Outils pour utilisateurs

Outils du site


from-dawn-to-the-moon:biding-my-time

Biding My Time

(Auteur : Roger Waters)

Au temps de sa préhistoire, Pink Floyd, alors avec Barrett, jouait volontiers le blues, tandis que, de son côté, Gilmour puisait son inspiration à la même source en écoutant Hendrix. Quand, en 1969, il s’agit d’incorporer dans la suite The Man une séquence érotique, c’est la forme d’un blues langoureux que lui donne Waters.

Ambiance feutrée

L’introduction bluesy, à la guitare et parfois au vibraphone, nous place d’emblée dans une ambiance feutrée de club de blues-jazz des années 50-60. Waters chante deux couplets entrecoupés par de courts chorus de Wright au trombone, exemple extrêmement rare de sa maîtrise de cet instrument. Les paroles baignent dans une sorte de douillette nonchalance, et comme elles sont courtes, nous les citons in extenso :

« Je prends mon temps et me vide la tête
et je ne vais pas regretter les mauvais et tristes jours
où nous bossions de neuf à cinq heures.
Et si ça ne t’ennuie pas,
je vais prendre un peu de bon temps ici, devant le feu,
dans la chaude lumière de l’amour dans tes yeux. »

Gilmour à son tour montre sa maîtrise du blues, style dans lequel il est parfaitement à l’aise, et son long solo s’achemine en crescendo vers une explosion finale. Orgasmique ? Yes Sir, of course !

Les paroles et leur traduction sont .

Pink bluesy roots

Biding My Time (« J’attends mon heure »), présentée dans The Man sous le titre Doing It (« En le faisant », sous-entendu « l’amour »), nous rappelle que Pink Floyd, avant d’explorer les méandres du psychédélisme, s’est d’abord essayé, avec Barrett, au rythm’n blues. Quelques compositions précoces de Syd Barrett, comme par exemple I’m a Kingbee ou Lucy Leave en 1965, sont d’ailleurs fondées sur le fameux standard des trois accords en 12 mesures. L’arrivée, au sein du groupe, de David Gilmour, lui-même nourri au même lait, renforcera ce côté pourtant minoritaire de la création floydienne. En effet, la carrière du groupe sera régulièrement émaillée de « twelve bar » plus ou moins déguisés, du More Blues de More (1969) au Dogs Of War de A Momentary Lapse of Reason (1987), en passant par Seamus de Meddle (1971) et l’incontournable Money (1973), ou encore celui, resté malheureusement inédit, qu’il avait proposé à Antonioni pour Zabriskie Point (1970).

De même, au cours des années 1970 à 1972, c’est un blues que jouera Pink Floyd, en rappel, à la fin de nombreux concerts, comme pour rappeler que son nom-même puise ses racines dans la réunion fortuite, par Barrett en 1965, des prénoms de deux vétérans du blues américain, Pink Anderson et Floyd Council . Ces derniers vivront d’ailleurs suffisamment longtemps pour connaître l’existence et la renommée planétaire du groupe qui leur doit son nom.

Discographie

Biding My Time, qui ne sera jouée sur scène que dans The Man en 1969 et au début de 1970, apparaîtra officiellement sur la compilation Relics en 1971, composée en partie d’inédits et des premiers 45 tours du groupe.


« The Embryo | Sommaire | Grantchester Meadows / Several Species of Small Furry Animals... »



Auteur de la page : Blue Berry.

from-dawn-to-the-moon/biding-my-time.txt · Dernière modification : 27/06/2011 à 13:36 de 127.0.0.1

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki