Oneone / Fingal's Cave
(Auteurs : David Gilmour, Nick Mason, Roger Waters, Richard Wright)
Alors qu’en cette année 1969, Birkin et Gainsbourg grimpent conjointement au septième ciel et dans les charts, Pink Floyd est invité sur la Lune. Plus précisément, le groupe reçoit de plusieurs chaînes de TV anglophones la commande d’une illustration musicale des premiers pas de l’Homme sur notre satellite.
La face rose de la Lune...
Pour accompagner l’escapade lunaire de Neil Armstrong, Pink Floyd compose une pièce de cinq minutes qu’il baptise Oneone, c’est à dire « un et un », autrement dit « onze ». Onze, comme Apollo 11, la capsule spatiale historique. Oneone se trouvera parfois nommé aussi Moonhead (« Tête de Lune ») ou encore Trip on Mars (« Une virée sur Mars »).
Gilmour, Mason, Waters et Wright s’acquittent très honorablement de cette commande au délai plutôt court : ils enregistrent le 10 juillet 1969 alors que l’alunissage a lieu dix jours plus tard. En fait, ils reprennent un matériau de base qu’ils connaissent bien, la seconde partie de l’instrumental central de Set the Controls For the Heart of the Sun, et la retravaillent un peu, comme pour Sleep et Labyrinths of Auximenes de The Man et The Journey. On retrouve ainsi dans Oneone des vibratos d’orgue et glissades de bottleneck déjà bien connus, et caractéristiques du son floydien de cette époque. Quand apparaît une mélodie à l’orgue, celle-ci est fortement teintée de mélancolie.
Douche écossaise...
Pink Floyd enchaîne sans transition à Oneone un morceau d’une rare violence. C’est un riff de guitare rageur, répété plusieurs fois, tandis que roule la batterie et grondent la basse et l’orgue. Cette pièce porte le même titre, Fingal’s Cave, qu’une composition de Félix Mendelssohn . Cette « grotte de Fingal » est une caverne de basalte située dans l’île de Staffa, au nord de l’Écosse. La mer, en s’y engouffrant, émet un son musical puissant. La vision qu’en présente Pink Floyd est certainement celle d’un jour de tempête ! Tout aussi écossais que cette grotte est l’effet de douche ressenti dans le contraste entre les deux morceaux.
... et Désert de la Mort
Oneone/Fingal’s Cave sera très peu joué en public, mais Oneone servira à son tour de base à plusieurs compositions que le groupe propose à Michelangelo Antonioni pour la BO de son film Zabriskie Point. Pink Floyd donnera aussi le titre de Fingal’s Cave à diverses compositions pour cette même BO, en les numérotant « version 1 », « 2 », etc…
Celles-ci, qui n’ont rien en commun avec la version décrite ci-dessus, sont vraisemblablement signées Wright car, constituées de longs solos d’orgue mélancoliques agrémentés d’effets de glissades et de vibratos bien caractéristiques de sa « pâte sonore » de l’époque, elles semblent plus des avatars de « Oneone ».
Antonioni les trouve généralement « très belles, mais trop tristes », et ne les retient pas.
Discographie
Oneone / Fingal’s Cave ne figure sur aucun album officiel de Pink Floyd.
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Auteur de la page :
Blue Berry.