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Je suis plein de poudre et de guitares

Scans et transcription de l’article Je suis plein de poudre et de guitares de Patrick Eudeline, paru en août 2006 dans le magazine Rock & Folk. Il s’agit d’un article sur Pink Floyd.



Pour ce numéro, Patrick Eudeline a remis le cas de Pink Floyd sur la table.
Au passage, le proverbial “Ils n’ont rien fait après Syd Barrett” en prends un coup.

Il y a cette photo terrible et évidemment volée de Syd Barrett à Cambridge. Syd à vélo, avec des gants de laine gris. Il revient des commissions. Comme l’atteste le sac plastique à l’avant. Il ressemble à n’importe qui. Il est simplement vieux. Et bizarrement normal. Malgré une vague ressemblance, si on y tient vraiment, avec Aleister Crowley …
Ce n’est qu’un vieil anglais de province.
Vieux, oui. Il n’y a rien d’autre à dire.
Il y a d’autres photos terribles de Syd. Dont celle arrachée par Thomas Johnson pour Actuel. Que je n’ai même pas eu le courage de regarder à nouveau. Ou celle de 1983 … D’un Syd plouc et perdant ses cheveux.

Voilà. Je devais parler du Floyd en évitant de trop remuer le mythe Syd … et, dès le début, ça remonte. Le Rimbaud du rock. Le seul s’il en est un car le seul à avoir eu, lui aussi deux vie : Le dandy acidulé de 1967, l’ébouriffé maudit de “The Madcap Laughs”, l’amant d’Iggy l’Esquimaude. Les images remontent … / … Syd en 1974 entrant chez Granny Takes A Trip, la boutique sur King’s Road de son vieil ami John Pearse et, surtout, le Graal de la fringue. Collets et poches de velours noirs, redingotes mauve ou tilleul … C’est là qu’ils s’habillaient tous. De Brian Jones aux Groovies. Et Syd, bien sur. Lui, l’absolu de l’attitude fin sixties. Poète ébouriffé et famélique, Maïakowski en bottes de python vert.
Syd rentre. Il a –décidément- un sac plastique à la main. Son linge sale. Et une pièce d’un penny dans l’autre. Il se dirige vers les portants, écarte les sublimes outfits, comme s’il cherchait quelque chose au milieu de tout ce satin et ce velours. Toutes les défroques de son passé. Ces mues de velours froissé, de satin Duchesse … Et puis il se tourne vers John Pearse. Montre successivement le penny qu’il tient dans sa main droite, le sac qu’il tient dans sa gauche.
Il se croyait dans une laverie automatique. Qu’avait-il bien pu penser pendant tout le trajet en train entre Cambridge et Londres, en se dirigeant vers la boutique mille fois visitée, et puis devant le visage de son vieil ami ?
On ne sait. Personne ne sait. Et surtout pas les docteurs.
Une autre fois, bien plus tard, il rencontre son ancienne fiancée, la dernière. Celle des jours tendres. Gala Pinion. Il semble la reconnaître … L’emmène chez lui, alors qu’ils étaient bien sûr séparés depuis des années … Et sort son chéquier. Gala fuit bien sûr. Depuis, elle ne l’a jamais revu.

On ne sait même pas … à quel point il ne fait pas semblant. On a dit, comme pour évacuer le problème, que Syd était schizophrène, mais aucun docteur n’a confirmé ce diagnostic. On a dit que s’était l’acide. Mais il n’en a finalement pas pris plus que … David Gilmour par exemple. Ou n’importe qui en 1967. Le cliché fait d’ailleurs ricaner les autres Floyd. La pression du succès, des tournées ? Il n’est pas le seul.
Alors ? On oublie trop vite qu’il y a longtemps – enfin pendant presque toutes les années soixante-dix – plus ou moins tenté de revenir. Avec le groupe Stars, par exemple, monté avec le batteur Twink. Et puis on a exagéré la folie qui présidait à l’enregistrement de “The Madcap Laughs” ou de “Barrett”.
Ses proches, Duggie Fields, Gilmour, même, ont toujours affirmé qu’il avait des moments de lucidité extrême. Que l’homme était certes “difficile” … et particulièrement erratique à partir de fin 1967. Mais fou ? Eux-mêmes n’en savent rien. Et tant pis pour ceux qui ont pris au premier degré le “Dylan Talk” de Barrett. Et pourquoi il a renoncé. Une seule chose est sûre : cela fait mal.
“Dans la ville morne / des mains de fer applaudissent / la fête des clowns / qui se déroule loin de là.”

