois »…) préside cette année la 2e édition du festival de l’audiovisuel musical. Cinquante et une oeuvres sont en compétition pour la récompense suprême, la croisette d’or, attribuée lundi soir. Le jury est composé de plusieurs personnalités de la musique et de l’image, dont le violoniste français Didier Lockwood.
23 juillet 1990
ROCK AROUND THE WALL
ROCK AROUND THE WALL. Berlin, place de Postdam, samedi 23h45 : un peu plus de 300 000 spectateurs applaudissent à tout rompre quand 3000 blocs de polystyrène, empilés sur 168 mètres de longueur et 25 mètres de hauteur, s’écroulent aux derniers accords de The Wall, l’opéra rock des Pink Floyd. La seconde chute du mur. Artistique celle-ci. Du moins pour ceux qui auront pu en profiter. A cinquante deutschmark l’entrée sur cet ancien no man’land situé à quelques centaines de mètres de la porte de Brandebourg, les Berlinois de l’est se sont heurtés cette fois à un mur non de béton mais d’argent. Quant aux privilégiés, malgré la débauche de moyens ils n’auront pas vu et entendu grand chose du spectacle, en raison de l’éloignement de la scène et d’une sonorisation défaillante. Cindy Lauper et Bryan Adams, Ute Lemper et Van Morrisson, un orchestre de l’armée soviétique et Roger Waters, l’âme de la soirée, étaient réunis pour ce show organisé au profit d’une organisation caritative britannique.
30 mai 1990
Venise sauvée des veaux ?
EN juillet 1989 les Pink Floyd donnaient un concert à Venise. Il y eut 200 000 spectateurs, lesquels laissèrent des tonnes de détritus sur la place Saint-Marc.
Forts de cet exemple accablant, les amoureux de la Cité des doges s’insurgent contre l’idée, avancée par l’actuel ministre des Affaires étrangères italien, Gianni de Michelis, d’organiser l’exposition universelle de l’an 2000 à Venise.
Le poète Joseph Brodsky, américain né à Leningrad et Prix Nobel de littérature, a pris la tête de l’opposition au projet. Il a été rejoint par de nombreuses personnalités : René Huyghes, André Chastel, Irina Antonova (Musée Pouchkine de Moscou), Germain Bazin (le Louvre), le couturier Giorgio Armani, Nikolaï Goubenko (ministre soviétique de la Culture), Claudio Abado…
Ils estiment, à juste titre, que l’afflux de centaines de milliers de touristes supplémentaires porterait un coup mortel à ce joyau urbain déjà bien mal en point, miné par la pollution, érodé par les eaux.
Ils ont raison.
Le 14 juin, le Bureau international des expositions (BIE) se réunit à Paris pour choisir, entre Toronto, Hanovre et Venise.
Souhaitons donc que cette dernière, qui n’a pu échapper aux voyages de noces, aux japonais photographes et aux grosses dames en short, soit au moins épargnée dans dix ans par la badauderie planétaire, dont le seul poids pourrait bien l’engloutir à jamais.
Jean-Pierre Léonardini
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