Transcription d’un reportage du journal télévisé d’Antenne 2 du 21 février 1977, à l’occasion du passage de Pink Floyd en France pour sa tournée Animals. Le reportage inclut une interview de David Gilmour et de Roger Waters.

Un flamand rose ¹⁾ plane sur la musique pop depuis 10 ans, le Pink Floyd. Un groupe, un phénomène aussi important que les Beatles ou les Rolling Stones, à partir de demain à Paris.

Leur musique nuage, leur musique fumée, leur musique de voyageur immobile est présente un peu partout. Les quatre Pink Floyd n’aiment pas montrer leur visage, ils ont fait tout de même une exception pour Antenne 2. Jean-Jacques Dufour les a rencontrés à Rotterdam, avant leur arrivée à Paris demain, où 50.000 privilégiés pourront rêver avec eux et les écouter. Les Pink Floyd.

Musique en couleur, Pink Floyd c’est déjà l’an 2000. Trucages électroniques, effet larsen, écho, distorsion des sons, quadraphonie, stroboscope, projection de films, lumière noire, des tonnes de matériel pour créer l’univers des fantasmes, délires intérieurs et rêves de science-fiction dans lesquels se retrouve leur public de plus en plus nombreux et varié.

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[Il répond directement en français]

David Gilmour : « … la musique, la vie c’est tout. »

Jean-Jacques Dufour : « Vous n’avez jamais pris de cours de solfèges ? »

David Gilmour : « Non. »

Jean-Jacques Dufour : « Et les autres du groupe ? »

David Gilmour : « Euh… non plus je crois. Rick un petit peu je crois. »

Jean-Jacques Dufour : « Comment travaillez vous sur un disque ? Est-ce que vous le concevez avec tout l’ensemble du groupe ? Est-ce que vous travaillez tous ensemble ? »

David Gilmour : « Pas toujours, c’est toujours différent. On n’a pas une méthode qu’on emploie tous les… tout le temps. C’est différent chaque fois. Nous travaillons tout le temps, 4-5 jours de la semaine, tout le temps tout le temps. Dans un studio, ou nous faisons des autres choses que nous faisons. Il y a rien que je veux expliquer sur la musique, en mots, comme ça. »

Pink Floyd, une véritable industrie musicale et commerciale. En France, ce groupe détient le record des disques 30 centimètres. Leur album Dark Side of the Moon a été vendu à plus d’un million d’exemplaires. Leur musique, qualifiée de psychédélique, planante, a souvent été associée à l’univers des drogués.

[Il répond en anglais, traduit en français dans le reportage]

Jean-Jacques Dufour : « Vous sentez-vous une part de responsabilité devant le phénomène drogue ? »

Roger Waters : « Dans notre groupe, chaque individu est responsable de lui-même. La drogue est un problème de société qui intéresse tout le monde mais je ne pense pas que les Floyd soient nommément responsables de tragédies imputables à la drogue, au Calvados ou aux voitures de sport.²⁾ »

Jean-Jacques Dufour : « Un dernier mot en français ? Est-ce que vous avez un commentaire à faire sur la situation politique en France ? »

Roger Waters : « Un alligator fait l’amour avec ma valise ! »

• l’incident de Montréal qui aura lieu quelques mois plus tard
• l’article La nuit en Rose à propos du concert de Francfort en 1977
• l’article A Pig's Tale sur Algie, le cochon d’Animals
• la chronique d'Animals

Liens externes :

• vidéo du journal complet (33 min) sur le site de l'INA

Auteurs de la page : manu (transcription, captures d’écran), AnimalsFan (trouvaille !).