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En écoutant des images : The Dark Side of the Moon

Scan et transcription de l’article En écoutant des images : The Dark Side of the Moon de Jean Solé et Patrick Lesueur, paru dans le n° 715 de Pilote (mâtin, quel journal !) le 19 juillet 1973 (l’album était sorti le 23 mars). Il s’agit d’une chronique pour la sortie de Dark Side en France.

Scan de l'article, cliquez pour argandir


PINK FLOYD, the dark side of the moon (essai de critique aisée entre deux eaux contradictoires…)

Revoilà le PINK FLOYD avec un nouvel album. Certains sans doute seront encore déçus, d’autres satisfaits, d’autres enfin seront aux anges. Quoi qu’il en soit, c’est, je pense, un bon disque, propre et léché, bien dans la « ligne », sans bavures, mais sans grands bouleversements non plus ! Et voilà « le MAIS »…

PINK FLOYD nous a bouleversés quand il est arrivé, il y a quelques années, il nous a emmenés en voyage psychédélique, très loin, très haut… Et maintenant, c’est toujours bon et beau, bien sûr, mais ça ne décolle plus autant… Pourquoi ?… Habitude ?… Manque de renouvellement ?… Est-ce donc une règle que ceux qui, un jour, atteignent les sommets, nous déçoivent le lendemain ?… Ou bien est-ce notre jugement qui est trop sévère ? Ou leur talent qui s’essouffle ?…

À mon avis, le problème avec FLOYD est qu’ils sont un groupe à part, dans ce sens que l’on exige d’eux plus que de certains autres. Ils sont catalogués groupe de recherche, expérimental, d’avant-garde, ce qu’ils ont été incontestablement, mais ne sont plus vraiment aujourd’hui… Cette étiquette « progressiste » collée sur PINK FLOYD fait que, pour ma part, en tout cas, l’exigence est plus grande envers eux qu’envers d’autres. Bien sûr, leurs disques sont toujours bons et appréciés, mais paradoxalement, qu’ils fassent de la bonne musique ne suffit pas entièrement, et on attend chaque fois (moi en tout cas) qu’ils aillent toujours plus loin, de l’avant… J’attends cette sensation nouvelle, ce dépaysement que l’on éprouvait à l’écoute de leurs premiers disques… Impression que l’on ne retrouve plus, ou presque plus, dans ce qu’ils font aujourd’hui. Mais sans doute cette exigence est-elle injuste et sévère et, bien sûr, critiquer est toujours facile…

Je pense que « The dark side of the moon » n’est pas du meilleur cru, notamment Money que je n’aime guère (sorte de petit hard rock impersonnel…) mais, par contre, j’adore (pour ma part) la fin de la face 1, avec l’excellent passage entre On the Run et Time (petit côté Terry Riley), puis, aussi, The Great Gig in the Sky avec l’apport pour le final de la voix fantastique de Clare Torry. Par ailleurs, dans ce disque, David Gilmour gratte avec toujours autant de soin sa guitare ; Dick Mason [sic], lui, martèle encore ses caisses de la façon qu’on lui connaît, et Roger Waters (leader ?) et Rick Wright consolident le tout, entraînant sans défaillir leur machine au mécanisme impeccable (bien que manquant d’un peu de chaleur, parfois) vers les hauteurs…

… Et toujours ces mélodies nuageuses qui s’étirent doucement, qui coulent dans le coton, toujours ces notes qui glissent paresseusement, ces sons aigus qui montent, qui s’entrelacent, accompagnés de mille voix lointaines et s’envolent définitivement dans l’espace particulier et unique du PINK FLOYD pour disparaître, sans aucun doute, très très loin, là-bas, vers l’infini… Vers quoi se dirigent-ils ?

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Auteurs de la page : Wulfnoth (scan, transcription, mise en page), manu (mise en page).

presse/en-ecoutant-des-images-the-dark-side-of-the-moon.txt · Dernière modification : 27/06/2011 à 13:37 de 127.0.0.1

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