Supertramp - Crisis? What Crisis? (1975)
Fort du large succès somme toute amplement mérité de Crime of the Century, Supertramp, après une tournée à guichets fermés en Europe et aux USA, reprend immédiatement la route des studios pour y enregistrer leur quatrième album : Crisis? What Crisis?.
Les années 70 ont été très propices au groupe. Sur six albums sortis, cinq seront de réelles réussites (encore que les avis divergent quant à Breakfast in America). Crisis? What Crisis? est de ceux-là. Il contient l’un des meilleur tube de Supertramp, Lady, à recommander à tous. Il peut être considéré comme le petit frère de Dreamer, et lui est largement supérieur sur bien des aspects. Si Supertramp ne peut s’empêcher néanmoins d’accoucher de titres oubliables et sirupeux tels que Two of Us et Just a Normal Day, dont on croirait vraiment qu’on les doit à Elton John, on ne peut s’empêcher de tomber sous le charme de la ballade introductive Easy Does It ou du on-ne-peut-plus sympathique Sister Moonshine, ressemblant par bien des aspects à Give a Little Bit, enregistré deux ans plus tard pour les besoins de Even in the Quietest Moments. Là encore, par la comparaison, le titre de Crisis? What Crisis? l’emporte haut la main.
Mais les meilleurs titres de l’album sont sans contexte les trois dernières chansons de la face A, à savoir le blues hargneux Ain’t Nobody But Me, brillant, la courte suite A Soapbox Opera aérienne, planante et brillamment composée, et enfin, surtout, l’un des titres les plus entraînants et jazzy du groupe, le génial Another Man’s Woman, où le talent de pianiste jazz de Rick Davis éclate avant que la chanson ne s’achève dans un brillant crescendo jazz-rock à ravir les fans de Frank Zappa.
Donc un album très bon, à rapprocher de Animals, non pas dans son concept, mais dans son traitement par les fans. En effet, sorti entre les deux monuments Crime of the Century et Even in the Quietest Moments, cet excellent album reste méconnu du grand public, malgré ses singles devenus des tubes. À redécouvrir d’urgence.
Auteur de la page : CrazyDiamond (chronique), Sydalie.