Outils pour utilisateurs

Outils du site


from-dawn-to-the-moon:cymbaline

Cymbaline

(Auteur : Roger Waters)

Cymbaline est composée à l’origine pour la BO du film More en 1969. Incorporée dans The Man, cette courte chanson deviendra une grande pièce de scène que le groupe gardera jusqu’à la fin de 1971.

Un poème de l'angoisse

Dans ses vers, Waters se laisse aller à l’évocation d’images sombres et angoissantes qui composent un cauchemar : corbeaux et lignes (ou lions ?) convergents et menaçants, sueurs froides qui parcourent l’échine, grondement d’un train mystérieux, non moins mystérieux Docteur Strange (personnage des comics de Marvel) qui change sans cesse de taille… Non sans humour, il évoque l’attaché de presse et le manager constamment occupés à négocier par téléphone la vente de clichés originaux, du groupe peut-on supposer…

Les quatre vers de chacun des trois couplets ont la même mélodie très simple basée sur deux accords mineurs (Lam et Sim), ce qui renforce ce climat d’inéluctabilité propre au cauchemar dont on ne peut s’échapper qu’en s’éveillant, ce qu’implore le refrain : « Il est grand temps, Cymbaline ! S’il te plait, réveille-moi ! ». On n’est pas dans un cauchemar gore, mais plutôt dans une atmosphère étouffante, oppressante, bien plus proche de Kafka que de La nuit des morts-vivants. Signalons au passage que Cymbaline (ou Cymbeline) est le personnage-titre d’une pièce que Shakespeare écrivit vers la fin de sa vie. C’est aussi un poème du même William, que l’artiste canadienne Loreena MacKennitt a mis en musique sur son album The Visit (1991). On peut lire ce poème ici : http://www.xs4all.nl/~josvg/cits/lm/lorecd49.html, et entendre et voir Loreena l’interpréter ici : http://www.youtube.com/watch?v=xdDNd3Qc3wg&feature=related.

Les paroles et leur traduction sont .

Un développement scénique exemplaire

Telle qu’elle apparaît dans More, cette pièce n’est guère représentative de ce qu’elle deviendra sur scène au cours de l’année de sa création et des suivantes. Cymbaline deviendra, sous le titre Nightmare (« Cauchemar »), le final de la suite The Man. Les longues improvisations instrumentales entre les reprises des couplets sont dominées par l’orgue de Wright, qui tisse des climats mélancoliques ou angoissants, à base de glissades et de vibratos proche de ceux de Set The Controls For The Heart Of The Sun. Sur ces trames complexes, Gilmour pose, de temps à autres, ses solis aériens. Des sons pré-enregistrés, bruits de pas, rires, porte grinçante, émaillent l’ensemble qui peut ainsi s’étirer jusqu’à près de vingt minutes, sans que l’ennui vienne pointer son nez. C’est, à cette époque, une pièce très représentative de l’ambiance sonore que Pink Floyd sait créer et développer sur scène, profondément originale et déroutante, une authentique musique « venue d’ailleurs ».

En 1970 et 1971, Cymbaline sera interprétée seule, The Man étant abandonnée. Cette nouvelle version sera un peu plus courte, mais avoisinera tout de même couramment les dix minutes. Elle se compose immuablement des trois couplets, suivis d’une improvisation instrumentale conduite par la guitare d’abord et l’orgue ensuite, un peu comme dans Astronomy Dominé. Puis l’orgue s’éteint pour laisser entendre les pas et rires moqueurs, séquence-vestige de la version de The Man, avant l’ultime reprise d’un couplet, généralement le troisième.

Du développement scénique exemplaire qu’a connu Cymbaline au cours de ces trois années, ne témoigne aucun enregistrement officiel. C’est très dommage…

Discographie

Dans la discographie officielle de Pink Floyd, Cymbaline ne figure que sur la BO de More, sortie en Juin 1969.


« Grantchester Meadows | Sommaire | Green Is the Colour »



Auteur de la page : Blue Berry.

from-dawn-to-the-moon/cymbaline.txt · Dernière modification : 27/06/2011 à 12:36 de 127.0.0.1

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki