The Final Cut (« Le clap de fin » en français) est le premier album solo de Roger Waters un album “écrit et composé par Roger Waters et joué par Pink Floyd” sorti en 1983. Il est dédié à Eric Fletcher Waters, le père de Roger Waters, mort en 1944 à Anzio. Premier album sans Richard Wright (licencié sous la pression de Roger Waters), il ne sera jamais joué sur scène par Pink Floyd, seuls des extraits en seront joués par Roger Waters au cours de ses concerts en solo. Tout comme pour The Pros and Cons of Hitch-Hicking, l’album utilise le procédé Holophonics.
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Harvest SHPF 1983
Harvest C 070-65042
Columbia QC 38243
CBS CK 38243
EMI CDP 7 46129 2
EMI 7243 8 31242 2 0
La pochette, composée de 4 médailles de guerre, est une idée de Roger Waters. Il s’agit d’une des rares pochettes d’album à ne pas avoir été conçue par Storm Thorgerson et son studio Hipgnosis, et il n’y a guère que celle d’Atom Heart Mother qui puisse la concurrencer en termes de sobriété : un fond noir, tout juste égayé par plusieurs bandes de couleurs vives et une espèce d’anneau crénelé en haut à gauche. C’est tout. (La réédition de l’album en cassette et en CD porte en plus les mots, en lettres minuscules blanches, pink floyd the final cut.)
Le cercle crénelé en haut à gauche est en fait un coquelicot en papier, décoration vendue au profit des anciens combattants des deux guerres mondiales dans le monde anglo-saxon, en particulier le 11 novembre, « Jour du Souvenir ». Quant aux bandes en bas de la pochette, il s’agit de rubans de médailles de la Seconde Guerre mondiale :
Médaille | Signification |
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![]() | La 1939-1945 Star, attribuée pour six mois de service ou plus entre 1939 et 1945. |
![]() | L’Africa Star, attribuée à ceux ayant servi dans les campagnes africaines. |
![]() | La Defence Medal, attribuée aux personnes ayant contribué à la défense du pays sans combattre. |
![]() | La Distinguished Flying Cross, récompensant les aviateurs. |
Traduction de citations et d’extraits d’interviews à propos de The Final Cut :
« L’album était uniquement constitué de titres écrits par Roger. Si ce n’est quelques solos de guitare que Roger n’osa pas remettre en cause, la contribution de David fut réduite à la portion congrue. Roger décida de se charger lui-même de la majeure partie des voix, ne laissant David chanter qu’un seul morceau, Not Now John. Par le passé, la voix de David influençait naturellement et très subtilement la structure mélodique des chansons de Roger. C’en était fini de cette époque. Ce changement ainsi que l’absence de Rick aux claviers, entraînèrent la disparition des éléments fondamentaux qui avaient singularisé “le son Pink Floyd”. »
— Nick Mason, Pink Floyd, l'Histoire selon Nick Mason, EpA, 2005 p. 265.
« C’était la période la plus effroyable de ma vie. Roger avait viré Rick, Nick n’était plus vraiment présent et maintenant il (Roger) s’en prenait à moi. Une expérience très désagréable et humiliante. »
— David Gilmour, Mojo Magazine, mai 1994.
« L’album s’est vendu à trois millions d’exemplaires, ce qui n’était pas beaucoup pour Pink Floyd. Et donc, Dave Gilmour a commencé à dire “Vous voyez, je savais qu’il faisait n’importe quoi depuis le début”. Mais c’est totalement ridicule de ne juger un disque que sur les ventes : si elles constituent le seul critère, alors Grease est un meilleur album que Graceland. Une fois, j’étais chez le maraîcher, et j’ai été abordé par une femme d’une quarantaine d’années, en manteau de fourrure. Elle m’a dit qu’elle pensait qu’il s’agissait du disque le plus émouvant qu’elle ait jamais entendu, et elle m’a expliqué que son père avait aussi été tué durant la Seconde Guerre mondiale. Et je suis remonté dans ma voiture avec mes trois kilos de patates, je suis rentré chez moi et je me suis dit : c’est bien assez. »
— Roger Waters, juin 1987.
Auteurs de la page :
manu,
Marion,
Wulfnoth.