C’est dans “Baby Lemonade”, une de ses dernières grandes chansons. A Cambridge, au début des années soixante, l’acide, à vrai dire, coulait à flots. Un pharmacien local avait été envoyé par sa fac à Stanford University et en était revenu avec la précieuse formule de fabrication … Il y avait beaucoup de facs à Cambridge et la vie y était douce. Las ! C’était à Londres, bien sûr, que les choses se passent. A 80 minutes de là. Et tous en rêvaient. Tous les branchés locaux. Mods, beatniks fans de William Burroughs, fous de blues … On imagine trop bien.
Comme on imagine – enfin, on essaie – cette équipe scoute de la fin des années cinquante … Dont Syd, alors encore prénommé Roger, fut le chef de sizaine. Il connaissait déjà Gilmour. Et même Waters et Peter Jenner, le futur manager. Toute la bande en fait. Tous étaient du même milieu … Bourgeoisie aisée. Sauf Waters dont la mère était simple institutrice et qui devait donc toujours compter sur l’argent de poche des autres lors des virées. A cette époque, Barrett est surnommé Syd The Beat. Ou le Baron. Il oscille, comme beaucoup, entre mod et beat. Et s’est acheté sa première guitare, une Hofner Futurama.

Syd forge des solos acides, pleins de notes out. Interstellar overdrive. En effet.

Comme Gilmour. Qui joue bien mieux que lui. Le beau Gilmour. Qui, déjà, se taille un joli succès local ave Jokers Wild. Reprise de classiques de Cochran, scies R&B. L’inévitable “What I’d Say”, et même “Whole Lotta Shakin’ Goin’ On” quand ils ne savaient vraiment plus quoi jouer … On les entend d’ici.
Les autres copains ont formé Sigma 6. il y a déjà Mason, Wright, Juliet Gale, pourtant londoniens … Ils s’appellent Sigma 6 ou Spectrum 5. Selon les jours. Ou parfois les Tea Set. Mais des Tea Set, à Londres, il y en a déjà une dizaine …

Ce groupe sans nom bien défini, Waters devait le faire avec Barrett et Manu. Oh certes ! le Barrett jouait comme un cochon. Mi et la en barré. Et encore. Mais il avait des idées. Et un look. Les cheveux les plus longs de la classe 1964 ! A un concert des Stones qu’ils étaient tous allés voir en bande, Mick Jagger avait quasiment dragué Syd. Frappé par son charisme. Hélas, la place de chanteur est prise. Par Chris Dennis. Chris est certes un peu ringard, plus vieux. Prothésiste dentaire ! pour l’armé, qui plus est … On imagine. Mais il a une sono.
Par chance, le Chris qui s’amusait tant à se faire une fausse moustache avec son harmonica sur scène … est bientôt nommé dans le Golf Persique. Mieux encore, il laisse sa sono.
Waters saute sur l’occasion et enrôle Syd. Qui s’achète une Fender Esquire blanche. Celle-là même qu’il va bientôt décorer avec de petits miroirs. La Telecaster, décidément, va être la guitare du psychédélisme …
Mais Barrett ne se sent pas assez bon. Et déjà il propose aux autres de débaucher Gilmour … Sauf que les Jokers Wild sont d’un autre niveau, et tournent régulièrement dans la région.
De toute façon, Gilmour va s’en aller. Il veut voir du pays. Nous sommes en 1965. L’année beatnik s’annonce. Et elle verra Gilmour sur les routes de France et d’ailleurs. Faire la manche à la terrasse de Saint-Tropez … Et même se faire draguer par la sublime Brigitte. Qui le ramène un jour chez elle. Le lendemain, Gunther Sachs, le chevalier servant de la Bardot et Gilmour se battent sur le vieux port. Quelques mois plus tard, Gilmour est à Paris. Où il trouve un job. Homme de compagnie pop pour stars en maraude. Il parle anglais – et pour cause. Il a l’allure. Barclay lui demandera de coacher Hendrix par exemple. Et de lui faire découvrir le Paris branché d’alors.
Mais bientôt Gilmour en a marre. Il n’y a pas des Hendrix à Paris tous les jours … Il rentre fauché, sur Cambridge. Puis sur Londres. Tenter sa chance. Londres. Où les Pink Floyd, qui s’appellent encore Sigma 5 d’ailleurs … Commencent à casser la proverbiale baraque. Cela aura pris un an. Le seul musicien, c’est Wright. Les guitaristes s’en sont allé l’un après l’autre : Syd est trop limité techniquement. Et il remplace ce qu’il ne sait pas faire, riffs de blues, solos classiques, par des expérimentations … Il a même inventé une machine, en fait une chambre d’écho Binson couplée avec une fuzz, qu’il a appelée Interstellar Overdrive. Un de leurs amis, Leonard travaille dans la pub et s’intéresse à ce qui deviendra les light shows. Il a prêté plein de livres aux garçons. Dont un atlas intersidéral.
Une maquette témoigne du Floyd d’alors. Une reprise banale de “I’m A King Bee” dans la version Stones, un Diddley et un démarquage des Beatles, “Lucy Leave”. C’est vrai que, lors d’un court voyage où Barrett avait rejoint son ami à Saint –Tropez, celui-ci avait appris les morceaux de “Help !” … Dans l’ensemble, ce n’est pas encore ça.

1966, on le sait, est leur année. Tout se met en place. Barrett, sous l’influence de Lindsay Corner, sa petite amie styliste, s’est trouvé son style. Dylanesque est effervescent. Et il commence à composer. Des chansons folk, qui reprennent les codes de Donon, des Beatles ou de Paul Simon mais que le groupe fait exploser. En fait , Barrett, très malin, tire un monde de plan banals ou piqués. Ainsi la descente en accords de de “Substitute” avec sa corde à vide en drone … Ainsi que le banal accord de mi monté vers le sillet, ce qui donne un étonnant mi b mineur sur basse mi. “Astronomy Domine” comme “Interstellar Overdrive” sont bâtis sur des riens … et sur le détournement que fait Mason du Diddley beat … qu’il joue avec des mailloches de concert. Il se tisse ainsi un vocabulaire de ses limites. Sinon, comme il ne maîtrise qu’à peine la gamme blues pentatonique de base, il forge des solos acides, pleins de notes out, l’écho, de toute façon, transfigure tout. Interstellar Overdrive. En effet.
Barrett et les autres écoutent les Fugs, les Mothers, lisent Burroughs et Tolkien. Fréquentent Better Books et Indica. Branchés. Jusqu’au bout des ongles. Et incollables en blues, avec ça ! Le parfait groupe pour ce qui va arriver. Oh ! il y a bien les Soft Machine. Mais ceux-ci se refusent à composer de vrais chansons … Comme le sera “Arnold Layne”. Et puis il y a Hendrix qui arrive, et tous ces groupes géniaux. Move ou Nice, qui se pressent à la porte et enfoncent le clou … Mais plus que tout autre, Pink Floyd sera le groupe symbole de l’explosion psyché. Au cœur du cyclone. Qui les aspire. Et recrache Syd.
Pendant vingt ans, au bas mot. Et depuis Nick Kent ou Yves Adrien, l’orthodoxie rock’n’roll, façon pensée unique, veut que l’on méprise le Floyd après “A Saucerful Of Secrets”. Le Floyd qui – on connaît l’histoire – dès le début 1968, engage David Gilmour, le choix évident, l’ami d’enfance …
La vérité n’est pas si simple. Bien sûr. A l’époque, le Floyd est encore le chéri de la presse rock et du public. L’élégant “A Saucerful Of Secrets” comme l’éprouvant “Ummagumma” recueillent tous les suffrages. A la grande surprise des premiers intéressés. Qui ne croyaient pas pouvoir s’en sortir sans Syd pour leur composer un hit. Un temps, Jenner, le manager, propose même à Syd une sorte de statu à la Brian Wilson. Il sera l’homme de l’ombre. Après tout, Procol Harum comme King Crimson ou même Can ont des paroliers attitrés qui ne montent pas sur scène …
Cela ne donne rien. Mais peu à peu, nécessité faisant loi, Waters va prendre le pouvoir. Gilmour est trop neuf dans le groupe pour oser trop s’impliquer. Wright est bien trop timide, presque effacé. Ce sera donc Waters.

Et le Floyd, même sans Barrett, va faire des chefs d’œuvres. Enfin, les premiers temps. Le single “Point Me At The Sky” par exemple. Ou l’album “More”. Très vite, les velléités intergalactiques sont jetées avec l’eau du bain. Même si le Floyd garde encore aujourd’hui cette image de groupe cosmique. En fait, Gilmour rêve de blues. Et “More” en propose plusieurs exemples. L’orgue liquide de Wright, la guitare de Gilmour, très proche de celle de Peter Green d’“Albatros” ou de “Man On The World” … Tout cela demande réécoute. Effectivement. A l’occasion, le Floyd se lance même dans le metal naissant avec “The Nile Song”.
Mais, à ce moment précis, fin des année soixante, tout le monde à les cheveux longs, et même les étudiants de 1968 aiment désormais le Floyd. Il devient le groupe symbole de la culture pop. Dont chaque concert est une sorte de messe en blue jeans. La stéréo qui prend son essor semble avoir été inventée pour le Floyd, comme quelques années plus tard, cette quadriphonie qui préfigure le surround.
Jusqu’à “Dark Side Of The Moon”, le Floyd est donc écoutable. “Atome Heart Mother”, sa vache et son grand orchestre … “Meddle” … “Obscured By Clouds” qui sera la musique du film de Barbet Schroeder, “La Vallée” avec Kalfon.

Le Floyd était la bande-son parfaite de l'échec hippie

Tout cela est la bande-son prévisible de la tourne de décennie. Mais déjà, il y a brisure. Les anciens mods étaient devenus psyché en 1966. Puis vint The Band … Si les meilleurs, laissant alors tomber les expérimentations en tout genres, se plongèrent avec délices dans les racines et une americana fantasmée, les autres inventèrent le cauchemar de ma génération : le rock progressif. Des instrumentistes surdoués comme Keith Emerson, Steve Howe, Carl Palmer ou Peter Banks s’y noyèrent. Même si jamais il ne se lança comme Yes, Genesis ou King Crimson dans la polyrythmie gratuite, la virtuosité bidon ou le recyclage de clichés conceptuels … Le Floyd était néanmoins, dans l’esprit de tout un chacun comme l’incarnation même du foutu mouvement. Ce qui fit qu’à l’arrivée de Bowie ou des Dolls, le Floyd n’existait déjà plus pour les gens de goût. Le Floyd ? Un truc pour tester les chaînes hi-fi ! C’est l’opinion généralement admise … et j’avoue n’avoir jamais, pour ma part, ne serait-ce qu’entendu “The Dark Side Of The Moon” dans son intégralité (la scie “Money” exceptée, bien évidemment) … avant cet été.
“… Dark Side …” Un album resté dix-huit années au sommet des hit-parades, une des trois plus grosses ventes de tous les temps.
“The Dark Side Of The Moon” … La production trop propre d’Alan Parsons, sans parler de l’immonde pochette, ont éclipsé les quelques qualité du disque. Et puis, déjà, le Floyd, c’était ce groupe qui avait voulu travailler avec les ballets de Roland Petit, qui s’était fait sponsoriser par Gini (bien avant que ça ne devienne la norme), qui ressassait l’usé “Careful With The Axe Eugene” à chaque concert … Bowie et Bolan, en imitant quelque peu (ironie …) leur idole Syd Barrett, avaient mis les seventies sur d’autres rails.
On en arrivait à accuser le Floyd d’avoir évincé le génie gênant. Même si, à maintes occasions, Waters, Gilmour firent tout pour aider le héros. Qu’étaient ils sensés faire ? Se saborder pour laisser vivre un mort ?
Mais le symbole était trop fort. Barrett se démenait avec ses démons quand les autres encaissaient les dividendes de la génération hippie. Celle-ci avait désormais de l’argent, à défaut d’avoir encore des rêves. Le Floyd était la bande-son parfaite de leur échec.
Et de plein d’autres qui découvraient la notion de FM, comme celle de musique papier peint.
Les albums du Floyd qui suivirent, “Wish You Were Here” et “Animals” … je crois les avoir vu en rêve. Je ne me souviens en fait que de l’image ridicule d’un gros cochon rose surplombant la foule et de cette rumeur improbable de Syd se pointant aux séances de “Wish You Were Here”, si adipeux que les autres ne l’ont pas reconnu. L’album comportant un hommage à Barrett, le fameux “Shine On You Crazy Diamond” … Beaucoup d’ailleurs, ne portèrent jamais de crédit à cette trop opportune coïncidence.
Le monde était punk quand le Floyd sortit “Animals”. Qui ne s’en était guère aperçu … Deux ans plus tard, c’est “The Wall” et même le Floyd a percuté : quelque chose s’était passé … Comme, quelques années auparavant, “The Lamb Lies Down On Broadway” pour Genesis, la chose apparut comme une tentative quelque peu pathétique de se mettre au goût du jour …
Tentative pathétique mais réussie dans un certain sens … “The Wall”, en fait, est un triomphe ! Tournée gigantissime et pharaonique, film … Le grand cirque eighties dans toute son horreur. Et l’œuvre exclusive de Roger Waters. Qui désormais compose tout seul dans un coin et considère les autres membres du groupe comme ses exécutants … Ainsi, il impose le compositeur Michael Kamen et vire carrément Rick Wright. Les autres suivent. Bien obligés … Mais la haine monte.
“The Final Cut” qui ressemble à tout sauf à un album du Floyd, même un mauvais, sort en 1983. Il est présenté comme “un album de Roger Waters interprété par Pink Floyd”

David Gilmour n’en peut plus. Et pousse Mason et Wright à virer Waters … trois contre un. Mais Waters, bien sûr, leur refuse le droit au nom déposé Pink Floyd. En janvier 1985, il dénonce le contrat qui le lie à Steve O’Rourke, le manager du groupe. Une bataille d’avocats haineuse et sans trêve s’ensuivront. Waters veut bien renoncer au nom Pink Floyd mais il exige que ses anciens acolytes fassent de même. Il gagne en un premier temps mais perd en appel. En 1987, Pink Floyd est revenu officiellement. Ce qui se traduit par “A Momentary Lapse Of Reason”. Un album sans Waters mais avec Tony Levin et d’autres requins de studio. Une daube. Waters, lui, a sorti un de ses vieux projets solo refusé par le groupe à l’époque de “The Wall”. “The Pros And Cons Of Hitch Hikin’”. Bientôt le bassiste se produit seul et sous son nom … mais avec le répertoire du groupe. A l’époque de “The Delicate Sound Of Thunders”, le live du Floyd officiel avec les trois restants, ils sont donc deux groupes à tourner avec le même répertoire … Mais alors que le Floyd continue à remuer des foules invraisemblables, Waters tourne dans des conditions bien plus modestes. Le plus drôle, c’est que la foi, à cette époque, s’il en reste une larme, est plus du côté de Waters. Le Floyd se contentant de fabriquer d’énormes machines suce-fric avec les mêmes gadgets que toujours. Un lit gonflable géant, des millions de ballons roses lâchés sur Londres … Pseudo-événements bientôt traduits (“PULSE”) en CD et DVD souvenirs.
Parallèlement, Gilmour joue le sideman de haut vol avec Bryan Ferry ou Clapton. On le sent ailleurs.

Il n’y aura plus jamais de Floyd. L’album de 1994 “The Division Bell” est une plaisanterie qui fait appel à toute une armée d’intervenants étrangers pour masquer la vacuité du groupe .Au fond, on l’aura compris, Gilmour n’a plus qu’une envie : jouer du blues. Et avec Clapton, son héros d’adolescence, de préférence, si celui-ci veut bien de lui. Le reste visiblement l’emmerde. Et surtout le Floyd.
Récement, grâce à un machin de charité, le Live 8, on a revu le Floyd à quatre. Comme au bon vieux temps. Et certains ont hurlé à la reformation et à la tournée. Si Waters n’aurait visiblement rien contre, Gilmour, aux dernières nouvelles, n’en a nulle envie. Il préfère cultiver son jardin.
Une de ses roses s’appelle la Bardot.

PATRICK EUDELINE



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Auteurs de la page : Tsointsoin (scans), Mnzaou (transcription), manu (mise en page).

presse/je-suis-plein-de-poudre-et-de-guitares.txt · Dernière modification : 27/06/2011 à 12:37 de 127.0.0.1

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